Au pied du mur il y a semaine, l’Amiens SC a parfaitement réagi en l’emportant successivement contre Nancy et Rodez, deux matches où les Amiénois ont tout de même cruellement manqué de constance. Avant d’aller défier l’ESTAC, le leader du championnat, mardi (20h30) pour le compte de la 12e journée de Ligue 2, Omar Daf est bien conscient que son équipe va devoir franchir un cap dans ce domaine. Entretien.
Omar, la dernière fois qu’il y a eu un troisième match à gérer en l’espace de huit jours pour l’Amiens SC, c’était à Dunkerque. Y pensez-vous à l’amorce du match contre l’ESTAC ?
Non, parce que la deuxième rencontre ne s’était pas bien passée aussi. Même si c’était un bon match contre Saint-Etienne ici, à domicile, nous l’avions perdu. Là, on l’a plutôt bien négocié. La première était difficile, avec une équipe de Rodez qui s’est procurée des situations pour prendre les commandes. En seconde période, on a eu quatre grosses occasions. On en a mis deux. On a été très efficaces, ce qui nous a permis de prendre six points en deux matches.
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Malgré la victoire contre Rodez, vous étiez contrarié de la première mi-temps. Ce n’est pas la première fois que ça arrive cette saison. Comment remédier à cela avant d’aller défier le leader ?
En faisant ce qu’on a fait à Nancy. On est arrivé à Marcel-Picot, dans un stade quasiment plein, et on a su calmer les ardeurs de l’adversaire. On a eu une bonne maîtrise, on a une bonne première mi-temps, où on mérite de mener. La deuxième mi-temps a été plus compliquée. A domicile, sur les deux derniers matches contre Boulogne et Rodez, les entames n’étaient pas à la hauteur de ce qu’on attendait, mais il y a une capacité de réaction. Maintenant, il faut trouver cette constance dans le jeu.
Le but de l’Amiens SC est donc d’avant tout faire déjouer l’adversaire ?
Non, c’est de jouer. À Nancy, ce n’était pas de faire déjouer l’adversaire, mais c’était de jouer notre jeu. C’était d’avoir aussi cette personnalité-là, d’être en capacité de tenir le ballon. Ce qui nous a permis d’exister à Nancy et à Laval, à Montpellier, sur des matchs qu’on a pu faire à l’extérieur. Maintenant, il faut arriver à enchaîner. C’est ce qu’il y a de plus dur. Les grandes équipes y arrivent. On travaille pour aller dans ce sens-là. C’est très rare de voir aujourd’hui une équipe maîtriser complètement les demi-temps.
Peut-on imaginer l’Amiens SC un peu plus libéré, sans pression, au moment d’aller défier le leader ?
On a toujours une pression, mais ce que je veux instaurer, c’est que ce soit une pression positive. Aujourd’hui, il faut essayer d’enchaîner. Même si on se déplace chez les leaders, notre objectif, c’est d’enchaîner. Là, on fait tourner le compteur. C’est très intéressant.
Voyez-vous l’ESTAC comme un défi supérieur à Rodez et Nancy et qu’est-ce qui fait la force de cet adversaire, leader du championnat ?
Ils sont dans la continuité de leur saison dernière. Sur la fin, on a vu une équipe de Troyes qui montait en puissance. Ils ont réussi à se stabiliser, en ajoutant des éléments qui leur font beaucoup de bien, comme Assoumou, Bentayeb, qui est le meilleur buteur du championnat, ou comme Antoine Mille, qui est venu remplacer Youssouf M’Changama, en ajoutant une touche technique supplémentaire dans le coeur du jeu. La défense n’a quasiment pas changé.
C’est une équipe qui a des certitudes, mais on va jouer notre jeu. Ce qu’on veut, c’est avancer dans notre championnat.
Omar Daf, entraîneur de l’Amiens SC.
C’est une équipe qui s’est stabilisée, qui travaille dans la continuité. C’est la meilleure attaque, la meilleure défense du championnat. C’est une équipe qui a des certitudes, mais on va jouer notre jeu. Ce qu’on veut, c’est avancer dans notre championnat, aller chercher notre objectif le plus rapidement possible. Pour ça, il faudra qu’on joue notre jeu avec plus de constance.
Par rapport aux gros morceaux que vous avez déjà joués, comme Reims, Saint-Etienne ou Montpellier, placez-vous l’ESTAC dans la même cour ?
C’est différent. Je pense que c’est une équipe qui a failli descendre il y a deux ans. Ils ont l’habitude de batailler maintenant depuis deux ou trois ans. C’est un avantage qu’ils peuvent avoir par rapport aux équipes reléguées de Ligue 1. C’est une équipe qui connaît bien les problématiques de cette division. Il y a pas mal d’humilité dans ce qu’ils font. On s’attend à un match différent. On est aussi armé pour rivaliser contre n’importe quelle équipe, à condition de remettre les mêmes ingrédients, de garder une certaine régularité dans les matches. Si on veut exister ou prétendre à autre chose, il faut qu’on soit en capacité de tenir sur la durée.
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Avec l’enchaînement des matches, comment abordez-vous la gestion de votre effectif, sachant que vous avez pu apporter quelques changements à votre onze de départ contre Rodez samedi ?
C’est sûr que la fraîcheur joue. Sur le match contre Rodez, c’était important de remettre de la fraîcheur, c’est ce qu’on a fait en remettant des joueurs qui n’avaient pas pris part à la rencontre de Nancy. Maintenant, c’est toujours par rapport aux états de forme des uns et des autres, par rapport à ce que les garçons montrent à l’entraînement. C’est important d’arriver sur ces rencontres-là avec de la fraîcheur sur le plan athlétique et aussi sur le plan mental.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport
