Leader invaincu du championnat national U19, avec six victoires et un match nul, l’Amiens SC réalise un début de saison tonitruant. Satisfait du visage affiché par ses joueurs, David Suarez attend de ces derniers qu’ils entretiennent leur dynamique positive contre Boulogne-sur-Mer, ce dimanche. Entretien.
Sept matches, six victoires et un nul, c’est plutôt positif en termes de résultats. Ça l’est également dans le contenu ?
Il y a beaucoup d’attitudes positives au niveau de la préparation et du groupe. Il y a un esprit qui se dégage, comme dans toutes les équipes de la formation, et c’est très intéressant. Maintenant, il faut continuer et persévérer et essayer d’avancer sans penser forcément à la victoire mais à se former. Il y a un bon esprit de travail et, dans l’envie de performer, c’est très encourageant.
Vous attachez beaucoup d’importance au contenu, même si c’est le classement qui attire l’œil…
Aujourd’hui, il faut que ces jeunes soient capables de suivre un projet de compétition allié à un projet de formation. Sur la catégorie U19 on travaille sur avec les générations 2001 et 2002 et on les prépare à aller le plus haut possible. Ils s’aperçoivent qu’en jouant ensemble et en étant discipliné sur le plan collectif, on arrive à faire de belles choses. Je regarde le classement, mais si le comportement est bon, aussi bien en compétition qu’à l’entraînement, il y aura des retombées positives.
Êtes-vous surpris que ça marche aussi bien et aussi vite en ce début de saison ?
Je ne suis pas surpris parce que le travail que l’on effectue à la formation est bon. On a des gamins appliqués, capables de rivaliser avec n’importe quel centre de formation et on a fait de bons résultats contre les clubs pros. Ce n’est pas surprenant mais je sais qu’il y a encore énormément de travail à faire pour continuer à progresser. Le palier U18/U19 est important pour savoir si les joueurs sont capables de répéter de bonnes performances à haute intensité, sachant que sur certains matches U19, il y a une très belle intensité.
Le plus dur c’est donc de durer et de garder la tête froide ?
C’est le projet du centre. On a trois jours par semaine qui sont basés sur l’apprentissage du joueur et on fonctionne par groupes de travail, pas par équipes. Le vendredi, le samedi et le lundi, en retour de match, on les sensibilise à la compétition et on travaille sur l’adversaire, la vidéo, le plan de jeu et l’aspect tactique, et là, ça renforce encore notre projet. Il y a deux parties différentes entre la relation qu’ont les joueurs avec tout le staff au cœur de la semaine et ensuite la notion de collectif pour préparer un match comme on le ferait chez les pros, avec précision. Cette année, on a encore évolué sur ça et c’est bénéfique.
Vous sentez un gros bond en avant par rapport à la demi-saison l’an dernier ?
Patrice (Descamps) (ndlr : le directeur du centre de formation) et tout le staff nous imposent d’être toujours en mouvement dans la recherche. On a ce travail qui est important pour sensibiliser à la formation du jeune joueur parce que notre but est d’envoyer le plus de joueurs possibles pour l’équipe première. Quand on voit l’exemplarité des comportements en équipe première sur les matches à la Licorne, on a vraiment de bons exemples et de bons leviers pour les jeunes. On a des causeries qui sont vraiment appuyées par ce qu’il se passe en haut avec le coach Luka (Elsner) et son staff. C’est super intéressant de travailler dans cette dynamique. Aujourd’hui, on avance, le club d’Amiens chez les jeunes commence à être beaucoup plus respecté et craint. Le fait d’être en Ligue 1 aide, mais on dégage beaucoup plus de force.
Et cette crainte vient peut-être de votre attaque, la meilleure du championnat avec vingt buts en sept matches…
C’est ce que l’on veut prôner avec un jeu efficace. Mais pour faire mal à l’adversaire, il faut défendre ensemble, il faut récupérer beaucoup de ballons avec beaucoup de force à la récupération dans le bloc équipe et on essaye de se projeter rapidement vers l’avant avec beaucoup de joueurs qui se projettent et des transitions à haute intensité parce que c’est le haut niveau aujourd’hui. Il faut être capable de faire les efforts dans les deux sens et d’être beaucoup plus efficace dans la finition parce qu’on a mis vingt buts mais on a répertorié plus de deux cent situations où l’on aurait pu être plus efficace. Il y a un gros travail à faire sur l’efficacité dans le secteur offensif. C’est intéressant et il y a une réelle envie d’être réaliste par rapport au jeu, et être capable de faire mal sur les transitions. Ce qui est intéressant c’est d’avoir une équipe qui est mature, capable de rapidement se projeter vers l’avant, qui a l’envie de faire mal à l’adversaire avec des passes clés, avec du jeu pas toujours léché mais réaliste et efficace.
Dimanche, vous jouez un match des extrêmes face à Boulogne-sur-Mer qui a tout du match piège…
C’est exactement ça. C’est une semaine qui permet de voir si on est capable de rester vigilant face à un adversaire difficile à jouer parce qu’on connaît l’ADN de Boulogne. Ils viennent de changer d’entraîneur puisque Thomas Dossevi vient d’arriver. Il faudra vraiment être vigilant, c’est une équipe cohérente qui a perdu ses matches mais pas de beaucoup. Ils ont de la qualité. Si on est relâché, ce que je ne souhaite pas, et que l’on arrive sur le terrain en pensant que c’est acquis, on aura de grosses désillusions, mais on va faire en sorte que l’équipe soit vraiment préparée. Ce qui est bien depuis le début de la saison, c’est que chaque match est un contexte différent. Ça s’est plutôt bien passé jusqu’ici et j’espère qu’on sera dans la continuité.
Tous propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER
AMIENS SC – BOULOGNE-SUR-MER
8ème journée U19 nationaux
Dimanche 13 octobre, 15 heures
Complexe Emile Guégan, centre de formation, Amiens
Arbitre : M. Bourdon