Jamais inquiété, l’Amiens Portugais n’a fait qu’une bouchée de la réserve du Touquet (5-0), dimanche pour le compte de la 10ème journée de Régional 2. Quinze jours après sa défaite contre Abbeville, la formation entraînée par Benoît Sturbois a su remettre les pendules à l’heure. Entretien.
Benoit, l’Amiens Portugais n’a jamais tremblé sur ce match…
Non, c’était un match maîtrisé de bout en bout. Demba (Gningue) n’a pas eu un arrêt à faire. Cette équipe du Touquet a bataillé avec ses armes, on la avait capable de souffler le chaud comme le froid même si elle restait sur un match nul à Gamaches (2-2). La prudence était donc de rigueur. On a donc préparé au mieux ce match sur les forces et faiblesses de l’adversaire. On a bien respecté les consignes, tactiquement c’était en phase avec ce qui était demandé. Ainsi, c’est sur des situations travaillées à l’entraînement qu’on marque les deux premiers buts. On cherchait à les attirer pour pouvoir jouer long, parce qu’on avait identifié des lacunes sur la lecture des trajectoires.
Cette victoire empêche aussi le doute de s’installer après le revers contre Abbeville…
Je félicite les garçons parce qu’on rebondit de belle manière après une défaite. Il ne faut pas minimiser le résultat, l’adversaire a eu du mal parce qu’on a vraiment été bon. On est aussi conscient que si on veut rester en haut de tableau, il faudra battre des adversaires plus coriaces. En attendant, je suis satisfait de ce match du début à la fin. On prouve encore qu’on sait rebondir et on va désormais essayer de repartir sur une série. On est sur une première marche d’un escalier qui est très long. On va faire étape par étape, avec un prochain match contre Nogent. J’espère que les garçons auront appris du match d’Abbeville et resteront sur la même dynamique que ce match.
Pourquoi avez-vous choisi de modifier votre système de jeu abec une défense centrale à trois éléments ?
L’idée était de sécuriser derrière sans avoir d’impact négatif sur l’apport offensif. On part donc dans un système à quatre modulables pendant le match nous permettant d’évoluer avec trois défenseurs centraux et deux pistons assez haut avec le ballon. L’objectif est vraiment d’avoir des joueurs systématiquement dans les zones attaquables dans le dos des latéraux adverses. C’est ce qui s’est bien passé avec Miri (Siradjidini) et Mygan (Idez) en première période puis avec Camille (Poidevin) et Joffrey (Devauchelle) en deuxième mi-temps. C’est une solution supplémentaire parmi tant d’autres et en fonction de l’adversaire. Le système est comme ça aujourd’hui et il peut autrement demain. On voit aussi qu’on a des joueurs intelligents, capables de s’adapter vite à tout changement. Il faut savoir trouver le bon équilibre, notamment face à ce genre d’adversaire où on a le ballon très haut et où il faut savoir verrouiller l’adversaire.
Cette victoire permet à l’Amiens Portugais de garder la tête du championnat et de maintenir la pression sur vos adversaires…
Je ne regarde pas le classement, simplement nos résultats. Pour l’instant, c’est bien et si ça met la pression sur les autres tant mieux. De notre côté, on essaie de ne pas se mettre la pression. On a vu contre Abbeville que rien n’était fait. Si on gagnait, on pouvait les repousser à sept points mais on a perdu et ils sont revenus à un point. Comme dirait mon père, c’est à la fin de la guerre qu’on compte les morts. Je suis quelqu’un de très prudent, à part dans l’animation sur le terrain. Je connais assez bien le football pour savoir qu’on peut être très vite en haut et peu de temps après en bas. Je ne préfère pas me projeter, continuer à travailler avec cette même envie et cette même abnégation. On aura que ce qu’on mérite à la fin de la saison. Si on arrive à faire sept victoires d’affilée, je pourrais vous dire où on sera à la fin du championnat.
Propos recueillis par Romain PECHON