Ismail Bouleghcha (Wasquehal) : « Le LOSC ? Pas de regrets »

Ismail Bouleghcha ex-LOSC
Pavel Clauzard / Le 11 HDF

Dans le monde professionnel, les places sont chères, surtout dans les plus grands clubs nationaux. Si bon nombre de talents sont dans les centres de formation, tous n’ont pas le même chemin. C’est le cas d’Ismail Bouleghcha, passé au LOSC de 2018 à 2022. Parti à Wasquehal en National 2 depuis cet été, il a choisi de se confier au 11 Lillois. Entretien.

Âgé de 20 ans, Ismail Bouleghcha est un latéral droit né en France et d’origine marocaine. Formé à la JA Drancy, actuel pensionnaire de National 3, il rejoint le LOSC en 2018. U19, réserve, Youth League : Ismail a vécu de nombreux moments avec les Dogues. Christophe Galtier l’avait même appelé en pro à quelques reprises. Parti cet été de Lille, il a rejoint le Wasquehal Football en National 2, avec lequel il est titulaire.

Ismail Bouleghcha, comment ça va actuellement ?

Je vais très bien. À Wasquehal, je me sens très bien. Maintenant, je me concentre sur mon football. Comme vous le savez, il n’y a pas que le football dans la vie, donc j’essaye d’oublier ça après les entraînements. Franchement, ça se passe bien. Je suis venu ici pour me relancer, car j’étais blessé pendant les vacances. Je joue tous les matches titulaire, on va voir comment ça se passe.

Wasquehal est 14e et joue le maintien. Quelle analyse faites-vous de cette première partie de saison avec votre nouveau club ?

C’est vrai qu’on joue le maintien. On avait bien commencé la saison. Après, avec les blessés et les malades, c’était un peu compliqué. On n’a pas le choix, on va essayer d’aller chercher les points à l’extérieur, même à domicile, pour se maintenir. En général, on a une très bonne équipe, donc ce serait dommage de redescendre en National 3. Je suis venu ici pour me relancer, j’enchaîne les matches. J’essaye de retrouver mon niveau d’avant, je pense l’avoir retrouvé. On verra à la fin de l’année. Pour l’instant, je suis concentré sur ma saison, pas sur autre chose.

L’été dernier, vous avez fait le choix de rejoindre ce club. Pourquoi ?

Car le projet me convenait, ça m’a intéressé. Je me suis dit, pourquoi pas aller en National 2  ? C’est un championnat qui est un peu compliqué, athlétique notamment. Je suis venu ici pour prendre un peu plus de maturité. Je sens un peu que je suis devenu un petit leader (rires), il faut continuer comme ça. Dans ces championnats-là, il y a des joueurs plus âgés. Ça peut aller de 20 ans à 30 ans. Je prend l’exemple de ceux qui sont plus âgés et qui ont plus d’expérience, comme Tony (Akli) à Wasquehal.

Bouleghcha Wasquehal
Eric De Coudun

Comment avez-vous vécu la fin de votre passage au LOSC ?

Je l’ai bien vécu, car je savais que j’allais partir. Après, je n’ai pas de regrets, j’ai fait ce qu’il fallait que je fasse là-bas. Aussi, j’ai appris beaucoup de choses. Aujourd’hui, je me retrouve à Wasquehal et je sais que ça peut aller très vite. De toute façon, le football va très vite des deux côtés. J’étais en professionnel, maintenant je me retrouve en N2. Peut-être que demain, je serais peut-être en National, en Ligue 2 ou en Ligue 1. En tout cas, je l’ai bien vécu.

Était-ce un choix de votre part ou une non-conservation du club ?

C’était un peu des deux. Moi, je pense qu’au vu de ce qu’ils me proposaient, ils ne comptaient pas trop sur moi. Des fois, il faut aller voir ailleurs, c’est ce que j’ai fait.

Avec du recul, quel bilan faites-vous de votre aventure lilloise  ?

Ce que je retiens, c’est d’abord que j’ai fait de bonnes connaissances. J’ai appris beaucoup de choses, je suis devenu plus mature. En 2018 (NDLR  : quand il arrive au LOSC de Drancy), je n’ai que 14 ans, car je suis de fin d’année. Donc je quitte ma famille très tôt, je suis obligé de devenir un homme. J’ai fait ce qu’il fallait que je fasse, avec de bons championnats où j’étais titulaire à tous les matches. En tout cas, je suis très content d’être passé par Lille, car c’est un gros club maintenant.

Christophe Galtier vous avait même appelé en pro…

C’est ça. J’ai connu le groupe pro, ça se passait bien. En fait, je suis monté d’un coup, mais j’étais toujours un peu surclassé. Une fois, je suis monté en professionnel et Christophe Galtier m’a kiffé et je suis resté. C’est pas tout le monde qui est en pro, c’est un rêve quand tu es avec eux. Maintenant, il faut se concentrer sur toi, ne pas être perturbé par les fans, les joueurs professionnels connus. Pour moi, nous sommes tous des humains, tout le monde peut aller chez les pros. Il faut juste bosser et croire en soi.

