Buteur au match aller à Toulouse, Alexis Blin va à nouveau jouer contre le club auquel il appartient ce week-end. L’occasion pour le milieu de terrain de revenir sur la fin de son aventure toulousaine et de porter un regard avisé sur le prochain adversaire de l’Amiens SC. Entretien.
Votre prochain match est contre Toulouse. C’est forcément particulier pour vous ?
Oui c’est particulier, même si ça restera un match qui peut rapporter trois points pour l’équipe. On espère surtout pouvoir l’emporter pour faire un grand pas vers le maintien en passant notamment devant eux. Il y aura plusieurs enjeux, ça risque d’être un bon petit match à jouer.
Comment aviez-vous vécu le match aller, où vous aviez marqué le but victorieux pour Amiens ?
C’était un peu fou ! C’était seulement mon deuxième but en Ligue 1. C’est assez rare pour moi de marquer, je pense que ma côte est toujours très élevée (rires). Ça reste un bon souvenir, c’était un joli clin d’œil d’un point de vue personnel. Collectivement, on avait réalisé un bon mach et on espère rééditer la même performance ce week-end.
C’est quand même spécial de marquer contre le club auquel on appartient. Comment décrire cette sensation ?
C’est une sensation bizarre. Ça peut aussi l’être parce que ça ne s’est pas forcément terminé de la meilleure des manières pour moi à Toulouse. Après c’est le football qui veut ça, il faut savoir l’accepter même si ça peut être dur. Il faut passer à autre chose et se servir de ça pour rebondir.
Gardez-vous une petite amertume de l’aventure toulousaine ?
Oui et non. J’aurais aimé que ça se passe mieux, on avait réussi à maintenir le club en Ligue 1 ces dernières années. Ça reste un club qui m’a beaucoup apporté en me lançant dans le grand bain et pour ça, je leur en serai toujours reconnaissant.
On m’a directement signifié que c’était mieux pour moi que je trouve un nouveau challenge parce que je n’allais quasiment plus jouer à Toulouse.
Alain Casanova est l’entraîneur qui vous a lancé en Ligue 1. À son retour, on aurait pu imaginer qu’il vous renouvelle sa confiance…
Je sais que ma dernière saison à Toulouse n’a pas été bonne. J’ai joué plus de 80% des matches à 70% physiquement même si ça ne se voyait pas forcément de l’extérieur. J’essayais de m’accrocher parce qu’il fallait maintenir le club en Ligue 1, mais avec du recul, ce n’était pas le bon choix de ma part. J’aurais dû m’arrêter. J’avais mal mais je continuais de m’entraîner et de jouer donc je ne pouvais rien dire. À l’arrivée de Monsieur Casanova cet été, on m’a directement signifié que c’était mieux pour moi que je trouve un nouveau challenge parce que je n’allais quasiment plus jouer à Toulouse. Ça a donc été un changement radical parce que j’avais beaucoup joué les trois saisons précédentes. Comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas facile à accepter au début parce que ça nous touche dans notre fierté, mais ce n’est qu’une étape et il faut savoir s’en servir pour la suite.
Cela a débouché sur un été difficile et particulièrement incertain. Comment avez-vous vécu cette période ?
Franchement, je ne vais pas mentir, c’était très dur, très compliqué à vivre. Quand on sait qu’on s’entraîne tous les jours avec l’équipe et le staff mais qu’on ne rentre pas dans le projet, c’est compliqué. On était plusieurs joueurs dans ce cas de figure, on s’entraînait mais sans être dedans mentalement car on avait envie de partir. Il s’avère que, pour moi, ça s’est fait sur le tard. A la fin du mercato les choses se sont mal goupillées pour moi et même si je ne peux pas me réjouir de la blessure de (Bongani) Zungu qui m’a fait venir au club, ç’a été un grand bol d’air de pouvoir venir à Amiens. On va dire que le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Vous aviez peut-être besoin d’un nouvel environnement pour repartir de l’avant…
Oui c’est clair. En partant de Toulouse, on se pose des questions évidemment parce qu’on reste sur un échec, ce qui arrive à plein de monde dans la vie. En arrivant à Amiens, je savais qu’il fallait que je retrouve ma condition physique, ce que j’ai réussi à faire pour récupérer des ballons, être agressif. Ensuite, j’ai eu rapidement la confiance du staff, de mes coéquipiers, qui m’ont vite mis dans le bain et de la direction qui a choisi de ne pas nous mettre de pression sur les résultats en réclamant simplement de mouiller le maillot et d’incarner l’esprit de l’ASC.
Pour en revenir à Toulouse, quel regard portez-vous sur leur saison ?
Ils jouent plus en sécurité que la dernière saison, aussi parce que ça avance moins que d’habitude derrière. On avait fait les barrages avec 37-38 points l’année dernière, cette saison ils n’ont qu’une victoire de plus que l’an dernier, qui était une saison catastrophique. Le championnat est relevé et les équipes du haut ont tout raflé, un peu comme en Angleterre et donc on a des équipes qui se maintiennent avec moins de points. Avant l’arrivée du Qatar, le maintien se jouait à 42-44 points. Ce n’est plus le cas maintenant. C’est le championnat qui veut ça et qui explique que Toulouse a besoin de moins de points qu’avant pour se maintenir.
L’absence de Sangaré, c’est plutôt une bonne nouvelle pour Amiens…
Oui, c’est une bonne nouvelle ! Je le connais bien, c’est un super joueur, à fort potentiel, qui aspire à une très belle carrière. En plus c’est un bon mec, c’est tant mieux pour nous qu’il soit suspendu même s’il y aura d’autres joueurs à surveiller aussi.
À commencer par Max-Alain Gradel, l’atout numéro 1 à Toulouse ?
Oui, c’est un super joueur qui arrive à faire la différence à lui seul. Après ce n’est pas le seul joueur à surveiller du côté de Toulouse, ils sont toujours très bien garnis niveau effectif. Ils arrivent toujours à faire de bons mercatos avec des joueurs comme Dossevi, Gradel, Garcia ou Sanogo dans un autre rôle. C’est donc une équipe qui, malgré sa saison compliquée, possède de super joueurs et dont il faudra se méfier. Nous aussi, de notre côté, on a des atouts à faire valoir et on essaiera de les mettre en place dès le début de match. Ce sera un combat et on est prêt à le livrer avec nos arguments.
Quelles sont les différences entre Toulouse, habitué de la Ligue 1, et Amiens, un nouveau venu ?
Je n’ai pas forcément envie d’en ressortir, le centre d’entraînement et les installations ne sont pas forcément meilleurs, c’est équivalent. Amiens est un club de Ligue 1 depuis deux ans et il faut maintenant prendre ça en compte. Si on se maintient encore cette saison c’est que les choses sont bien faites. Pour l’avoir vécu depuis mon début de carrière je sais que ce n’est pas facile à faire parce qu’il faut un bon environnement et de bonnes structures. Ce sont des choses présentes à Amiens et c’est pour cela que je m’y plais.
Un pronostic pour le match de samedi…
Victoire 2-0.
Avec un but d’Alexis Blin ?
(Rires) Ça je ne sais pas, ma côte doit encore être élevée quand même !
Tous propos recueillis par Romain PECHON
Retrouvez la première partie de notre interview avec Alexis Blin
Retrouvez la deuxième partie de notre interview avec Alexis Blin
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