Eddy Zdziech (VAFC) : « C’est un tissu de mensonges »

Zdziech VAFC
Dave Winter/Icon Sport

Officiellement en vente depuis un peu plus d’un an, le VAFC est dans une situation financière quasiment aussi précaire qu’en 2014, date à laquelle le club avait frôlé le dépôt de bilan. Plus que jamais dans les cordes, le président Eddy Zdziech semble pourtant s’accrocher en dépit d’offres de rachat au-delà du prix de vente fixé. Une situation d’ensemble démentie par le principal intéressé.

Le VAFC creuse son déficit…

S’il n’est pas encore en état végétatif, le VAFC est plus que jamais sous assistance respiratoire. Entendez par là que le club nordiste survit chaque cette saison par le biais des ventes successives. D’abord celle inespérée de Kévin Cabral au LA Galaxy en 2021 contre une indemnité de cinq millions d’euros, puis celle mal négociée d’Ismael Doukouré à Strasbourg en janvier 2022 à hauteur de 1,5 million d’euros. Et même en ajoutant celle précipitée de Gautier Larsonneur, il y a quelques semaines de cela pour un montant de 750 000 euros, les comptes du club ne parviennent même pas à être à l’équilibre.

Car si Eddy Zdziech continue de se cacher derrière le bilan trompeur de juin 2021, avec un déficit inférieur au million d’euros grâce à un artifice d’écritures comptables, la réalité est bien plus inquiétante comme l’ont rapporté nos confrères de la Voix du Nord. Le dernier bilan comptable en date du 30 juin 2022 fait effectivement état d’un déficit de 6,3 millions d’euros, en prenant en compte le remboursement du PGE ou bien encore les indemnités à verser à Nicolas Penneteau suite à la décision du Conseil de prud’hommes.

Soit « le pire résultat depuis la relégation en Ligue 2 » précise l’article du quotidien régional. C’était en 2014 et le VAFC était alors au bord du dépôt de bilan. Et même si Eddy Zdziech a continué à alimenter les comptes du club en réinjectant de l’argent par le biais de ses sociétés, portant l’apport total des actionnaires à 9,4 millions d’euros, cela s’apparente à un simple pansement sur une jambe de bois au regard du déficit structurel du club, qui peine à compenser la hausse constante de ses charges avoisinant les 17 millions d’euros selon le dernier bilan comptable.

Une vente inéluctable mais bloquée par le clan Zdziech ?

Dans le même temps, le VAFC ne parvient pas à remettre ses fonds propres dans le vert et encours donc le risque de ne pas pouvoir bénéficier de la totalité des fonds générés par l’accord passé entre la Ligue de football professionnel (LFP) et le fond d’investissement CVC, qui va verser 1,5 milliard d’euros, dont 3 millions d’euros pour chaque club de Ligue 2 en échange de 13% des droits commerciaux du championnat de France. Sur ce trésor de guerre, le VAFC a déjà touché 750 000 euros l’été dernier, avant un deuxième versement de 750 000 euros en juin prochain puis un ultime versement de 1,5 million d’euros. Or, cet argent doit servir pour de l’investissement dans les infrastructures des clubs et non pas pour combler de quelconques pertes.

Dès lors, le VAFC devrait activer son stratagème préféré : à savoir la vente de joueur avec le profil de Mohamed Kaba en ligne de mire. Et comme par hasard, le joueur est actuellement valorisé à cinq millions d’euros par le board valenciennois… Reste une autre porte de sortie : la vente du club, qui pour rappel est placé sous la protection du tribunal de Commerce depuis un peu plus d’un an. Et si Eddy Zdziech a donné mandat au cabinet KPMG, l’omnipotent président ne semble pas vraiment décidé à vendre le club. La faute à des exigences toujours plus élevées voire même assez farfelues qui ont le don de faire échouer les négociations. Selon la Voix du Nord, la vente du club serait même conditionnée à l’obligation de salarier son fils, Cédric, pour un montant mensuel de 50 000 euros. Une condition qui a de quoi échauder les potentiels acquéreurs du club.

Tout en sachant qu’Eddy Zdziech ambitionne de garder un rôle opérationnel au quotidien, tout en n’étant plus l’actionnaire majoritaire du club. Ou comment vouloir à la fois le beurre, l’argent du beurre, et le cul (sic) de la crémière selon l’expression populaire. Sur l’aspect purement financier, le club serait en vente pour près de 9 millions d’euros (3,5 plus 5,4 pour rembourser les comptes courants), ce qui n’aurait pas empêché le refus d’une offre de 19 millions d’euros en provenance du club anglais de Southampton, ou bien encore d’une autre de 16 millions d’euros de la part d’investisseurs suédois.

Eddy Zdziech dément « des allégations non fondées »

Sollicité par nos soins, Eddy Zdziech n’a d’abord pas souhaité s’exprimer sur ce qu’il considère comme « des allégations non fondées » de la part « d’une presse qui souhaite nuire au club ». Puis relancé, il a accepté de répondre aux différents points évoqués précédemment. Entretien.

Quelle est votre réaction à la publication de l’article de nos confrères de la Voix du Nord qui faisait état d’une situation financière très alarmante et du rejet de plusieurs offres d’achat de la part du club ?

Je ne vais pas commenter toutes ces allégations non fondées. Je n’ai pas lu l’article. Votre confrère fait-il état de notre passage réussi devant la DNCG en juin dernier ?

