Alors que la défense du LOSC est souvent handicapée cette saison, un nouveau coup dur est arrivé. Sorti sur blessure lors du Derby du Nord, Tiago Djalo est d’ores et déjà forfait pour la fin de l’année. De quoi bouleverser totalement les plans de Paulo Fonseca, avec trois candidats pour deux places. Passage en revue des prétendants.
José Fonte, l’expérience avant tout
Âgé de 39 ans, le capitaine des Dogues est un incontournable du club. Au fil des années, il a su s’installer dans la charnière centrale et avoir un rôle clé. Aujourd’hui, son âge plutôt avancé, ainsi que ses performances en baisse, font qu’il est challengé. Preuve en est, sa place est moins assurée qu’auparavant et derrière, la jeunesse pousse. Porté par Leny Yoro, cet élan prend de l’ampleur, de quoi poser des doutes sur l’avenir du Portugais au LOSC. Interrogé au sujet de son compère en charnière, Tiago Djalo ne voyait aucune différence entre Fonte et Yoro. Il ne se voit pas être le patron, quel que soit son partenaire. « Même avec José, je fais la même chose. À mon avis, c’est un joueur avec de l’expérience, donc il est moins en difficulté que Leny. Pour moi, ce terme de patron n’existe pas. Ça ne change pas beaucoup de choses. J’essaye toujours d’aider mon collègue », explique Djalo.
Outre son expérience et le sang froid qui va avec, José Fonte est de plus en plus en difficulté physiquement. De quoi questionner sa capacité à résister aux attaquants adverses dotés de vitesse. Pourtant, entre lui et Leny Yoro, Paulo Fonseca ne décèle aucune différence. « C’est la même chose pour moi. Dans notre intention, c’est pareil. Nous ne changeons pas notre jeu, parce que José ou Leny ou Alex, c’est la même chose », confie-t-il. Contrairement à son jeune coéquipier, Fonte ne commet pas de réelles bourdes, mais ses aptitudes défensives diminuent, associées au physique. Anciennement pilier de la défense, les récentes prestations de ses « concurrents » à ce poste remettent en question sa place. Pourtant, il apparaît comme un élément de confiance sur lequel pouvoir compter en toutes circonstances.
Alexsandro, des coups d’éclats, mais…
Arrivée quelque surprise du mercato d’été, le Brésilien était une énigme du LOSC en ce début de saison. Recruté en provenance de la D2 portugaise, Alexsandro n’a pas beaucoup de temps de jeu pour se montrer. S’il est titularisé en début de saison, le recentrage de Tiago Djalo lui a coûté sa place. Aussi, ses prestations étaient globalement moyennes, sans réel coup d’éclat. C’est alors que le match face à Monaco est arrivé. Du haut de ses 1,93 m, le défenseur central a décoché une tête surpuissante et qui a conduit à un but. Dès lors, son autorité a pu être décelée et sa capacité à facilement s’imposer dans les airs également. Pourtant, cette performance ne lui a pas valu la confiance plus poussée de l’entraîneur.
Plus récemment, après de longues semaines sur le banc du LOSC, Alexsandro a eu sa chance pour la réception de Brest. Alors qu’il n’était pas pressenti, Paulo Fonseca a tenté un pari. Pari qui a fonctionné au vu de la copie rendue par le Brésilien. À dix minutes de la fin, il s’élève dans les airs sur un corner pour inscrire le but de la victoire. Non mécontent de cette réalisation, il la célèbre avec vivacité et avec le soutien de ses coéquipiers. Dès lors, tout le monde a pu remarquer qu’il était rugueux dans les duels et que son gabarit était un grand avantage. Pour l’anecdote, c’est lui qui a remplacé Tiago Djalo à Lens, sorti sur blessure. Prémonitoire ?
Leny Yoro, la jeunesse incarnée
C’est une des dernières pépites en date du LOSC. À seulement 17 ans, le natif de Saint-Maurice n’a pas eu froid aux yeux lorsque le technicien lillois lui a laissé sa chance. Sa première entrée à Ajaccio présageait déjà du meilleur. Audacieux, solide dans les airs et au sol, Leny Yoro affiche une grande maturité. Mieux : il développe une certaine rigueur, associée à de la constance. Certes, des bourdes lui sont reprochées à Nice et à Rennes, mais elles font partie d’un certain apprentissage. C’est ce que souligne Tiago Djalo, parfois associé à lui. « Leny est jeune. C’est un joueur avec une bonne attitude et qui aime apprendre. Depuis qu’il a commencé à jouer, il a fait du bon travail. Faire des erreurs, à son âge, c’est normal », concède le Portugais.
Fait important à souligner : Leny Yoro a toujours su rebondir après ses erreurs. Dès lors qu’il les a commises, le jeune défenseur central a rendu une copie plus que satisfaisante derrière. Preuve de résilience ? Peut-être. En tout cas, ses prestations ont tapé dans l’oeil aussi bien des observateurs que son entraîneur. Encore membre de la réserve en National 3 quelques mois auparavant, Yoro semble plus que jamais dans la danse pour se faire une place dans l’équipe première. Son vent de fraîcheur ainsi que la solidité de ses prestations jouent en sa faveur.
Désormais, ils sont trois pour deux places. Si José Fonte a l’expérience pour lui, Alexsandro, lui, a les coups d’éclats parfois nécessaires. De son côté, Leny Yoro a la fougue de sa jeunesse et la capacité d’avoir de la régularité. Quel choix fera Paulo Fonseca pour sa charnière centrale. Rendez-vous vendredi face à Lyon.
Pavel CLAUZARD
Crédits photos : Iconsport