Ismail Bouleghcha LOSC
Dave Winter/Icon Sport

Tout le monde peut aller chez les pros

Vous avez entre autres vécu la campagne de Youth League avec les Dogues en 2021. Qu’en retenez-vous aujourd’hui ?

Ce que je retiens, c’est que j’ai joué avec les meilleurs jeunes d’Europe, car la plupart sont professionnels maintenant. Quand je les vois à la télé, ça me fait plaisir, car j’ai joué contre des gens que j’ai arrêté parce que je suis défenseur. Aussi, c’est un très grand championnat, donc c’est un peu vu partout. Je sais qu’aujourd’hui, je suis suivi. Il faut juste que je continue à bosser et à croire en moi. Si tu bosses, tu seras récompensé.

Avez-vous eu des appels à la suite de la Youth League ?

Oui, beaucoup d’agents m’ont contacté, mais j’en ai déjà un. Après, des clubs personnellement, non. Je ne veux pas rentrer dans ce délire là, je me concentre sur mon foot. Niveau recruteurs ou clubs, je laisse mon agent gérer.

Est-ce que le parcours de Wasquehal en Coupe de France vous a un peu remémoré ces moments ?

Bien sûr. Ça me rappelle la Youth League, parce que déjà, en 1/32es, on passe sur BeIn Sports, donc toute ta famille te regarde. Aussi, il y a les supporters qui sont nombreux, comme lors du dernier match contre Cassel. Après, il y avait le PSG si on gagnait, mais c’est comme ça, le football. Tu ne peux pas tout gagner. On sort de la Coupe de France sans regret, car nous avons tout donné et nous avons acquis de l’expérience. Félicitations à Pays de Cassel qui nous a battus et a joué contre le PSG.
Je pense que c’est le destin, nous n’étions pas destinés à jouer contre eux  ! (rires). Lors de la séance de tirs au but, il y avait de la pression. Moi, je suis quelqu’un qui gère la pression. Pour moi, si tu es sûr de toi, ça va le faire. Si tu ne crois pas en toi, tu vas rater ton penalty. J’ai pris mes responsabilités et je suis parti tirer.

Comment cela s’est passé pour aller de Drancy à Lille ?

Tout a commencé en U15. J’étais suivi par beaucoup de clubs, j’ai parlé avec mon agent. Il m’avait dit que j’allais rester encore une année à Drancy avec les 2001, donc j’étais surclassé. C’est en U17 National que c’est allé vite, il y avait des clubs de partout. Je suis parti faire des tests, on m’a proposé directement des contrats. Quand je suis allé à Lille, ça m’a plu, parce que j’aimais bien les infrastructures, c’était à une heure de Paris. J’avais 14 ans, donc c’était un peu difficile de quitter sa famille comme ça.

Sur le terrain, vous évoluez latéral droit ou gauche. Ce poste était-il naturel ou avez-vous appris à le jouer au cours de votre formation ?

Quand j’étais en U13, j’étais numéro 6, au milieu de terrain. Après, je suis passé ailier droit, puis je suis descendu d’un cran. Je suis un défenseur qui aime beaucoup dribbler, donc c’est pour ça. Soit latéral gauche, ou droit, ou piston. Je n’ai pas de préférence, car quand j’étais en Youth League, j’étais à gauche, donc ça m’a permis de travailler mon pied gauche. Aujourd’hui, je peux me débrouiller des deux pieds, alors que si je n’avais joué qu’à droite, ç’aurait été compliqué du gauche. Tant que je suis sur le terrain, c’est l’essentiel.

Bouleghcha National 2
Eric De Coudun

Quelles sont vos principales caractéristiques ?

Je suis puissant, je n’ai pas peur de jouer au ballon et je suis athlétique.

La sélection du Maroc, est-ce que cela fait rêver ?

Ça fait rêver. Quand tu joues pour ton pays, le pays de tes parents, ça ne fait que rêver. En plus de ça, j’ai des amis qui sont marocains. Quand ils entendent que je suis avec les espoirs du Maroc, ça fait rêver. C’est une fierté.

Avez-vous choisi entre la France et le Maroc ?

Pour l’instant, je peux jouer avec les deux. Mais je pense choisir le Maroc, le choix du cœur. Représenter la famille, les amis, mon pays.

Quel est votre rêve ?

J’en ai beaucoup ! Déjà, ce serait de gagner une Coupe du Monde avec le Maroc. Ensuite, c’est faire partie des meilleurs latéraux du monde. Pourquoi pas gagner une Ligue des Champions ? J’ai envie de gagner des trophées et d’être inoubliable.

Pavel CLAUZARD

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