Battu sur la pelouse de Longueau dans le derby de la peur en National 3 (0-2), l’AC Amiens s’enfonce encore un peu plus dans la zone de relégation. Une saison cauchemardesque qui n’est que la succession de choix depuis plusieurs années selon Azouz Hamdane.
Quelle analyse tirez-vous de ce nouveau revers ?
On n’est pas en Régional 1 administrativement parlant, mais dans le jeu, ça fait un moment que mes joueurs ont renoncé à ce qui est critère de ce niveau-là. On joue comme une équipe comme une équipe de Régional contre une autre équipe de Régional, on a perdu un match de Régional parce qu’ils sont plus détachés du résultat que nous et c’est l’équipe qui avait le plus à perdre qui a perdu.
Ne pas gagner à Longueau doit renforcer le désarroi de l’AC Amiens…
Si tant est qu’il faille le renforcer ! On vit un cauchemar duquel on a du mal à se réveiller. J’ai l’impression que peu importe nos performances et les attitudes des joueurs, les résultats sont toujours les mêmes. C’est difficile à analyser sur le tas. La situation est celle-là, je ne peux qu’essayer de donner des amorces d’analyse, mais l’analyse générale, on ne la fera pas tout de suite. Aujourd’hui, l’objectif est de tenter de sortir le plus rapidement de cette spirale. On n’y arrive pas
Le scénario est à nouveau bien connu…
Sur leur première frappe, ils marquent, nous il faut toujours mobiliser un nombre incalculable de joueurs pour créer une occasion. On arrive à s’en procurer mais quand il faut faire le dernier geste, on n’y arrive pas. J’ai l’impression que peu importe nos performances, le résultat est toujours le même. Je ne sais pas, c’est comme ça. Il faut accepter et continuer à travailler. C’est du football, nos vies ne dépendent pas de ça, il faut se calmer quand même, prendre du recul. Il y a des choses bien plus graves dans la vie. On va continuer à se battre pour se sauver.
On a l’impression que vous n’avez pas de solutions…
Bien sûr ! Je ne vais pas continuer à répéter toutes les semaines non plus. Je fais avec l’effectif que j’ai, j’ai les moyens que j’ai et on fait avec, c’est tout. Il y a de bons joueurs dans l’équipe mais je pense qu’ils ont renoncé aux paramètres de la performance qui devraient nous faire jouer plus haut au classement. Forcément, on a joué avec le feu.
Cela se joue très certainement dans les têtes au regard d’un effectif similaire à celui de l’an dernier…
Il y avait beaucoup d’évènements en notre faveur l’an dernier. Il ne faut pas généraliser. Je pense qu’on a joué avec le feu depuis quelques années et aujourd’hui, on le paye cash. C’est tout.
Dans quels domaines ?
Dans la gestion de l’effectif, dans l’organisation… dans pas mal de choses au final. On a voulu faire confiance en voulant s’appuyer sur des joueurs et qui ne nous rendent pas ce que le club leur a donné. C’est comme ça, c’est le sport.
Y croyez-vous encore ?
Bien sûr, mais mon objectif actuel n’est pas de regarder le classement, c’est d’essayer de casser la spirale mais on n’y arrive pas. Avant même de parler et de croire à quoique ce soit, je crois en cette volonté de casser la spirale avant toute chose. Le reste, ce sera une conséquence des résultats. On n’y arrive pas. Que l’on soit bon ou pas, les résultats sont toujours les mêmes, c’est ça qui est difficile à accepter.
Avez-vous l’impression de vivre les mêmes matches ?
Ca ne va pas de mal en pis. On ne fait pas un gros match aujourd’hui, on en a fait un meilleur la semaine dernière, on n’est pas à côté de la plaque, on a des occasions, on a de quoi être devant, on n’en profite pas et on n’arrive pas à marquer. On n’est pas décisif dans la surface adverse et encore moins dans la nôtre. Quand ces deux paramètres sont associés, on perd le match.
On sent des joueurs très fébriles…
Je ne crois pas qu’on le soit, non. L’attitude des joueurs, ça ne montre pas des joueurs qui ont peur. Pour moi, ils ne sont pas conscients de la situation et ils jouent comme ça peu importe ce qu’il se passe. Je ne pense pas que ce soit de la fébrilité.
Une défaite contre Longueau peut-elle servir d’électrochoc ?
Je ne suis pas sûr, très sincèrement. Connaissant les joueurs, leur état d’esprit, je ne suis pas sûr. Ca pêche dans l’état d’esprit depuis plusieurs années. L’année dernière, on a réussi tant bien que mal à enchaîner quelques bons résultats, mais c’est comme ça depuis plusieurs années. On a joué avec le feu et on paye cette stratégie, malheureusement.
Propos recueillis par Romain PECHON