A deux mois de la reprise, le football français se cherche toujours un diffuseur. Si l’hypothèse d’un écran noir apparaît peu probable, la perspective de rafler le pactole s’est définitivement évaporée. Et pourtant de limiter la casse, la Ligue de football professionnel (LFP) pourrait encore avoir recours à un fonds d’investissement. Explications.
L’épineux dossiers des droits TV
Après l’accord passé avec CVC durant la crise sanitaire, le football français pourrait à nouveau s’en remettre à un fonds d’investissement, avec tous les dangers et contreparties que cela comporte. Ne parvenant pas à trouver un accord avec le duo beIN Sports-Canal+ pour la création et surtout la distribution d’une chaîne 100% Ligue 1, la LFP planche sur son plan B, à savoir une antenne totalement dédiée à la Ligue 1 sous sa houlette et distribuée de manière non exclusive par tous les fournisseurs d’accès à Internet (Orange, SFR, Bouygues et SFR) et potentiellement par des acteurs comme DAZN et Prime Vidéo.
Et si les différents acteurs se montrent intéressés, tous « font preuve d’une grande prudence au niveau financier » selon le quotidien l’Equipe. Ainsi, il apparaît peu probable que la LFP récupère les minimums garantis espérés, les opérateurs souhaitant reverser à la Ligue un pourcentage pour chaque abonné recruté. Une sorte de saut dans l’inconnu pour le football français, d’autant plus grand que la volonté de commercialiser cette nouvelle chaine, qui ne proposerait aucun autre contenu que la Ligue 1, à un tarif mensuel de 25 euros est toujours d’actualité.
La LFP encore prête à vendre une partie des bijoux de famille ?
Dans ce contexte, le LFP est à la recherche d’un acteur financier, « un professionnel de la télévision payante, un fonds d’investissement ou bien encore une banque« , précise le quotidien en situation de monopole, à même de lui garantir une centaine de millions d’euros dès la création de la chaîne, tant que la Ligue n’atteint pas les 500 millions d’euros de recette. Passé ce seuil cet acteur commencerait à se rembourser en partageant les recettes générées par le football français.
Concrètement, au-delà de 500 millions d’euros, la Ligue ne récupérerait que la moitié des revenus générés. Le tout sans oublier les 13% à reverser à CVC. Reste à savoir si cette solution risquée sera de nature à convaincre les clubs, qui attendent désespérément une avancée depuis de très longues semaines. Des réponses doivent être apportées vendredi à l’occasion d’un conseil d’administration de la LFP déjà reporté à deux reprises.
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport