A moins de deux mois de la reprise du championnat, l’incertitude demeure au sujet du prochain diffuseur de la Ligue 1. Si la LFP négocie avec beIN Sports et Canal+, respectivement pour une co-diffusion d’un match et la distribution de sa future plateforme, la fumée blanche semble encore lointaine.
Un plan A en discussions
C’est désormais acquis, la LFP va bien lancer sa propre chaîne, faute de diffuseurs intéressés pour la Ligue 1. Néanmoins, les échanges avec les différents acteurs du marché demeurent indispensables, tant pour la production que la distribution. Sur le premier volet, LFP Media devrait choisir son partenaire la semaine prochaine, rapporte le quotidien l’Equipe. En ce qui concerne la distribution, le véritable point névralgique du dossier, la situation demeure très incertaine.
Désireux de revenir sur le devant de la scène, Canal+ a ainsi fait acte de candidature pour distribuer la future chaîne de la Ligue, proposant deux plans bien différents à Nicolas de Tavernes, le président de LFP Media. Le premier repose sur un contrat de mandataire exclusif de la distribution de la chaîne pour les quatre prochaines saisons, moyennant un minimum garanti. Un deal que la chaîne cryptée a passé avec beIN Sports depuis 2020 contre un chèque annuel de 250 millions d’euros.
Canal+ ne lâche rien
Ainsi, la responsabilité de la commercialisation de la chaîne incomberait entièrement à Canal+, qui négocierait directement avec les différents FAI (Orange, SFR, Bouygues, Free) pour le compte de la LFP. Dans un tel deal, le partenaire historique du football français met notamment en avant sa force de frappe marketing, en qualité de premier distributeur de sport en France, pour promouvoir la nouvelle chaîne et promet de pouvoir rapidement capter entre 800 000 et un million d’abonnés.
Le tout à hauteur de 15 euros pour le grand public, alors qu’un tarif préférentiel (10 euros) serait appliqué pour les abonnés à Canal+. Si ce plan a de quoi séduire, notamment le consommateur, quelques facteurs bloquants persistent. Premièrement, LFP Media et Canal+ auraient deux visions très différentes en ce qui concerne la notion de minimum garanti.
La société commerciale du football français envisagerait plutôt une prime d’exclusivité, afin de disposer d’un partage immédiat des revenus de manière immédiate et non à partir d’un certain seuil comme le fait la chaîne cryptée dans son deal avec beIN Sports.
beIN Sports, la clé de la négociation ?
En outre, Canal+ demande de pouvoir co-diffuser l’affiche du dimanche soir sur son antenne, sans avoir à verser le moindre revenu complémentaire. L’idée serait d’offrir une meilleure exposition au produit Ligue 1 afin de booster les abonnements à la future chaîne. Revanchard quant aux choix de la Ligue entre 2018 et 2024, Maxime Saada, le PDG de Canal+, estime que cette option permettrait de réparer un certain préjudice pour la chaîne cryptée.
Reste l’option du plan B proposé par Canal+ avec une distribution classique de la future chaîne de la Ligue, ce qui laisserait le champ libre à LFP Media pour aller négocier avec les FAI, avec des minimums garantis à la clé. Finalement, l’acteur décisif de ses négociations pourrait bien s’appeler beIN Sports. Toujours selon l’Equipe, LFP Media aimerait obtenir la co-diffusion du match détenu par la chaîne qatarie, histoire de pouvoir proposer 100% de la Ligue 1 dès le lancement de la chaîne. Or, dans le cadre de son contrat de distribution, beIN Sports a besoin de l’accord de Canal+ pour mettre en place un tel accord.
Ce point de négociation pourrait ainsi peser lourd dans la balance pour ce qui ressemble très fortement à un coup de billard à trois bandes qui met en exergue la force de Canal+ dans les négociations entre les différentes parties.
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport
