Élu joueur du mois d’avril France Bleu Picardie/Le 11 Amiénois, Alexis Blin s’est longuement confié sur sa saison avec l’Amiens SC, son intégration au sein du vestiaire amiénois et son avenir à un an de la fin de son contrat avec Toulouse. Entretien exclusif.
Alexis, vous avez été élu joueur du mois d’avril par les lecteurs du 11 Amiénois et les auditeurs de France Bleu Picardie. Quel regard portez-vous sur cette distinction ?
Ça compte parce que ce sont les supporters qui votent. Ça fait plaisir évidemment et ça donne de la confiance mais après le plus dur dans le foot c’est de se remettre en question, que les performances soient bonnes ou non, pour aborder positivement chaque match.
Vous êtes arrivé ici au mois de septembre, alors que la saison avait déjà démarré et que le groupe était déjà formé. Est-ce difficile de prendre le train en marche ?
Ce n’est pas évident, après j’ai rarement eu de souci d’intégration dans ma vie. Chaque joueur est professionnel pour des qualités, moi je savais sur quoi m’appuyer pour obtenir la confiance du staff avec des personnes que je connaissais déjà auparavant. Ça m’a mis de suite dans le bain et j’ai pu retrouver une bonne condition physique rapidement malgré ma blessure.
Une blessure après vos vingt premières minutes de jeu sous le maillot d’Amiens. N’aviez-vous pas le sentiment que le sort s’acharnait contre vous ?
À ce moment on se dit que rien ne va, c’est difficile à accepter. Après, c’est là où je suis content d’avoir signé ici. À mon retour j’ai eu le temps de me refaire physiquement et j’ai senti que mes coéquipiers avaient confiance en moi. C’est important d’avoir un groupe qui sait vivre ensemble.
Quelques mois plus tard, avez-vous le sentiment de réaliser une bonne saison ?
Je pense que ma saison est plutôt positive. À chaque match j’ai essayé de donner le meilleur de moi-même, si le maintien est acquis en fin de saison j’estimerais que le travail a été accompli. J’ai pu faire une vingtaine de matches titulaires en Ligue 1 et c’est une bonne chose pour la suite de ma carrière. Après ça me gêne d’essayer de parler objectivement de moi, je préfère laisser les gens le faire à ma place et me focaliser sur le collectif.
On a fait le dos rond et on a essayé d’être solidaires et concentrés et on a désormais les moyens d’être récompensé en cette fin de saison.
Parlons-en justement. Quelle est votre analyse sur la saison du club, même si le maintien n’est pas encore acquis à trois journées de la fin ?
Je n’oublie pas que jusqu’aux vacances de décembre c’était quand même compromis, avec beaucoup de blessés et notamment Moussa (Konaté) et Bongani (Zungu). On a fait le dos rond et on a essayé d’être solidaires et concentrés et on a désormais les moyens d’être récompensé en cette fin de saison, c’est ce que je retiendrai de mon passage pour le moment à Amiens, on verra ensuite de quoi la saison prochaine sera faite. Si le maintien est acquis ce sera une bonne saison collective et personnellement je m’en réjouirai aussi.
Un objectif que vous avez toujours atteint depuis vos débuts en professionnel avec Toulouse. Ce n’est pas usant de jouer le maintien tous les ans ?
Parfois, j’ai l’impression d’avoir 28-30 ans et d’avoir déjà dix saisons derrière moi. J’espère que ça me servira dans le futur et qu’on jouera l’esprit plus tranquille l’an prochain.
Mettez-vous cette expérience du maintien au service du groupe en cette fin de saison ?
Ça peut servir au groupe oui, après il faut faire abstraction du classement, quand on a commencé notre série contre Nîmes, on ne pensait pas au classement. Il faut réussir à faire les même choses maintenant pendant ces trois derniers matches. Il faut qu’on gagne contre Toulouse, qu’on ramène quelque chose de Monaco et qu’on gagne à nouveau contre Guingamp et on ne se posera pas de question. C’est un sport, il y a beaucoup plus grave dans la vie et c’est pourquoi il ne faut pas dramatiser les choses même si ça reste forcément important pour tout le monde ici.
