Empêtré dans une négociation de gré à gré sans fin et à l’issue très incertaine à propos des droits TV de la Ligue 1, la LFP a peut-être bien loupé l’opportunité de remettre Canal+ autour de la table. La faute à une déclaration de son président, Vincent Labrune. Explications.
Un rendez-vous de la réconciliation qui capote
Le déroulé de l’histoire entre la LFP et Canal+ est de plus en plus digne du scénario d’une télénovela. En dépit de relations houleuses depuis l’attribution des droits TV à Mediapro en 2018, un rendez-vous de la dernière chance était prévu entre la LFP, représentée par Vincent Labrune et Canal+, par le biais de Maxime Saada, mardi après-midi. Les deux hommes avaient prévu d’évoquer l’épineux dossier des droits TV de la Ligue 1. Mais encore une fois, l’hypothèse d’une réconciliation s’est envolée selon nos confrères de l’Equipe.
Le tout sous l’impulsion du fonds d’investissement CVC, qui a injecté 1,5 milliard d’euros dans le football français en avril 2022 contre 13% des recettes à vie de la société commerciale de la LFP, en contact avec Maxime Saada depuis plusieurs jours, toujours selon la même source. Ainsi, un rendez-vous avec Vincent Labrune était programmé mardi après-midi , avec l’espoir de renouer, a minima, le dialogue.
Canal+ a pris la mouche
Sauf qu’une nouvelle déclaration du président de la LFP, dans les colonnes du journal Le Monde actuellement en pleine tournée médiatique, a de nouveau mis le feu aux poudres. « Canal+ n’a pas souhaité s’aligner sur la proposition d’Amazon à ce montant. Les clubs étaient dans une situation financière très difficile à cette époque, ils étaient vraiment à 70 millions d’euros près ». Or, la chaîne cryptée réfute cette thèse, précisant qu’elle n’avait pas connaissance du montant de l’offre d’Amazon.
Dès lors, Maxime Saada aurait décidé d’annuler le rendez-vous programmé quelques heures plus tard avec Vincent Labrune. Un revirement qui tombe mal alors que la LFP a pris conscience de la nécessité d’apaiser les tensions avec son partenaire historique, qui semble bien détenir la clé dans le dossier des droits TV. Et pour cause, la création d’une chaîne 100% Ligue 1 par le biais de beIN Sports, ce qui demeure le plan A de la LFP, dépend d’un accord de distribution… avec Canal+.
La fuite de cette annulation tombe mal à désormais 48 heures d’un conseil d’administration de la LFP dont le sujet central de l’ordre du jour sera à coup sûr l’épineux dossier des droits TV. La course contre-la-montre continue à moins de deux mois de la reprise du championnat.
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport