Alors que Paulo Fonseca a pointé les manques de la formation à la française, notamment sur le plan tactique et cognitif, Bruno Genesio a tempéré les propos de son prédécesseur, appuyant sur le « savoir-faire » français et sa capacité à exporter ses jeunes joueurs dans les meilleurs clubs européens.
La formation française, une référence avec des limites ?
Paulo Fonseca n’y était pas allé avec le dos de la cuillère. « Ici, vous avez plus de talents. Un vivier incroyable. Mais les jeunes joueurs français ne sont pas habitués à travailler tactiquement et à apprendre le jeu. (…) Vous pensez que vous n’avez pas, en France, des joueurs avec les capacités de Vitinha ? Vous les avez ! Mais vous ne leur avez pas donné la capacité de lire aussi bien le jeu que Vitinha », observait, il y a quelques jours dans un entretien avec L’Équipe, l’ancien entraîneur du LOSC, actuellement en poste à Lyon, à l’heure d’évoquer les différences entre la formation française et la formation portugaises, deux modèles de référence mais différents. Une analyse pas totalement partagée par Bruno Genesio, interrogé sur le sujet en conférence de presse ce vendredi.
« Je pense qu’il y a du vrai et du moins vrai, mais c’est valable dans tous les pays, pointe le technicien de 58 ans, passé par trois des meilleurs clubs formateurs de France (Lyon, Rennes, Lille. Aujourd’hui, je pense que la France est un des pays qui possède le plus de joueurs qui évoluent à l’étranger et dans des grands clubs. C’est certainement qu’il y a du talent, parce qu’il en faut, mais qu’il y a aussi du savoir-faire pour développer ce talent. Le talent est un élément clé pour réussir au haut niveau, mais il faut aussi du travail à côté et un accompagnement des formateurs et des éducateurs. »
On voit qu’il y a beaucoup de jeunes joueurs français qui sont aussi capables d’avoir cette intelligence, cette technique et cette adaptation.
Et d’enchaîner sur les aspects tactiques et cognitifs, lacunes pointées par Paulo Fonseca : « Je pense qu’on peut quand même dire que la formation française fait partie des meilleures formations européennes, même s’il y a encore certainement des choses à améliorer. Il est vrai que, peut-être qu’à un moment donné, on a plus mis l’accent sur l’aspect athlétique que sur les qualités techniques, tactiques et d’intelligence de jeu. Mais je pense qu’on a quand même corrigé pas mal de choses depuis quelques années. On voit qu’il y a beaucoup de jeunes joueurs français qui sont aussi capables d’avoir cette intelligence, cette technique et cette adaptation. Sinon, ils ne seraient pas dans des très, très grands clubs européens ».
Quelques instants plus tard, l’ancien coach de l’OL louait le talent de Rayan Cherki. Sans doute un exemple à sa thèse, de la même manière qu’Ayyoub Bouaddi au LOSC, dans un registre différent mais avec un potentiel tout autant alléchant.
Enzo PAILOT, à Camphin-en-Pévèle
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport
