Alors que le dossier des droits TV de la Ligue 1 reste encore et toujours enlisé à un mois de la reprise du championnat, Jean-Pierre Caillot, président de Reims et du collège de Ligue 1, souhaite encore patienter et ne pas agir dans la précipitation. Quitte à reprendre le championnat sans le moindre diffuseur.
Vers une chaîne créée par la LFP
L’interminable dossier des droits TV de la Ligue 1 pour la période 2024-2029 continue de battre son plein, alors que la LFP n’a toujours pas trouvé preneur. Le conseil d’administration de la Ligue puis un collège de présidents de Ligue 1 étaient pourtant réuni ces derniers jours pour trouver une solution. En vain. Jean-Pierre Caillot, président de ce collège et du Stade de Reims, a exposé sa vision de la situation dans un entretien à L’Équipe. Et si elle est urgente, à un près d’un mois de la reprise du championnat, lui assure qu’il ne faut « pas prendre des décisions dans la précipitation ».
La raison ? Les propositions sur la table ne sont pas de nature à convaincre le dirigeant de 63 ans, exception faite de la chaîne 100% Ligue 1 créée par la LFP. « Il y a un peu un ultimatum car il faut du temps pour la démarrer, regrette-t-il. (…) Tel qu’il nous est présenté, c’est un bon produit. Mais dans le schéma actuel, il n’y a pas de fixe. Les clubs ont des problèmes de trésorerie et ils ont besoin d’un fixe. Avec la chaîne, il va falloir un peu de temps pour qu’elle ramène de la ressource. Cela fait aussi partie des réflexions. En termes de trésorerie, les clubs veulent être rassurés. »
La méfiance DAZN et l’espoir beIN Sports
Alors pourquoi ne pas s’orienter vers la plateforme DAZN, qui a formulé une offre concrète de 375 millions d’euros par an en moyenne pour les cinq prochaines saisons ? « L’option DAZN n’est pas pire qu’autre chose, mais en termes de garanties (économiques, ndlr), cela fait trop penser à ce qui a pu arriver dans le passé, estime le président rémois, faisant référence au fiasco Mediapro en 2020. (…) Aujourd’hui, les garanties apportées ne satisfont pas les présidents de club. »
L’option qui satisfait les présidents de club et celui de la LFP, Vincent Labrune, est celle de beIN Sports. Problème : la chaîne qatarie n’a pas les moyens pour s’immiscer dans la lutte sans bousculer son équilibre financier, comme révélé par L’Équipe. Allié de poids de beIN Sports, Canal+, brouillé avec Vincent Labrune et la LFP, n’entend plus appuyer une éventuelle offre de beIN Sports. Pourtant, malgré cet état de faits plutôt limpide, Jean-Pierre Caillot attend toujours un geste de la chaîne qatarie : « Jusqu’au bout, on peut avoir de l’espoir… L’espoir fait vivre. Sur ce que je sais, beIN est intéressé par le produit. Mais jusqu’à aujourd’hui, cela ne se traduit pas par une offre concrète. C’est un peu la guerre des nerfs ».
De quoi accréditer la thèse d’un écran noir de plus en plus probable à la reprise du championnat, le 16 août prochain. « Si on doit reprendre la saison sans chaîne, pendant une ou deux journées, on assumera. Les gens iront au stade pour voir les matches, lâche même Jean-Pierre Caillot. Et on patientera. Je pense que c’est une erreur de démarrer quelque chose dans la précipitation. » Pas la meilleure des manières, tout de même, pour valoriser son produit, créer un engouement et satisfaire les sponsors…
Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport