Les négociations entre la LFP et DAZN, diffuseur principal de la Ligue 1, sont dans une impasse totale. Les clubs trépignent : 140 millions d’euros de droits TV restent suspendus à deux versements critiques avant la fin de saison. Malgré les échéances pressantes, aucun accord ne se profile à l’horizon.
Le bras de fer financier s’enlise
DAZN, qui a déjà retardé ses paiements (35 millions sur 70 millions versés en février), menace désormais de retenir la prochaine échéance du 30 avril. En cause : un contentieux explosif où le diffuseur réclame 573 millions d’euros à la LFP pour « tromperie sur la marchandise », arguant d’un nombre d’abonnés bien inférieur aux promesses (500 000 contre 1,5 million attendus).
La crise atteint un nouveau palier avec la révélation des discussions internes entre les présidents de clubs, exposées dans un reportage de Complément d’Enquête sur France 2 consacré à Nasser Al-Khelaïfi. Les échanges, parfois virulents, montrent les divisions au sein du collège de Ligue 1. John Textor (OL) et Al-Khelaïfi (PSG) se sont notamment affrontés sur les conflits d’intérêts présumés de ce dernier, liés à son rôle chez beIN Media Group, concurrent de DAZN.
La clause « mortifère » qui paralyse la LFP
Le contrat liant la Ligue à DAZN contient une clause empêchant toute négociation avec d’autres diffuseurs avant décembre 2025. Une disposition qualifiée de « mortifère » par Arnaud Rouger, directeur général de la LFP, lors d’un collège houleux où Joseph Oughourlian (Lens) a plaidé pour une chaîne interne comme unique issue. DAZN, de son côté, envisagerait de lever cette clause… contre une compensation financière, selon des sources proches des négociations.
Dans cette guerre d’usure, chaque partie campe sur ses positions : DAZN brandit la rupture contractuelle comme ultime recours, tandis que la LFP mise sur une médiation prolongée, malgré l’absence de calendrier clair. Les prochaines semaines, marquées par l’échéance du 30 avril, s’annoncent décisives pour l’avenir des droits TV du football français. La menace d’un nouveau contentieux judiciaire pèse sur les clubs, qui risquent de subir une crise financière inédite.
Marius DELOBEL
Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport
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