Baptiste Rolland (Lyngby) : « Énormément de positif au LOSC »

Baptiste Rolland ex-LOSC
Anthony Dibon/Icon Sport

Avec sa densité, le centre de formation du LOSC est en mesure de sortir de nombreux joueurs. Si tous ne sont pas professionnels ou dans l’équipe première, certains parviennent à rebondir. Pour Baptiste Rolland, le destin l’a conduit au Danemark depuis janvier. Lui qui est un Dogue pur jus s’est entretenu avec le 11 Lillois sur son aventure lilloise et le nouveau tournant de sa carrière.

À 20 ans, Baptiste Rolland a passé la majeure partie de sa vie à Lille et ses alentours. Né à Seclin, le défenseur central n’a connu que le LOSC comme maison, et ce, dans toutes les catégories jeunes. Désireux de partir, son dernier match avec les Dogues n’est autre que le derby face au RC Lens en National 3. Désormais, le voici au Danemark, en première division, à Lyngby. Un nouvel environnement sous forme de défi, mais surtout pour être au coeur du professionnalisme.

Baptiste Rolland, comment ça va actuellement ?

Ça va plutôt bien, parce que j’ai retrouvé un club. Pendant 3-4 mois, j’étais sans club. En plus, on est au Portugal actuellement, donc ça se passe bien. Mis à part ça, ma famille est contente pour moi et que je m’épanouisse là où je suis.

Il y a un mois, vous avez signé votre premier professionnel au Danemark du côté de Lyngby. Pourquoi avoir fait ce choix quelque peu atypique ?

En novembre, je suis allé en stage là-bas. Franchement, ça s’est super bien passé, j’ai adoré la relation avec les coachs, les joueurs, le staff. Même le Danemark en général, j’ai bien aimé. Au moins, ça me permettait d’intégrer une équipe première et c’est ce que je recherchais. Jouer au niveau professionnel, c’est ce qu’il y avait de plus important pour moi.

Comment s’est passée votre intégration dans ce nouveau club et la découverte d’un nouveau pays ?

Honnêtement, tous les joueurs sont tops avec moi. Malheureusement, je ne parle pas bien anglais, je me fais comprendre et je parle juste un peu. Des fois, il faut utiliser Google Traduction  ! Le club fait tout pour que je m’intègre super bien. C’est ça que j’ai beaucoup aimé ici, c’est qu’ils font un peu tout pour moi. Ils ne me laissent pas en soi seul à me débrouiller, dans un pays où je ne comprends pas la langue. En plus, au Portugal, je suis en chambre avec un ami à moi, qui est mon voisin. Mon intégration s’est faite vite, mais ce serait encore mieux si mon anglais était parfait. Je m’entends bien avec tout le monde et tout le monde m’apprécie je pense.

Le 28 août dernier, vous avez disputé le derby du Nord en National 3 entre le LOSC et le RC Lens sous les couleurs des Dogues. Que s’est-il passé entre temps pour que vous quittiez Lille ?

En réalité, je voulais quitter Lille avant, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le faire. C’était une envie de personnelle de partir, car j’avais l’impression qu’il n’y avait pas forcément de futur pour moi ici. Ça faisait dix ans que j’étais au club, donc j’avais envie de changer. Avec le LOSC, nous nous sommes mis d’accords pour résilier ma dernière année de contrat début septembre.

Rolland Lyngby BK
Lyngby BK

Pensiez-vous qu’il n’y avait pas de place pour vous dans le projet ?

C’est ça. En fait, je pense que j’aurais joué en National 3 cette année, mais ils ne m’auraient pas prolongé pour intégrer l’équipe professionnelle. Ils ne m’en ont jamais parlé, mais je pense que je n’étais pas dans les plans pour jouer au LOSC en professionnel. J’ai préféré partir, c’est ce que je souhaitais.

Ces quelques mois sans club ont-ils été difficiles pour vous ?

Honnêtement, j’étais sûr de retrouver quelque chose, car je ne me serais pas arrêté sans être sûr de retrouver quelque chose. C’est vraiment incroyable, car intégrer une équipe première, même si ce n’est pas un championnat du Top 5, c’est quand même un bon championnat. Ce n’est pas la meilleure équipe, mais je trouve le projet exceptionnel. Trouver cette opportunité, je n’aurais pas pensé. J’étais déterminé après mon choix fort que je voulais assumer. C’était une obligation de retrouver quelque chose. Je suis arrivé à 8 ans au LOSC, j’ai quitté à 19 ans. En jouant onze ans là-bas, je ne pouvais pas m’arrêter sur ça.

