Empêtré dans de nombreuses scandales depuis plusieurs mois, le président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët a annoncé mardi sa démission à son comité exécutif, après onze années de mandat et de polémiques.
Le Graët cède enfin
Réclamée par de nombreux acteurs du football français, la démission de Noël Le Graët est désormais effective ! L’ancien président de Guingamp l’a annoncé devant le comité exécutif (Comex) de la Fédération française de football (FFF), ce mardi matin. Autour de la table, les membres de ce « gouvernement » fédéral lui ont rendu « un hommage », selon l’AFP. Le désormais ex-président de l’instance âgé de 81 ans a été rattrapé par les accusations de harcèlement moral et sexuel, une mission d’audit accablante et plusieurs dérapages.
Toujours aussi imprévisible et insondable, le « Menhir » du foot français a tardé pour laisser la main, 13 jours après la communication d’un rapport d’audit diligenté par le ministère des Sports. Mais les conclusions de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) ne laissaient aucune marge de manoeuvre au Breton, lâché depuis des mois par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pour qui « le statu quo (était) impossible ».
L’affaire Zidane, le point de rupture
Selon les inspecteurs, Le Graët « ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français », compte tenu notamment de son « comportement inapproprié (…) vis-à-vis des femmes ». « NLG » est aussi visé depuis mi-janvier par une enquête pour harcèlement moral et sexuel. L’ancien président de la FFF était coutumier des polémiques ces dernières années. Ses déclarations sur les droits humains au Qatar ou sur les Bleues (« elles peuvent se tirer les cheveux, ça m’est égal« ) avaient déjà suscité la controverse.
Pourtant, ce sont ses propos polémiques mais finalement bien moins problématiques à l’égard de Zinedine Zidane qui ont précipité sa chute. « Zidane ? J’en ai rien à secouer, il peut aller où il veut« , répondait le président de la FFF à l’ancienne joueuse de tennis Marion Bartoli, qui anime une émission chaque dimanche sur RMC. Deux jours plus tard, une agente de joueurs l’accusait de comportements déplacés, entraînant alors sa mise à pied à titre conservatoire dès le 11 janvier. Depuis, c’est Philippe Diallo qui assure la présidence de la FFF à titre d’intérim. Reste à savoir quelle sera la suite des opérations, sachant que le comité exécutif ne compte pas démissionner.