Auteur d’un triplé logiquement décisif face à Maubeuge, dimanche après-midi, lors du succès de l’Amiens SC (b) (4-2), Darrell Tokpa savoure ce moment mais ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Darrell Tokpa, vous continuez à enchaîner les buts !
Ce sont mes trois premiers en National 3, et j’en étais à sept buts en neuf matches U19. C’était mon deuxième match en N3 et j’essayais d’être utile au collectif. Je travaille pour ça et je sens que je progresse de semaine en semaine, ce qui fait que j’ai été récompensé. J’en suis content et heureux mais il faut que je continue de travailler pour encore progresser et atteindre le haut niveau.
Un buteur est jugé sur le nombre de buts marqués et c’est plutôt bon pour vous en ce début de saison…
C’est un bon match dans l’ensemble mais il y a certains points que je vais devoir améliorer parce que je n’ai pas été lucide. Par exemple, j’ai pris un carton par manque de lucidité et à cause de l’énervement. Je vais devoir travailler sur ça. Il y a aussi beaucoup d’aspects comme mon jeu dos au but, les remises. Sinon, je suis assez content de mon match, dans l’ensemble. Il faut que je continue de bosser.
Vous avez inscrit trois buts très différents, on a vu votre panoplie offensive !
J’ai essayé d’être bien placé à chaque fois. Sur le troisième but, c’était un peu compliqué et je pense que j’ai eu un peu de chance, quand même parce que le ballon touche le poteau et le gardien. Le premier but, c’est un face-à-face, soit ça passe, soit ça casse, et le deuxième j’ai senti le coup et je me suis dit qu’il fallait la tenter et il y a eu but, je suis content !
Vous avez démarré la préparation avec le groupe pro puis vous êtes retourné avec les U19. Comment avez-vous géré ce passage ?
Ca a été compliqué de faire le passage équipe pro, équipe réserve puis revenir en U19. J’ai eu un petit moment de baisse où j’ai un peu baissé les bras et j’ai arrêté de travailler. C’était dur mais j’ai compris que pour y arriver, il fallait que je bosse et que je devais faire des efforts pour atteindre le haut niveau. C’est comme ça que j’allais être récompensé. Aujourd’hui, je joue en N3, je suis content, j’ai marqué des buts et j’espère que ça va continuer.
Ça a été difficile de revenir en U19 ?
Mentalement, il fallait être fort. C’est soit tu veux y arriver, soit tu ne veux pas. Sincèrement, ça a été compliqué mais j’ai su relever la tête pour remonter la pente.
Mais désormais, vous savez pourquoi vous êtes redescendu…
Mon but, c’est de finir là-haut. Je sais pourquoi je suis là, pourquoi ils m’ont pris et il ne faut pas que je fasse le minimum. Je dois me donner à fond pour atteindre mon objectif.
Qu’est-ce que ça vous a apporté de vous entraîner avec les pros ?
Je vois ce qu’il faut pour atteindre le haut niveau, l’implication, l’hygiène de vie et le sérieux que ça demande pour être un bon joueur professionnel aguerri.
Il y a quelques jeunes qui se font leur place dans cette équipe réserve…
En tout cas, on essaye ! On bosse toute la semaine, le coach le voit et c’est pour ça qu’il nous aligne le week-end. Si on n’était pas performant et sérieux à l’entraînement, je pense qu’il ne nous ferait pas jouer. Je le remercie, mais on bosse pour ça.
Vous avez eu des conseils de Serhou Guirassy lors de vos passages avec l’équipe professionnelle ?
Oui ! Il me parlait, me disait comment me placer. C’est à moi aussi d’aller leur demander des conseils parce que c’est moi qui dois apprendre. Eux, ils sont déjà là et c’est moi qui doit aller à la recherche d’informations pour progresser.
Peu importe l’équipe dans laquelle vous jouez, vous gagnez en ce début de saison !
J’essaye de participer et de donner le maximum à l’équipe pour qu’il y ait des résultats positifs. Si ça marche, tant mieux.
Vous aimeriez retrouver la sélection, après le tournoi de Toulon ?
On verra. Je n’étais pas des deux derniers rassemblements. Je bosse surtout pour le club, et si je suis bon en club, pourquoi pas.
C’est une motivation supplémentaire pour travailler en club ?
C’est un plus mais le principal, c’est le club. La sélection c’est un bonus. Si je suis performant en club, j’irai, si je ne le suis pas, je n’irai pas.
Vous êtes potentiellement en concurrence avec Ulrick Eneme-Ella en sélection mais aussi en club…
C’est une concurrence saine en tout cas. On se côtoie, chacun donne le maximum sur le terrain sans jalousie. Ça se passe bien entre nous, on se côtoie en dehors du terrain et ça va bien entre nous.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER
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