Cette saison, le football picard est-il en grand danger ?

Amiens Longueau Chantilly football picard
Le 11 HDF

En pleine phase retour des différents championnats, les enjeux sont divers pour les équipes. Concernant le football picard, notamment amiénois, la situation est plus que préoccupante. À l’échelon national, plusieurs clubs sont en danger et bien mal embarqués pour se relever. Quelles sont les raisons ? Quelles réponses ? Focus sur un problème profond.

AC Amiens, le sort déjà scellé ?

C’est une triste histoire pour l’ACA que cette saison 2022/2023. En 1/32es de finale de Coupe de France il y a 10 ans, pensionnaire de N2 en 2018, le club amiénois poursuit sa descente aux enfers. Et pour cause, les hommes d’Azouz Hamdane, entraîneur emblématique, restent sur douze revers de suite en championnat. L’impact au classement est donc immédiat, puisque l’AC Amiens est avant-dernier de son groupe, à 17 points de la réserve de l’Amiens SC. Parlant parfois de « honte », le technicien amiénois voyait cette situation venir. « Il fallait s’en douter. Le football métropolitain amiénois, ce n’est pas depuis l’année dernière qu’il est en train de se disloquer. Il n’y a pas de politique globale. Il y a une politique sportive, mais sur le football, il n’y en n’a pas réellement. La fusion des régions nous a, elle, intégré dans une région qui est footballistique. Forcément, nous n’existons plus derrière », admet l’entraîneur. Plus que jamais, l’ACA est en danger et le bout du tunnel semble loin, pour un club historique du département et de l’ex-Picardie.

ESC Longueau, sauver l’honneur

Promu cette année en National 3 après avoir remporté sa poule de R1 l’an dernier, Longueau patine. Après douze défaites consécutives en autant de rencontres, l’ESCL est parvenu à battre l’AC Amiens et ainsi vaincre le sort. Avec cinq points obtenus en quatre matches, les Longacoissiens n’ont pas pu confirmer cette tendance pour la réception de Marcq dimanche (0-3). Le tout, après un scénario cruel et une expulsion qui a tout changé. Le technicien de Longueau, Christophe Huck, évoque les différents problèmes du football picard et amiénois. « Quand on regarde, tous les clubs picards sont en difficulté. Il y a des problématiques d’installations, de moyens financiers, de culture footballistique aussi. Ce sont des problématiques qu’il faut remonter ensuite sur la formation des jeunes, la densité de population, sur le nombre de licenciés », explique Huck. Désormais à 21 points du premier non relégable, l’ESCL semble mal embarqué pour se sauver.

US Chantilly, l’Oise mieux que la Somme ?

Lorsque le football picard est évoqué, c’est souvent la Somme qui est mise en avant. Pourtant, l’Oise est une composante pleine de l’ancienne région. Dans ce département figure entre autres l’US Chantilly, actuel pensionnaire de National 3. Si la situation du club n’est pas inquiétante, loin de là, la bataille du maintien n’est pas encore gagnée. À noter tout de même que les Cantiliens ont réussi à battre Longueau puis l’AC Amiens dans ce championnat, afin de prendre de précieux points. Yacoub Yassine, technicien passionné de Chantilly, explique pourquoi il pense que la fusion avec le Nord-Pas de Calais est une bonne chose. « Je pense que la fusion des régions nivelle par le haut le football picard. Nous sommes obligés d’être plus exigeants, d’avoir une stratégie différente, sur le recrutement, les entraînements, etc. En tout cas, nous, à Chantilly, ça nous a obligé à devenir exigeants dans la façon d’aborder une saison », raconte Yassine. Septièmes, les Cantiliens ont deux points d’avance sur la zone rouge et ont obtenu un précieux succès à Vimy (1-2). Les hommes de Yacoub Yassine voudront continuer sur cette lancée.

Amiens Portugais, la lueur d’espoir amiénoise ?

Il s’agit bien là d’une des seules éclaircies pour Amiens et ses alentours. Pensionnaire de Régional 2, Amiens Portugais est actuellement leader de sa poule et très bien parti pour monter en R1. Une bonne nouvelle au milieu de ce marasme pour de nombreux clubs dans la métropole amiénoise. Benoît Sturbois, entraîneur d’Amiens Portugais, dévoile sa théorie. « Le football amiénois a du mal et il faut se poser les bonnes questions, se demander pourquoi on a autant de mal à exister du National 3 au Régional 3. Il y a les infrastructures, les moyens financiers notamment. Cela demande de l’investissement financier », confie-t-il. Aussi, il fait un parallèle avec le bénévolat, où il affirme que « c’est compliqué de trouver des gens qui peuvent donner un coup de main ». Il reste une dizaine de matches pour confirmer la très bonne première partie de saison et valider la montée en Régional 1.

Plus globalement, l’Amiénois est en grande difficulté cette saison et semble accuser le coup. Régulièrement, le discours quant aux infrastructures ou aux investissements financiers revient sur la table. Si le scénario semble difficile à inverser dans certains cas, il doit permettre de pointer du doigt et corriger des problèmes.

Pavel CLAUZARD

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