Entré en jeu peu après l’heure de jeu, Corentin Jean aura été utilisé dans un rôle assez atypique pour lui, celui de piston gauche. L’attaquant de 26 ans raconte comment il en est venu à tirer l’un des cinq tirs au but lensois. Entretien.
Comment avez-vous vécu ce match au scénario complètement fou ?
C’est un sacré scénario, si le stade était plein on aurait vécu un truc incroyable. C’est la coupe, c’a été un retournement de situation assez incroyable. A la mi-temps on était frustrés parce que je pense qu’on méritait d’avoir mis au moins un but. A la fin on a tout donné, on est revenus au score et on se qualifie aux tirs au but, donc c’est satisfaisant.
On vous a vu à un nouveau poste de piston gauche, c’est quelque chose que vous travaillez ?
Le coach me met souvent dans un rôle de piston à l’entraînement. On sait qu’il y a Jo’ (Jonathan Clauss) et Franky (Przemyslaw Frankowski). Il y a Massadio (Haïdara) qui est parti à la CAN, et sur les seconds rôles il n’y a pas grand monde. C’est un poste qui peut m’aller, je fais une bonne entrée sur ce rôle. Que l’on se qualifie reste le plus important.
A la mi-temps, y avait-il de la frustration ?
On était frustrés parce que je pense qu’on fait une bonne première mi-temps. On aurait pu marquer. Rentrer à 0-2 à la mi-temps c’est compliqué. Le coach nous a dit que c’était la coupe, que tout pouvait aller très vite, on a pas lâché, ça nous a réussi, donc tant mieux.
Que pouvez-vous dire sur Seko Fofana, on parle souvent de sa puissance, là il a été décisif par trois fois…
Seko a fait un gros match, on connaît tous ses qualités. Physiquement c’est un monstre, même techniquement il a de grandes qualités. Ce soir il a fait un très gros match, il nous a beaucoup aidé. J’espère qu’il sera à ce niveau en deuxième partie de saison parce qu’on va avoir besoin de tout le monde. On sait qu’on a vécu une période difficile et cette victoire nous fait du bien, pour bien nous lancer en 2022.
Remporter un match à élimination directe, qui plus est contre Lille, on imagine que ça fait du bien…
Dans les têtes c’était très important, en plus dans un derby face à Lille. On sait qu’il y a des gros matches qui arrivent, dont Rennes très bientôt. Il fallait que l’on gagne ce match pour nous mettre la tête à l’endroit et bien démarrer cette année en espérant continuer comme ça.
Est-ce qu’il n’y a pas de la frustration par rapport au public et aux 5.000 supporters autorisés à assister à la rencontre ? Cela gâche un peu le plaisir ?
Ca le gâche énormément, on est très contents d’être qualifiés, mais sans le public ça n’a rien à voir. Avec 38.000 spectateurs, ça aurait été une explosion incroyable. Je pense que derrière leurs télés ils sont très contents de la qualification dans ce derby.
Comment vivez-vous le moment, aller tirer un penalty dans une séance si tendue ?
Le coach nous a dit « choisissez ». Il y a eu Wesley (Saïd) et Gaël (Kakuta). Je me suis proposé de mon plein gré, j’affectionne les tirs au but et je suis plutôt un bon frappeur, ça a réussi et tant mieux. Il y avait moins de pression que s’il y avait 40.000 personnes, mais le principal c’est que les filets tremblent. Il faut aussi féliciter Wuilker (Farinez) pour ses arrêts.
Vous aviez connaissance de votre futur adversaire avant le match ?
Oui on l’a su avant, dans une coupe on sait qu’on doit prendre les gros. Donc autant les prendre maintenant, et si on gagne il en restera un de moins.
Pouvez-vous nous décrire l’ambiance dans le vestiaire après le match ?
Beaucoup d’émotions, de joie. Ca nous tient à cœur de gagner ce genre de match. On sait qu’en coupe, il n’y a que la qualif’ qui compte. Ca a été un soulagement pour tout le monde car on a vécu une période compliquée. Vu le scénario, ça fait du bien aux têtes.
Ce sera Monaco au prochain tour, c’est toujours un match particulier pour vous ?
Monaco c’est loin. J’y suis passé un petit moment, c’est vrai que j’ai apprécié les moments passés là-bas. Maintenant je suis pleinement ici, et que ce soit Monaco ou une autre équipe on donnera le meilleur de nous mêmes.
Sur un plan personnel, comment envisagez-vous le futur ?
Je sais qu’il y a eu des bruits un peu partout. Les dirigeants m’ont fait savoir qu’ils avaient besoin de moi. Je serai là juin.
Propos recueillis par Romain PECHON et Arthur LASSERON