De toutes ces années à Lille, que retiendrez-vous concrètement ?

J’en retiens énormément de positif. Je suis déçu de ne pas avoir pu jouer en équipe première, ce que je comprends. Honnêtement, je ne pense pas avoir le niveau. En soi, c’est un des tops clubs de France. On ne progresse pas dans tous les clubs comme on progresse au LOSC. Si aujourd’hui je suis le joueur que je suis, c’est en partie grâce à Lille. Le cadre est parfait là-bas, Luchin, c’est magnifique. Les coachs sont des top coachs, les joueurs aussi. Pour progresser, c’est le cadre parfait.

Comme d’autres anciens Lillois, vous avez disputé la Youth League avec le LOSC. Aujourd’hui, qu’est-ce que cela vous remémore en particulier comme souvenirs ?

Que des bons souvenirs. Pendant l’espace de deux jours, tu es comme un pro. Après, tu ne l’es pas, car eux jouent le soir. C’est exceptionnel, c’est la plus grosse compétition des moins de 19 ans avec la Coupe du Monde. J’ai eu l’occasion de la jouer deux fois (NDLR  : 2019 et 2021), notamment entièrement la seconde fois. C’est vraiment magnifique.

Baptiste Rolland ex-LOSC
Anthony Dibon/Icon Sport

« On ne progresse pas dans tous les clubs comme on progresse au LOSC »

Vous êtes défenseur central sur un terrain de football. Pourquoi avoir choisi ce poste et en quoi est-il intéressant selon vous ?

Je ne sais pas si je l’ai choisi, je pense qu’on m’y a un peu obligé de jouer à ce poste-là. Il est intéressant, car ce sont souvent les leaders de l’équipe. Pas les boss, mais on est ce qui protège les buts après le gardien évidemment. On a un rôle important dans l’équipe.

Au centre de formation, était-ce inné d’être défenseur ou est-ce que cela s’est fait avec le temps ?

J’ai commencé à Lille attaquant, puis ensuite je suis descendu au milieu, et enfin j’ai fini central. En U13, je suis passé défenseur. Quand on est jeune, on joue un peu partout.

Quelles sont vos principales caractéristiques ?

Je pense que c’est ma vitesse. Aussi, je défends proprement et j’ai un bon jeu au pied. Je me qualifie de défenseur moderne, en toute modestie. Je pense être un leader, on m’aime bien dans toute l’équipe et j’aime l’équipe, donc je le fais sentir. Même si mon coéquipier a tort, il aura raison face à l’adversaire.

Aujourd’hui, vous voici à l’étranger. N’avez-vous pas peur de vous « perdre » en allant dans un pays comme le Danemark ?

Je ne pense pas. En soi, c’est chacun son parcours. Tu peux aller au Danemark et finir au Real Madrid, et inversement. Après, le championnat danois ne fait qu’évoluer, ça joue l’Europe. Des clubs jouent l’Europe, même si le mien ne la joue pas. Je n’ai pas peur de me perdre, je sais où je vais. Mon choix est réfléchi et c’est un bon championnat.

Rolland Lyngby
Lyngby BK

Lyngby est en difficulté au classement. Quel état d’esprit avez-vous senti en arrivant ?

C’est un club qui va tout faire pour se maintenir, même s’ils savent que ce sera très difficile. Ils font le travail tous les jours. Chaque jour, on a deux séances, donc je pense qu’ils ont espoir de se maintenir. Vu le travail fourni, il n’y a pas de raisons pour que ça ne se fasse pas.

En cas de relégation, est-ce que cela remettrait en cause votre projet ?

En cas de descente ou de maintien, je pense rester ici. Je n’ai pas envie de faire six mois ici, puis ailleurs, etc. Il faut que je montre au niveau professionnel que je peux répondre présent sur une certaine durée, mais ne pas brûler d’étapes.

On imagine que l’apprentissage de l’anglais est obligatoire…

Ouais, c’est obligatoire. C’est un truc qui me manquait quand je suis arrivé, ils m’ont dit de le travaille. Là, je le travaille et franchement, de jour en jour, ça va mieux. À Luchin, on travaillait ça seulement à l’école.

Si vous aviez un rêve, quel serait-il ?

Mon rêve ultime serait de gagner la Coupe du Monde avec la France. Ce serait incroyable. Comme tout joueur rêve de jouer pour son pays, je suis fan de la France et j’adorerais jouer pour elle.

Pavel CLAUZARD

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