C’est évoqué, tout comme votre déficit structurel qui ne cesse de se creuser et qui devrait complexifier les choses lors de votre prochaine audition…

Cela fait dix ans qu’on nous dit ça. On annonce toujours des lendemains compliqués au VAFC depuis sept ou huit ans, notamment votre confrère qui se trompe depuis sept-huit ans à ce sujet.

La vente du club qui serait également conditionnée au salariat de votre fils pour un montant mensuel de 50 000 euros…

Pardon ? Vous êtes bien sérieux là ? Mon fils est gérant d’une société, il n’a pas besoin du club. Depuis neuf ans, nous ne prenons pas un euro de frais dans les caisses du club. Au contraire, on met beaucoup d’argent dans le club. Dire que je conditionnerais la vente du club à un salaire pour mon fils, c’est farfelu. Il n’a pas besoin de ça, il est gérant d’une société qui fonctionne bien ! C’est un tissu de mensonges. Maintenant, ça ne m’étonne pas de la part de l’auteur de l’article, qui n’aime pas le club, qui ne nous aime pas. Je vais regarder de plus près ce qu’il a raconté et réserver les potentielles suite à donner à tout ça.

Vous réfutez également les offres d’achat du club, à savoir une première à hauteur de 19 millions d’euros de la part du club anglais de Southampton et la seconde de 16 millions d’euros de la part d’investisseurs suédois ? 

Je ne comprends même pas de quoi vous me parlez. Il y aurait deux offres à 19 et 16 millions d’euros et j’aurais refusé ça ? On est vraiment dans une fiction la plus totale ! L’auteur de l’article n’a vraiment peur de rien. Je vais regarder ça de plus près et en fonction de l’ampleur des mensonges, je vais peut-être y répondre. Je n’ai pas eu le temps de voir cet article, je travaille depuis six heures du matin pour le club, je travaille chaque jour sur des choses concrètes et non pas sur de la fiction. Je ne suis pas étonné de tout ça au regard des coups bas de la presse à l’égard du club depuis plus de neuf ans. On nous annonce toujours les lendemains compliqués, on est promis à la relégation chaque saison, mais au final on est toujours là ! On vient de réussir nos quatre derniers passages devant la DNCG avec aucune mesure contraignante envers le club. Là où l’auteur de l’article a raison, c’est qu’on a mis beaucoup d’argent dans le club depuis neuf ans. Le reste…

Le VAFC ne serait donc pas dans une situation financière quasi aussi alarmante qu’en 2014, sachant que l’article de nos confrères s’appuie sur le bilan comptable du club que vous avez vous-même signé ? 

Ecoutez, c’est tous les ans qu’on nous dit ça, qu’on nous dit que les salaires ne sont pas payés, qu’on doit de l’argent à tout le monde… C’est vraiment un truc de fou ! Je vous rassure, tous les joueurs et les salariés sont payés à temps, tous les fournisseurs sont payés et nous respectons toutes nos échéances. A titre d’exemple, on vient d’honorer notre échéance dans le litige Penneteau qui était prévue au 15 février. Le virement est parti ce matin, soit deux jours avant le délai fixé et alors qu’on a été condamné de manière un peu bizarre. Pour un club à l’agonie, on paye même un peu à l’avance nos échéances à l’égard d’un ancien gardien de but. Si on était vraiment à l’agonie, on ne pourrait pas payer. Franchement, je vous ai déjà accordé trop de temps, je vais regarder si je n’ai pas reçu une offre en provenance de Suède pour le club ou si mon fils qui ne fait visiblement rien n’a pas besoin d’être payé. On se demande encore comment il a pu mettre autant d’argent dans le club. Il y a une vraie volonté de la presse, et vous en faites aussi partie le 11 Valenciennois, de nuire au VAFC. Mais je vous rassure Valenciennes va s’entraîner et jouer cette semaine ! J’ai comme l’impression qu’il y a une volonté de gêner ce très beau club que j’ai le plaisir de présider, avec un beau centre de formation, l’un des meilleurs de France, avec un nombre record de sélectionnés en équipe de France jeunes. En tout cas, on ne s’y prendrait pas mieux avant deux matches à domicile contre Rodez et Dijon.

Tous propos recueillis par Romain PECHON

Un commentaire

Commenter
  1. Ce qui est bien c’est qu’à la fin de l’article (très intéressant grâce à votre excellent travail habituel) on a plus de questions que de réponses.. Que les passages devant la DNCG (pourtant très dure) se passent à peu près convenablement c’est un fait.. De là à ce que ce soit rassurant, notamment à moyen-long terme.. Bref, on est dans le brouillard, et c’est triste, car devoir se séparer d’excellents joueurs chaque année sans aucune plus value est vraiment dommage.. Une seule certitude, le club est en perfusion et tient essentiellement, aussi bien sportivement que financièrement, à son excellent centre de formation.. Jusqu’à quand ? Ca fait 8 ans que le club marche sur un fil.. Tout le monde est aussi d’accord pour avancer que Zdziech injecte des fonds dans le club.. Donc super, une seule conclusion et une seule : c’est triste pour toutes les parties prenantes, sans aucune exception (à part pour les anciens salariés comme Penneteau, je n’ai rien contre lui mais lui verser 2,5 millions d’euros est d’un ridicule et d’une honte surréalistes, quels que soient les injonctions ;( ;( C’est même pas la somme versée à un entraîneur de Ligue de Champions du meilleur club du monde en cas de licenciement abusif ;( ;( ;(

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *