Après avoir laissé passer sa chance sur le penalty raté par Florian Sotoca en entame de match, le RC Lens de Franck Haise a progressivement décliné dans le derby du Nord face au LOSC (1-0), dimanche en clôture de la 10ème journée de Ligue 1. Lucide à propos de la prestation de ses joueurs, le coach artésien estime qu’il était difficile d’obtenir un meilleur résultat sur ce match. Entretien.
Franck, quel sentiment prédomine après cette première défaite du RC Lens depuis mars ?
De la déception quand on perd un match et que ça fait un petit moment, il y en a. Il y en a forcément un peu plus aussi parce que c’est un derby. On peut avoir des regrets sur la première mi-temps après les cinq premières minutes où Lille a mis pas mal d’intensité. On a plutôt fait de bonnes choses et on doit certainement ouvrir le score. Après il nous a manqué beaucoup de choses pour avoir de véritables regrets sur le match. Il fallait du déséquilibre, il fallait mettre plus de ballons dans la surface. En dehors de la grosse occasion qui est une frappe lointaine, on n’a pas eu suffisamment de choses claires pour avoir de vrais regrets sur le match.
Avez-vous ressenti une cassure après le penalty manqué de Florian Sotoca ?
Je ne pense pas. Je pense que la cassure arrive surtout sur le penalty encaissé juste avant la mi-temps alors qu’on avait plutôt maîtrisé et que l’adversaire n’avait quasiment rien eu. il y a un doute qui s’installe, un sentiment un peu d’urgence. Quand on joue avec le sentiment d’urgence, comme on l’a eu seconde période, on est rarement juste. On l’a même quasiment jamais été en seconde période. C’est pour ça que je pense que la cassure vient de ce deuxième penalty.
Au-delà de son penalty raté, on a rarement vu un Florian Sotoca autant à l’envers. Comment l’expliquez-vous ?
Notre jeu de position n’a jamais été parfait, notamment sur le côté droit. On a posé des problèmes à gauche mais rarement à droite. Ça ne dépend pas que de Flo, mais plutôt de notre positionnement global qui n’était pas assez bon. Quand on perd, on le fait ensemble. Flo loupe le penalty et il s’en veut mais il ne doit pas trop s’en vouloir car le football est fait d’erreur. Cela arrive à des joueurs, même à Flo, de faire des prestations moins bonnes.
Il y a longtemps qu’on n’avait pas vu un RC Lens aussi décevant. Comment l’expliquez-vous ?
Lille est bien venu nous presser et comme on avait beaucoup de difficultés à sortir le ballon proprement, je pense que la frustration s’est ajoutée à l’urgence du résultat comme on n’y arrivait pas. Les deux cumulés, ça fait qu’on n’a pas maîtrisé grand-chose. Il y avait aussi l’intensité que mettait Lille pour préserver le score et continuer à nous poser des problèmes, il aurait fallu beaucoup plus de justesse.
Pensez-vous que le contexte de la semaine avec l’annonce du départ de votre directeur sportif a peu chamboulé un peu le groupe ?
Le résumé peut être tellement évident à faire… Vous dire que ça ne marque pas les uns et les autres, quand ça fait 36 mois qu’on travaille avec Flo (Florent Ghisolfi), ce serait faux. Pour autant, on ne peut se cacher derrière cet aspect des choses pour expliquer cette défaite.
Qu’avez-vous pensé de l’impact de vos entrants ?
En deuxième mi-temps, on aurait pu faire entrer beaucoup de monde mais c’était tellement peu structuré de notre côté que ce n’était pas simple pour les entrants. En plus, on a modifié le système pour essayer d’amener quelque chose de différent. Notre structure collective n’était pas suffisamment bien en place pour que les entrants fassent une bonne entrée.
Comment expliquez-vous la nervosité globale de votre équipe sur ce match ?
Durant la semaine, on avait bien bossé, comme d’habitude. On a préparé ce match très calmement et sereinement. J’ai donc été très étonné de nous voir très vite prendre un carton jaune très évitable. Il faut être dans la tête des joueurs pour comprendre. On peut avoir le sentiment que ça se passe bien, que c’est bien préparé mais ça reste un derby, on connait aussi l’attente de nos supporters. Cela peut amener parfois des choses un peu plus engagées. Cela a certainement contribué à notre manque de maîtrise de manière générale.
Quel va être votre discours après cette fin de série pour le RC Lens ?
Je ne parle pas souvent après les matches. Là, j’ai juste dit quelques mots pour dire qu’on n’avait pas fait suffisamment de choses sur 90 minutes pour avoir des regrets. On n’oublie pas non plus que les vestiaires ont été très joyeux pendant six mois. Faire une série de 17 matches sans défaite, on ne peut pas l’oublier, on l’a fait tous ensemble. Quand on perd, il faut aussi perdre avec dignité quand on n’a pas mérité un bien meilleur résultat. On peut avoir des regrets de ne pas avoir ouvert le score sur penalty mais à part ça je n’ai pas beaucoup de regrets. Comme d’habitude, on va repartir sur les terrains de la Gaillette pour travailler et rester digne parce que la défaite fait partie du jeu même si on n’aime pas trop ça.
Propos recueillis par Romain PECHON