Christophe Huck (ESC Longueau) : « C’est une belle opportunité »

Tout juste nommé entraîneur de l’ESC Longueau, Christophe Huck a accordé sa toute première interview au 11 Amiénois. L’occasion pour le successeur de Sébastien Léraillé de revenir sur les coulisses de sa nomination et de se confier sur son processus de réflexion l’ayant amené à accepter de relever ce challenge. Entretien.

Christophe, pourquoi avez-vous accepté de relever le challenge de l’ESC Longueau ? 

Prendre la tête d’une équipe seniors au niveau amateur n’était pas du tout dans mon schéma de réflexion initial par rapport à mes orientations professionnelles. J’étais plus orienté sur des perspectives de centre de formation au niveau professionnel. J’avais même des contacts pour un projet à l’étranger, qui a finalement pris du retard en matière de date. Puis, j’ai eu cet appel du président de Longueau (ndlr : René Playe) et le moindre des respects était de répondre à cette sollicitation, d’aller les écouter, de répondre favorablement à cette demande d’échange. J’ai découvert des gens sincères, simples, humbles et ça m’a interpellé. On a discuté toute la soirée (mardi dernier) et j’ai senti un vrai intérêt. Le lendemain (mercredi), le président m’a renvoyé un message pour confirmer cet intérêt.

Je suis très heureux d’avoir la possibilité de m’engager dans ce projet

Quand des gens montrent une telle envie, ça amène à y réfléchir réellement. J’ai échangé avec des amis qui travaillent à ce niveau de la compétition, j’ai mûri ma réflexion et j’ai fini par donner mon accord vendredi midi. Je pense que c’est une bonne opportunité. J’ai le sentiment que c’est une expérience qu’il faut vivre. Maintenant, je ne veux pas qu’on se dise que c’est un plan B. A partir du moment où je donne mon accord, où je m’engage, c’est que je juge le projet et les gens importants. C’est juste que je ne me projetais pas dans ce secteur, ce n’est pas une question de hiérarchisation. A la base, je recherchais plus un projet qui est un travail à plein temps, ce qui n’est pas vraiment le cas à ce niveau de la compétition, mais je suis très heureux d’avoir la possibilité de m’engager dans ce projet et de construire quelque chose avec Longueau.

Vous prenez la succession d’un entraîneur qui a eu de très bons résultats pendant cinq ans et qui a marqué les esprits. Comment appréhendez-vous cela ? 

Ce n’est pas simple, forcément. C’est toujours difficile d’arriver dans un projet qui a fonctionné, qui a eu des résultats. Certains pourraient se dire qu’il y a plus à y perdre qu’à y gagner. Si ça fonctionne pas, on peut être jugé comme responsable. Et si ça fonctionne, certains peuvent se dire que c’est le fruit du travail fait au préalable. Si je commence à raisonner comme ça, à me poser des questions, à trop réfléchir là-dessus, ce n’est pas encourageant. Il faut juste garder en tête que le groupe a gagné sa place en National 3 sur le terrain, qu’il mérite sa place à ce niveau, qu’elle est légitime. Il faut juste avoir conscience que c’est un niveau supérieur, que ce sera difficile de comparer des résultats à des niveaux différents de compétition. En résumé, si on commence à rentrer dans les comparaisons chacun va y perdre, parce que chacun va vouloir protéger son territoire et on peut entrer dans des conflits humains où personne n’a rien à gagner. Personne n’enlèvera à Sebastien (Léraillé) ce qu’il a pu faire avec cette équipe. Je ne peux que louer ce qu’il a fait. Nous, on a juste une autre page à écrire, une autre page qui va se reposer sur les fruits de ce travail. Il faut juste continuer à avancer, regarder devant nous et ne pas rester focalisé sur le passé.

Vous plaidez donc pour un changement dans la continuité et pas une révolution ? 