Vos bonnes performances avec Amiens vous ont permis d’être pré-convoqué par le sélectionneur de l’équipe de France espoirs lors du dernier rassemblement. L’Euro en Italie, cet été, c’est l’un de vos objectifs de fin de saison ?
Pourquoi pas, c’est dans un coin de ma tête, même si je ne me fais pas d’illusion car cela fait deux ans que je n’ai pas été appelé. Je n’en veux pas au sélectionneur car j’estime que je n’avais pas le niveau pour être pris. Maintenant je suis bien revenu cette saison mais il y a déjà des joueurs bien installés qui ont fait le parcours de qualification donc ce n’est pas évident de changer un groupe qui est bien en place. Il ne reste plus qu’une sélection, celle pour l’Euro, si je suis pris je mettrais une « douille » à tout le monde (rires). On verra, même une pré-convocation ça reste bien parce que c’est l’équipe de France espoirs, ce n’est pas négligeable et ça montre que le sélectionneur m’a suivi cette saison.
Un sélectionneur avec qui vous êtes en contact ?
Non, je ne l’ai pas eu directement mais on va dire que ç’a été le cas indirectement puisqu’il a parlé avec le coach (ndlr : Christophe Pélissier). On est une quarantaine de joueurs a pouvoir prétendre à la sélection, on fait ce qu’on peut faire de mieux et ensuite c’est au sélectionneur de faire ses choix.
Vous venez de parler de lui. Quels sont vos rapports avec Christophe Pélissier ?
Ça se passe très bien, c’est un coach qui m’a donné sa confiance, j’essaie de la lui rendre, c’est comme ça que ça marche dans le foot. Il n’a pas hésité à me mettre sur le banc quand j’ai été moins bon. La remise en cause est permanente et c’est ce qu’il faut pour avancer.
Votre avenir est-il lié à celui de Christophe Pélissier, qui arrive en fin de contrat ?
Il reste beaucoup de points d’interrogation. Déjà, je ne connais pas la position du club me concernant. Ensuite, je ne sais pas ce que le staff et le coach ont prévu de faire. Pour le moment, le maintien n’est pas acquis et ça reste la priorité. On prendra le temps de discuter de tout ça ensuite.
Mais avez-vous la volonté de poursuivre l’aventure avec Amiens ?
Je me sens bien ici, ça ne me déplairait pas de rester à Amiens. Maintenant, on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Si le coach décide de s’en aller et qu’un autre arrive, par exemple Monsieur Casanova, ce sera beaucoup plus compliqué pour moi (rires). C’est pour cela que je ne me prends pas la tête avec ça pour le moment. Le club a jusqu’au 29 mai pour lever l’option d’achat de mon prêt. Ensuite, elle ne sera plus valable et je serai en principe en position de retourner à Toulouse, avec qui j’ai toujours un an de contrat. Reste que le club peut lever l’option à tout moment pour que je devienne Amiénois. Ce qui est sûr, c’est qu’Amiens est un club qui m’a énormément apporté, à un moment difficile, je lui en serai reconnaissant jusqu’à la fin de ma carrière. Je me verrais bien continuer ici.
Tous propos recueillis par Romain PECHON
Retrouvez la première partie de notre interview avec Alexis Blin
Troisième et dernière partie à lire ce vendredi midi
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3 commentaires
SUPER JOEUR QUE J AI CONNU AU TFC VIENS AU FC NANTES
je serais très heureux qu’ Alex reste à Amiens, c’est un mec bien .je trouve qu’il s’épanouit ici .c’est un très bon joueur ,il donne tout sur le terrain et un très bon état d’esprit
Tres bel état d esprit ,allez Amiens