Performant ces dernières semaines, Matias Fernandez-Pardo ne s’est pas imposé seulement grâce à ses prestations pures. L’ailier espagnol est un profil assez singulier dans un effectif du LOSC qui manque de ses qualités de vitesse et d’explosivité pour exploiter la profondeur. Explications.
Matias Fernandez-Pardo, une marge encore pas assez exploitée
« Il est encore loin de ce qu’il peut faire. Il peut faire beaucoup mieux parce qu’il a des qualités largement au-dessus de la moyenne. » Ces mots de Bruno Genesio, « toujours plus exigeant avec les joueurs qui ont un potentiel très, très important », datent de la semaine passée, avant le déplacement à Angers. Ce vendredi, en conférence de presse, Benjamin André s’est fait l’écho de son entraîneur à propos de son jeune coéquipier.
« Je ne le sens pas aussi pressé que vous (les journalistes), j’aimerais qu’il soit un peu plus pressé, souriait le capitaine du LOSC. Matias a une grosse marge de progression. Il faut qu’il assimile plus vite certaines choses. Il en a compris pas mal. Il a aussi été retardé par des blessures. Mais il commence à comprendre la marge qu’il y a pour performer au haut niveau. » Sans doute une référence au fameux « travail invisible », alors que le principal intéressé avait avoué il y a quelques semaines : « Je peux faire mieux et toujours plus ».
Reste que l’attaquant de 20 ans, décisif à trois reprises sur les trois derniers matches, met tout le monde d’accord. « Matias est un très jeune joueur qui a beaucoup de qualités, des qualités différentes de ce qu’on peut avoir dans l’effectif, remarque Benjamin André. C’est vraiment un joueur très véloce, très rapide. Quand il démarre, c’est très difficile de le rattraper. En termes de profondeur et d’ouverture d’espace, c’est vraiment un joueur qui est différent par rapport à ce qu’on a dans l’effectif. Je pense que les adversaires le comprennent maintenant, leur façon de défendre sur lui est un peu différente. »
Un profil similaire attendu au mercato estival ?
Son profil de joueur d’espaces, différent de ceux d’Hakon Haraldsson, Osame Sahraoui ou Rémy Cabella, plus à l’aise dans le cœur du jeu et plus à même de demander le ballon dans les pieds plutôt que d’exploiter la profondeur, se révèle plus pertinent que jamais dans les grands rendez-vous, afin de faire reculer le bloc adverse et/ou exploiter les espaces dans le dos des défenses adverses, plus grands que contre des blocs bas.
On s’aperçoit qu’aujourd’hui, ce sont quand même des joueurs qui sont capables de faire de grosses différences.
Bruno Genesio, entraîneur du LOSC, à propos du profil de Matias Fernandez-Pardo
« C’est vrai que lorsqu’on regarde les matches de très haut niveau, embraye Bruno Genesio, notamment les demi-finales de la Ligue des champions, on s’aperçoit qu’aujourd’hui, dans le domaine offensif, la vitesse et la puissance sont des qualités très importantes pour faire la différence. Ce ne sont pas les seules, puisqu’il faut aussi des qualités techniques et d’intelligence de jeu. Ce qu’ont tous les grands joueurs. Mais les grands joueurs, ils sont à Barcelone, à Paris, à l’Inter, à Arsenal, et c’est normal. »
Avant d’en revenir à l’effectif du LOSC et au pôle des ailiers, peut-être un poil déséquilibré en termes de profils. « Nous, on a de très très bons joueurs, avec des styles un peu différents, poursuit l’entraîneur lillois. Mais c’est vrai que peut-être qu’avoir un ou deux joueurs supplémentaires du profil de Matias pourrait être intéressant. On s’aperçoit qu’aujourd’hui, ce sont quand même des joueurs qui sont capables de faire de grosses différences. » Un appel en vue du mercato estival ? Réponse dans quelques semaines.
Enzo PAILOT, à Camphin-en-Pévèle
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