Après avoir empoché un succès sur tapis vert en milieu de semaine, l’AC Amiens a décroché sa toute première victoire sur le terrain en s’imposant au Touquet (2-4), samedi pour le compte de la 5ème journée de National 3. Grâce à ses six points glanés en l’espace d’une semaine, le club des frères Hamdane remonte au pied du podium. De quoi soulagé son entraîneur. Entretien.
Vous décrochez votre premier succès sur le terrain !
Et celle-là est bien plus appréciable ! On préfère gagner comme ça que comme face à Feignies. Le réalisme nous avait fait énormément défaut jusqu’à présent, mais on a réussi à en mettre quatre, même si ça aurait pu très mal se passer au vu de certaines occasions manquées en première période. Heureusement, tous les éléments ont tourné en notre faveur pour une fois.
Comment analysez-vous ce match ?
En première mi-temps, ils n’ont pas grand chose à se mettre sous la dent. On savait qu’ils étaient dangereux sur coups de pied arrêtés, on était attentif à ces phases-là et on a essayé de presser haut, de les embêter, de ne pas les laisser s’organiser tactiquement. A ce moment, on a plutôt bien réussi notre coup parce qu’on se procure cinq occasions nettes et on doit mener 2 voire 3-0 à la fin du premier quart d’heure. Au lieu de ça, on n’en met qu’une, on n’a que 20% d’efficacité dans la surface adverse et c’est trop peu. On a maîtrisé le sujet sur les quarante-cinq premières minutes où on n’a pas été en danger si ce n’est sur le coup de pied arrêté qu’ils ont transformé. Avant de revenir sur le terrain, je leur ai fait une causerie sur les statistiques dans les deux surfaces et leur ai dit que tant que ce ratio sera en notre défaveur, on ne pourra espérer grand chose. J’ai l’impression qu’ils ont écouté parce qu’ils ont mis trois buts en trois occasions en deuxième. Ils ont été très réalistes.
C’est un succès somme toute logique…
On a joué le dernier quart d’heure à dix, donc prendre le deuxième but est compréhensible, mais on ne doit pas prendre ce type de but où on ne défend pas bien. Le quatrième but marqué nous sort un peu du match mentalement. Mais encore une fois, on fait un peu la fine bouche parce qu’on a mis quatre buts. Si les éléments prenaient cette tournure à chaque fois, je prendrais sans problème ! Il faut être capable de continuer à travailler ce ratio d’efficacité dans les deux surfaces dont je parlais.
On imagine que les retours de Slidja et Despois ont changé des choses dans la construction offensive…
Ils n’ont pas marqué mais ça apporte forcément d’autres options. Ca permet de mettre Seck sur un côté et il peut partir d’un côté pour aller vers l’axe où il est détonant. Sur ce match, on avait deux excentrés qui ont apporté énormément, que ce soit Seck ou Siradjidini. Je me tue depuis quelques années à dire que je n’ai pas d’excentrés, j’en ai converti deux sur ce match, et s’ils continuent à travailler comme ça, ça peut être pas mal du tout.
C’est finalement une semaine particulière à six points qui vous rapproche du podium…
Être quatrième en ayant joué cinq matches à l’extérieur, on prend sans soucis ! Il ne faut pas oublier qu’on est les vagabonds du championnat jusque-là.
Est-ce que le succès sur tapis vert a changé des choses psychologiquement ?
Je ne pense pas parce qu’on a eu quelques minutes compliquées en début de match sur ce plan-là. On sent que tout n’est pas parfait et il faut être très attentif aux petits signes qui sont donnés. On est en convalescence, on n’a pas guéri de tous les symptômes. On est beaucoup mieux que la saison dernière, on a un groupe plus concerné, des recrues qui sont le jour et la nuit si on compare avec celles de l’an dernier. Tout n’est pas gagné, acquis et je reste très attentif à tout ça. On respire un peu mieux mais je ne saute pas au plafond. Je ne sais que trop bien ce qu’est le football pour rester mesuré. On verra ça dans cinq ou six matches.
Tous propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER