Tout juste nommé entraîneur de l’ESC Longueau, Christophe Huck a accordé sa toute première interview au 11 Amiénois. Après avoir évoqué son arrivée au club, le nouvel entraîneur de Longueau se plonge sur la saison à venir et donne sa vision des choses pour obtenir le maintien en National 3. Entretien.
Christophe, Longueau va connaître sa première expérience en National 3, le tout avec un nouvel entraîneur à sa tête. Peut-on parler de saut dans l’inconnu ?
Ca reste du football ! L’expérience est toujours un plus mais ça ne fait pas toujours tout. Et il faut bien démarrer un jour. Les grands entraîneurs, les grands joueurs, ils ont eux aussi, à un moment donné, été dans une position de découverte d’une forme de nouveauté. Il ne faut pas non plus en faire une affaire d’Etat, se dire que ça va être compliqué et qu’on ne va pas réussir. On va y aller en croyant en nos chances. Ensuite, il y a aussi l’expérience commune au sein du groupe, qui a vécu beaucoup de choses fédératrices ces dernières années. On a aussi des joueurs qui ont déjà connu ce niveau de la compétition et qui peuvent partager leur expérience avec les autres.
Comment voyez-vous la différence de niveau entre le Régional 1 et le National 3 ?
Je vais être sincère, ce n’était pas mon domaine de travail et je n’ai pas passé mes week-ends à regarder des matches de ce niveau. Mais il y a forcément un cap à passer, même si à l’intérieur de cette division il y a aussi des différences de niveaux, de moyens et de potentialités entre les équipes. Il faut rapidement réussir à se situer dans ceux qui peuvent perturber un peu la hiérarchie. J’ai un des joueurs que je connais déjà, avec qui j’ai eu une discussion et qui m’a dit : « il faudra être des braqueurs ». J’aime beaucoup cette image, il faudra effectivement prendre tout ce qu’on pourra prendre. On va rencontrer des équipes qui travaillent dans des conditions différentes à celles d’un très bon club amateur comme Longueau. Il y a notamment des réserves professionnelles, qui sont dans un tout autre contexte. Dans notre groupe, les joueurs travaillent à côté, il y aura donc des niveaux de préparation un peu différents. Maintenant, on a aussi certains avantages sur lesquels il faut capitaliser. Il y a une vraie identité à Longueau, un esprit familial qui peut faire notre force.
L’idée est donc de capitaliser et d’optimiser le potentiel à votre disposition…
Si on compare ça à des réserves professionnelles, il y a des joueurs qui sont peut-être plus dans des projets individuels. Ce sera donc à nous de mobiliser les ressources à notre disposition, de collectif, d’attachement au club, de volonté. On pourra peut-être pallier des meilleures conditions de travail face à des adversaires qui travaillent en journée, qui ont peut-être des conditions de récupération plus adéquates. Je pense aussi qu’il est important de conserver une très grosse partie de l’effectif, c’est le meilleur moyen de préserver cette identité. Bien sûr, on va essayer d’amener quelques éléments capables d’apporter leur plus-value mais ne faut pas faire l’erreur de se dire qu’on va recruter à tout-va pour passer un cap. De toute manière, Longueau n’en a pas les moyens, mais il faut être prudent par rapport à ça parce qu’amener des joueurs ce n’est pas forcément faire une équipe.
On attribue toujours plus de qualités à quelqu’un qui est à l’extérieur d’une équipe et on oublie trop souvent de donner du crédit à ce qu’on a déjà.
Après une montée, un supporter fait trop souvent l’erreur de regarder les transferts réalisés. Or, la priorité est de savoir qui est gardé ! On attribue toujours plus de qualités à quelqu’un qui est à l’extérieur d’une équipe et on oublie trop souvent de donner du crédit à ce qu’on a déjà. Or, il y a une équipe à Longueau, une vraie solidarité qui se dégage. Je n’ai aucune raison de ne pas faire confiance aux joueurs qui viennent de réaliser ce qu’ils ont fait, je serais même idiot de ne pas leur donner du crédit. Je vais aussi apprendre à les connaître humainement et sportivement. Et sans créer le doute, la remise en cause au sein d’un groupe doit aussi être constante pour continuer à progresser. Après, on verra s’ils répondent ou non à la confiance accordée.
Longueau peut-il viser autre chose que le maintien ?
C’est important d’avoir un objectif collectif, de se fixer un cap. Bien évidemment, on va vouloir gagner le plus de matches possible, mais le plus important est comment on va faire pour y parvenir. L’idée est de capitaliser au plus vite de la confiance, tout en ayant en tête qu’il y aura des moments difficiles dans la saison. Jouer un maintien, c’est parfois vivre des matches où on n’a pas forcément la réussite, où on se sent en difficulté. Il faut donc avoir un autre état d’esprit et c’est là où on verra vraiment l’identité d’un groupe et l’implication de chaque personne dans un projet. On monte bien évidemment pour se maintenir, mais il ne faudra pas parler d’exploit si on y arrive. Cela voudrait dire que le club de Longueau n’a pas sa place en National 3. Or, la place de Longueau en National 3 est tout à fait légitime. Par contre, on pourra parler de très belle performance si le club atteint cet objectif. Il faudra être prêt à suer, à travailler, à s’impliquer et afficher une volonté d’avancer ensemble. Il faudra s’accrocher à ça pour avoir des résultats.
Quel est votre programme pour vos premiers jours en tant que nouvel entraîneur de Longueau ?
Je vais déjà rencontrer les membres du staff dès mardi. Ca se fera de manière individuelle, afin d’avoir un contact direct, de donner une écoute et d’apprendre à connaître celui qui est en face de moi, ce qui est difficile à faire en groupe. A partir de mercredi, on aurait une première réunion collective avec l’ensemble du staff pour commencer à structurer le programme de reprise. Et la dernière étape consistera à rencontre les joueurs conservés dans le projet, là aussi de manière individuelle, dans l’optique de cerner l’homme avant même de voir le joueur. C’est d’autant plus important dans le monde amateur de connaître la personne, afin de savoir où il travaille, comment il est structuré dans sa vie personnelle, s’il y a des problématiques particulières à connaître.
Tous propos recueillis par Romain PECHON
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