Toujours pas fixé, le sort des droits TV agite et inquiète de plus en plus le microcosme du football français. À l’image de Jean-Michel Aulas qui, s’il estime qu’une solution est encore possible, affiche son pessimisme grandissant.
Jean-Michel Aulas perd confiance
Le football français navigue à vue mais ne voit plus grand-chose ces derniers temps concernant les droits TV. Entre l’hypothèse d’une chaîne 100% Ligue 1 mise sur pied dans un temps réduit par la LFP ou celle, plus traditionnelle, d’une vente à un diffuseur, ils sont peu à y voir clair. Y compris Jean-Michel Aulas, pourtant plus ou moins impliqué dans le dossier. « Comment ça va se finir ? Malheureusement, je ne suis pas devin, déplore l’ancien président de l’OL auprès du média Sport Buzz Business. Par contre, je pense qu’il faut aujourd’hui prendre un certain nombre d’initiatives. Nous avons des grands opérateurs français, CANAL+ depuis des années… J’ai signé un contrat de 6 ans avec eux et le foot féminin l’année dernière, ça permet de garder le contact et de voir comment on peut générer des choses nouvelles… Il y a bien sûr beIN Sports qui est prêt à faire des efforts. Et puis l’une des tendances actuelles, il y a une série d’opérateurs qui pourraient être dans une distribution non-exclusive ».
Ces opérateurs ne sont autres que les fournisseurs d’accès à Internet (FAI, comme Bouygues, SFR, Orange et Free), déjà peu enclins à participer à cette manœuvre aujourd’hui. Et même si c’était le cas, le prix de cette chaîne 100% Ligue 1, estimée à 25 euros et qui ne proposeraient aucun autre contenu que du football français, est peu attractif. « En tant qu’entrepreneur, avant dans le football, maintenant dans d’autres choses, je privilégie la notion de moins grand risque à la notion de quantité, reprend Jean-Michel Aulas. On est à deux mois du démarrage de la Ligue 1 et c’est très court pour créer cette chaîne. Il y aura sûrement des compromis à faire… et peut-être que ceux qui veulent demain se faire une place au soleil du football français – qui sur le plan international est parmi les meilleurs du monde – pourraient saisir des opportunités. »
Et de conclure : « Je crois qu’il faut qu’au niveau de la Ligue et de la Fédération, on ait aussi le sens des réalités. Si on ne peut pas obtenir ce qu’on avait imaginé il y a quelques années ou quelques mois, tout de suite, il faut peut-être passer par une phase intermédiaire et rassurer les entrepreneurs que sont les présidents de clubs parce qu’il commence à y avoir de l’inquiétude ». L’heure n’est donc toujours pas à l’optimisme, loin de là.
Crédits photo : Sandra Ruhaut/Icon Sport