Nommé sur le banc de l’OGC Nice quelques semaines après la fin de saison dernière, Franck Haise prend ses marques. L’ex-entraîneur du RC Lens (2020-2024), qu’il a amené de la Ligue 2 à la Ligue des champions, évoque ce nouveau contexte et compare avec ce qu’il a pu connaître en Artois dans un entretien à L’Équipe.
L’OGC Nice, une quasi-évidence pour Franck Haise
Que cela peut faire bizarre de voir Franck Haise avec la même casquette d’entraîneur, mais le survêtement d’un autre club. Le principal intéressé lui-même n’y était pas forcément préparé, lui qui était tout proche d’acheter un nouveau logement à Arras trois jours avant de donner son accord à Nice. « Ç’a très vite été clair, assume-t-il cependant à L’Équipe. Quand un club vous fait une proposition et que vous sentez que ça se passe bien, même s’il y a d’autres clubs qui vous disent d’attendre (l’OM et Brighton le suivaient également, ndlr), je fonce et je ne reviens plus en arrière. À Nice, j’ai la chance de retrouver des gens que je connais depuis longtemps au sein de la cellule performance (notamment son responsable, Laurent Bessières, arrivé de Lens en novembre 2022, ndlr), ce qui est aussi un élément important, parce que je savais qu’on pourrait vite travailler ensemble. »
Le nouvel entraîneur niçois met en avant les infrastructures et la longévité des Aiglons au plus haut niveau, lui qui regrette sans doute de n’avoir pu dire au revoir au public lensois « que par une lettre, parce que je ne savais pas plus tôt que j’allais partir ». Nouveau terrain de jeu, mais sensiblement mêmes idées. « L’idée que l’on a, c’est d’avoir un foot qui est tourné vers l’avant, qui est proactif, protagoniste, qui essaie d’impacter, dessine le technicien de 53 ans, au bon souvenir de ce que son RC Lens a pu produire ces dernières années. Ça ne va pas se mettre en place en quinze jours ou deux mois, parce que les demandes sont clairement très différentes des précédentes. Mais c’est ma vision du foot et je vais continuer là-dessus. Même si, en fonction des joueurs et de leurs qualités, il y aura forcément des aménagements par rapport à ce qu’on pouvait faire avec l’effectif de Lens. »
Plus de qualité intrinsèque à Nice qu’à Lens ?
Et d’étayer : « Dans les joueurs offensifs, il y a des profils qui sont peut-être plus accélérateurs de jeu, plus dribbleurs, avec plus de percussion, qu’une majorité des profils que je pouvais avoir à Lens ». La saison passée, Franck Haise avait souvent souligné, peut-être maladroitement, le manque de talent de son effectif pour évoquer le déficit de créativité et de technicité. Et malgré le redimensionnement du projet INEOS à Nice, il n’est pas inquiet de cet aspect. « Je ne vais pas dans un club pour le budget, assure le Normand. Je vais dans un club parce que je ressens qu’il y a une bonne énergie, que les gens ont envie de travailler ensemble, qu’il y a d’abord une base qui est très solide. L’effectif est déjà de qualité. »
Reste maintenant à imposer sa patte sur ces nouveaux visages et à tout reprendre à zéro. Une tâche ardue et un manque de crédit préjudiciable ? « Je pense que j’avais beaucoup de crédit à Lens, même si, dans le football, le crédit n’est pas éternel, rappelle-t-il. Donc, j’avais aussi besoin de relever un nouveau défi, d’autant plus qu’avec Lens nous avions fait le maximum. » Toujours un peu sang et or dans l’âme, Franck Haise conclut : « J’étais particulièrement heureux à Lens et j’espère juste être aussi heureux et que les gens autour soient heureux. Que ça dure deux, trois, quatre, cinq ans, ce n’est pas le plus important. La réussite, ce sera de voir les gens avec la banane ». Sans doute ses anciens joueurs et lui l’auront à l’occasion de leurs retrouvailles, fin septembre, lors de la 6e journée.
Crédits photo : Pascal Della Zuana/Icon Sport