Voyant son équipe de nouveau défaite à Chantilly ce dimanche, Azouz Hamdane semble lassé. Pour autant, le technicien explique les raisons de cette débâcle, ainsi que l’état d’esprit de ses joueurs. L’espoir du maintien semble loin, même si l’entraîneur de l’AC Amiens ne se veut pas devin. Entretien.
Azouz Hamdane, comment expliquez-vous cette défaite ?
C’est une période assez délicate pour tout le monde. Sur les matches, on peut faire tout ce qu’on veut, n’importe qui sur le terrain, ce sont toujours les mêmes conclusions. Il faut juste faire face, même si la honte est prégnante. Il faut être dignes, faire face et assumer. C’est ce qu’on essaye de faire, on assume notre piètreté dans le jeu, dans l’état d’esprit. C’est comme ça.
Quand ça s’enchaîne comme ça aussi…
Ah oui et je ne vois pas du tout d’attitude collective. Il y a des attitudes individuelles qui laissent penser qu’on peut sortir de tout ça, mais j’ai l’impression qu’on est bien embourbés. Sur les matches, les niveaux ne sont pas non plus d’une très haute intensité. Si face à ça, on arrive pas à faire front, du moins sur un match complet, c’est dire qu’on est à notre place.
Comment analysez-vous la première période où il y avait 0-0 ?
Après, c’est la constance. Les joueurs sont capables de faire ça sur un bout de match. Après, il faut être capable sur une saison complète. Après, quand on commence à assurer les rotations, le niveau de l’équipe baisse un petit peu. On n’a pas non plus un banc de touche pléthorique, donc on n’a pas un niveau global qui est satisfaisant pour pouvoir exister dans ce championnat.
Que s’est-il passé dans la tête des joueurs au moment où Chantilly a marqué à plusieurs reprises ?
On a lâché pendant 15 minutes, parce qu’on prend ce premier but que Chantilly marque tellement facilement dans la surface de réparation. On a tellement de monde, mais si peu d’adversité de notre part sur le coup de pied arrêté, que c’est tellement facile. Derrière, on est dans le trou, ce n’est pas notre deuxième défaite consécutive. Là, on commence à les enchaîner. On a toujours l’impression que le sort s’acharne, mais il faut avoir les bonnes attitudes. Nous ne les avons pas, malheureusement.
Vous avez 14 points de retard sur le premier non-relégable. L’espoir est-il encore présent dans les têtes ?
En tout état de cause, je préfère être à la place du premier non relégable qu’à la nôtre, déjà. Après, le temps nous dira ce qu’il se passera, je ne suis pas devin. On travaille avec un groupe de joueurs qui est très touché, c’est très compliqué. Seuls les gens qui ont déjà vécu ce genre de situations peuvent savoir ce que l’on vit. De l’extérieur, ça peut paraître pathétique, mais au sein du vestiaire, c’est très difficile pour tout le monde.
Propos recueillis par Pavel CLAUZARD