C’est exactement ça. Et c’est toute la difficulté de ce genre de transition. Il faut être en capacité de continuer en s’appuyant sur ce qui a été fait, sur la dynamique créée mais tout en étant en alerte. Ce n’est pas parce que des choses ont fonctionné que c’est immuable, que le schéma va se reproduire. Tout simplement parce que l’opposition sera différente, le cadre dans lequel on va évoluer aussi. Il faut réussir à se remettre en cause aussi. Quand on monte, certaines équipes parviennent à surfer sur leur dynamique alors que d’autres se cassent un peu plus les dents. La différence vient souvent de l’équilibre entre la capacité à capitaliser la confiance de cette montée, du travail réalisé et de la solidarité présente et la capacité à interpeller cette confiance pour pouvoir la réadapter aux nouveaux problèmes rencontrés et au nouveau challenge qui se dresse devant soi. En tant que responsable du groupe, avec le staff qui va se composer, ce sera à nous d’alerter les joueurs là-dessus tout en préservant la confiance qui est la leur aujourd’hui. On est donc dans la continuité d’une histoire tout en ayant en tête que la future histoire est loin d’être écrite.

Quel était votre regard sur le club de Longueau avant de le rejoindre ? 

Quand je suis arrivé sur Amiens il y a quatre ans de cela, je n’avais aucune connaissance sur les clubs locaux. J’ai appris à les découvrir lors de mon passage au centre de formation de l’Amiens SC. Et je trouve que le club de Longueau qui est monté en régime sur les trois-quatre dernières saisons, notamment au niveau de l’organisation et de la structuration. Pour évoluer en gamme, l’humain et la compétence doivent être au coeur du projet, mais il faut tout de même pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Il y a quelque chose d’important qui est sorti de terre dernièrement, c’est le synthétique. C’est forcément un coup de booster au club, mais il lui manque encore des équipements autour. J’ai cru comprendre que la métropole avait pris des engagements pour le futur pour pouvoir l’utiliser au maximum et permettre de faire grandir le club.

C’est aussi le moment pour prévoir l’avenir, pour disposer de solides fondations.

Au-delà de ce sujet, c’est un club qui est vraiment en train de grandir. On ne peut pas sortir des jeunes comme ça du jour au lendemain, mais c’est également un club qui a pris la bonne direction au sujet de sa formation. Ils ont concrétisé cette montée en puissance par la montée de l’équipe première en National 3. Le club peut profiter de cette bonne image, de cette mise en lumière, d’une plus grande écoute, pour continuer à grandir dans sa structuration. C’est aussi le moment pour prévoir l’avenir, pour disposer de solides fondations. Quand on les résultats sont moins importants, c’est le meilleur moyen de rebondir, de ne pas avoir besoin de repartir au point de départ.

Justement, Sébastien Léraillé avait un rôle de manager général jusqu’à la saison dernière, ayant un regard sur toutes les équipes du club. Connaissant votre attrait pour la formation, allez-vous également reprendre ce rôle ?

On n’a pas encore discuté de tout ça avec le président. Je pense qu’il y a déjà beaucoup d’attention à mener sur l’équipe première. Si en arrivant je commence déjà à beaucoup me disperser, même si c’est vrai que la formation est un champ de compétence important, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Sur nos premiers échanges, on est plus sur un rôle d’écoute et de conseiller sur ce sujet. A vouloir tout maîtriser trop vite, à faire trop de choses à la fois, je pense que ce ne serait pas forcément une bonne chose pour moi mais aussi et surtout pour le club. Ce qui n’empêche pas l’échange sur le sujet et peut-être une mise en place naturelle au fil du temps. Mais pour le moment, on va déjà se focaliser sur l’équipe première.

Tous propos recueillis par Romain PECHON

Rendez-vous lundi midi pour la deuxième partie de notre entretien avec Christophe Huck dans laquelle il évoque son approche et ses ambitions pour la saison à venir.

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