Très solide face à Sochaux (1-0), le VAFC a enfin acquis son maintien au bout de la 37e journée. Christophe Delmotte était soulagé après la rencontre, estimant que ce match est une énorme bouffée d’oxygène pour l’équipe. Entretien.
Christophe, on imagine que c’est une libération pour vous ce soir…
C’est un doux euphémisme de dire ça. Je disais aux garçons qu’on mérite toujours ce qu’on doit recevoir. Les joueurs et le staff méritent ce maintien. C’était évidemment dans la difficulté, mais c’était une grande bouffée d’oxygène, ce soir, de voir notre maintien acquis. C’était une vraie satisfaction.
On a descellé une forte émotion à la fin du match…
C’était une année riche en émotions et difficile. Pour une première, ce n’était pas une année de tout repos. C’est un vrai soulagement. Le match était particulièrement tendu et stressant. On a ces balles de 2-0, 3-0 et on n’arrive pas à aggraver ce score. On ne sait jamais, sur un coup de pied arrêté, Sochaux pouvait revenir au score. Tout ce travail a été anéanti. Heureusement, on a réussi à maintenir ce score. C’était l’objectif de se maintenir. C’était un moment délicat, mais on a su redresser la barre. C’est une grosse satisfaction.
Le stade vous a bien poussé…
C’était un vrai supplément d’âme. Sur les deux matches de championnat qu’il restait, c’était d’avoir envie de jouer ensemble, de faire les efforts et de ne rien lâcher. C’est vraiment l’ADN de cette équipe. Il fallait aussi se lâcher. C’est ce qui s’est passé, mais dans la douleur et la difficulté. Ça a été stressant jusqu’au bout.
Mis à part votre solidité, vous avez réussi à être efficace…
Avec ce retour de l’efficacité offensive, c’était aussi de retrouver cette efficacité défensive. La semaine dernière contre Paris, on n’avait pas concédé beaucoup d’occasions. On avait pris ce but sur une touche rapidement joué. Et on avait eu des occasions, mais on n’avait pas réussi à scorer. Aujourd’hui, c’est top pour Ugo. Il mérite par son abnégation. C’était top aussi de vivre ce moment-là avec notre public. Sur les dernières journées, on a vraiment eu l’apport du douzième homme, qui nous a vraiment permis de nous dépasser dans les moments difficiles.
Depuis votre prise de fonction, vous avez mis en place une stratégie très défensive…
Ça a vraiment été fait dans des cycles. Il y a beaucoup de séries en Ligue 2. Il y avait des séries où le 4-1-4-1 a bien fonctionné avec ce premier match au Havre et la première victoire contre Grenoble. Il y a eu des matches où on a pris des points. Finalement, on a eu des difficultés sur l’aspect défensif. On a voulu se donner de la force et le 3-5-2 a bien fonctionné, jusqu’à ces défaites qui se sont enchaînées. Il fallait trouver des solutions. On était dans le money time. Il fallait absolument couper cette spirale négative. C’était d’être encore plus solide. Avec ce 5-4-1, on a eu cette solidification. Après, comme on est pas loin du but, il faut faire plus de courses pour arriver dans la surface adverse. Contre Paris, on a pu mieux le faire. Paris s’est beaucoup ouvert. Là, c’était beaucoup plus difficile. Mais on l’emporte 1-0.
Il faut aussi l’adhésion des joueurs dans ces moments…
Les conditions font que les joueurs étaient préparés pour être dans ce système-là. Après, il est difficile de leur demander cette abnégation, toute la saison, sur que défendre. C’est une équipe avec des mecs qui n’ont rien lâché. Ça fait partie de cet ADN. C’est top. Ce sera vraiment une année qui sera riche pour beaucoup d’entre nous. Ce n’est jamais facile de vivre ces moments-là. Quand on s’en sort, c’est vraiment une vraie richesse de pouvoir s’appuyer là-dessus. En espérant une année plus sereine, l’année prochaine. On a vu Niort qui a pu mener une saison plus que confortable après avoir joué les barrages l’année passée. Il a beaucoup d’équipes en difficulté l’année passée qui ont mené une bonne saison. À nous de suivre cet exemple.
Vous avez été appliqué pour bloquer Sochaux dans les couloirs…
Avec ce 5-4-1, il y avait cette possibilité de fermer les couloirs. À chaque fois, quand il y a les qualités, il y a aussi les défauts de ces dernières. On savait qu’on pouvait les contrer sur les transitions. C’était plutôt des ballons dans l’axe, mais aussi d’aller dans la profondeur comme le bon ballon de Kaba pour Bonnet. C’était de fermer au mieux les espaces parce qu’on savait, qu’avec le jeu rentrant de Mauricio et Do Couto, avec Weissbeck qui dézone beaucoup, il y allait avoir beaucoup de déformations du triangle. C’est une équipe qui a beaucoup de qualités, qui n’est pas là pour rien et qui a montré beaucoup de qualités techniques.
On a l’impression que vous ne réalisez pas, vous n’avez pas fait une énorme démonstration de joie…
Sur le moment, difficile d’exploser, même si tout le banc a explosé sur le but d’Ugo. Mais on n’était qu’à la 55e. Il fallait rester calme le plus possible et garder le sang-froid. Après, ça bouillonnait à l’intérieur. Je pense que je vais réaliser demain quand je retrouverais la famille. Il y avait beaucoup d’émotions dans cette saison. C’est le moment de retrouver le calme pour bien digérer ça. Sans doute que je devais être plus loquace avec les titres avec Lyon. Là, je suis un peu loin. Je ne sais pas si c’est parce que je suis de l’autre côté de la barrière. Ce sont des émotions différentes et difficilement explicables.
Propos recueillis par Arthur LASSERON avec Emilien PAU