Lourdement battu par Maubeuge avant la trêve (3-0), l’AC Amiens veut repartir de lavant en 2022. Pour cela, Azouz Hamdane a décidé de procéder à certains ajustements au sein de son équipe avant de recevoir la réserve de Boulogne-sur-Mer, ce samedi. Entretien.
Comment s’est déroulée cette trêve ?
On a eu des petits soucis d’entraînement, ça a été un peu chiant à gérer avec les changements de terrain, les conditions climatiques, certains joueurs qui n’étaient pas là pour des raisons diverses. Pour demain, on récupère un groupe complètement hétérogène sur le plan athlétique. Il va falloir être très intelligent dans la gestion des efforts pour aller au bout de ce match.
Il y a donc des zones d’ombre, malgré la volonté d’être conquérants…
Forcément, oui. On ne s’est pas jaugé du tout puisque c’est la première fois que l’on joue depuis le déplacement à Maubeuge. On devait jouer en amical contre Créteil mais ça ne s’est pas fait. Il y a forcément des zones d’incertitude parce qu’on ne sait pas comment les joueurs vont réagir sur le plan athlétique. C’est comme ça. Il va falloir être très bon tactiquement, ne pas faire d’efforts dans le vide. Ils devront être tranchants et efficaces pour mettre Boulogne en difficulté. C’est une équipe qui réalise toujours de bonnes saisons et on sait l’adversaire qu’il y aura devant nous ce week-end, on le connaît bien.
Qu’avez-vous pu mettre en place depuis le lourd revers à Maubeuge ?
On a fait quelques petits changements. Dans les buts, on va modifier. Il faut essayer de trancher dans le vif. On a recruté un défenseur central parce qu’Arnaud Binet a des soucis avec son dos et c’est compliqué pour lui d’être compétitif, il faut qu’il se soigne avant de pouvoir prétendre à rejouer. Sur le plan tactique, il faut peut-être essayer d’autres options de jeu. Pas forcément sur le système mais au moins dans certaines options à mettre en place. Voilà les chantiers devant nous. Ca va être intéressant mais il faut que les joueurs puissent répondre, c’est essentiel.
Vous changez donc de gardien ?
On a recruté un gardien en début de saison qui a un profil intéressant, compétiteur et il faut voir ça en action en match. Abdoul (Ba) a fait une forte impression avec la réserve ou à l’entraînement. Les joueurs sont très concernés, travailleurs et je pense qu’avec lui, on va pouvoir construire. Ils savent ce qu’ils veulent et c’est intéressant. Le défenseur central que l’on vient de recruter jouait à Drancy, est très expérimenté, connaît le championnat de N3. Quand on le regarde jouer, il est dans la maîtrise, dans la gestion des émotions. Il faut qu’il prenne moins de risque dans l’utilisation du ballon mais je suis persuadé que ce sera un atout pour nous. Maintenant, c’est le terrain qui va parler.
Peuvent-ils apporter ce caractère dont votre équipe a besoin ?
Bien sûr ! Ce sont des joueurs qui n’ont pas peur de partir de chez eux pour se concentrer sur une pratique sportive, un projet qui est clair pour eux. En ce qui concerne certains de mes joueurs, ce sont des resignatures de routine. Ils sont dans leur zone de confort ici, ils savent que ça va jouer au ballon, que les séances d’entraînement sont plutôt bien dirigées pour un club de notre niveau, ils sont avec leurs copains et ça peut être appréciable à partir du moment où ces joueurs font ce qu’il faut pour pouvoir être compétitif mais j’attends ! On avait déjà fait un premier jet de remplacement de joueurs l’été dernier, ce n’est pas fini, même si l’état d’esprit et les séances d’entraînements sont bien meilleurs. On a réduit le groupe de travail, c’est plus concentré, mais ce n’est pas encore ça. C’est loin d’être satisfaisant, même s’il y a eu de l’amélioration. Je ne peux pas me contenter de ça, c’est impossible. Je fais des efforts, j’essaye de faire avec cette nouvelle génération mais je ne peux pas faire toutes les concessions non plus, ce n’est pas possible.
Vous avez besoin d’une équipe dans laquelle vous vous reconnaissez…
Exactement ! On dit qu’une équipe est à l’image de son coach, mais si je peux m’identifier à certains joueurs, pour beaucoup d’entre eux, je ne sais pas ce que l’on fait ensemble, très sincèrement. Je ne vois pas où on peut aller ensemble parce que ce n’est pas à eux d’imposer leur manière de voir. Cette manière nous a d’ailleurs emmené là où on est aujourd’hui, à savoir une saison catastrophique l’année dernière et une qui n’est pas géniale cette année. Si je n’avais pas l’expérience que j’ai, je me poserais beaucoup plus de questions. Avec le recul que je peux avoir aujourd’hui, je sais que l’on va dans le mur. Il faut réagir, même si c’est douloureux. J’aime bien ces joueurs sur le plan humain, ce sont des super mecs, mais ça ne suffit pas pour gagner des matches.
D’autant que pour aller chercher le maintien, il faut être prêt à aller à la bagarre…
Complètement, oui ! On a tenu bon sur cette première partie de saison très compliquée pour nous parce qu’on n’a pas joué à domicile à part un match (ndlr : contre Vimy remporté 2-1), il ne faut pas l’oublier. On a joué neuf fois à l’extérieur ! Ce sont les matches à domicile qui vont nous permettre d’être dans une situation plus confortable, à nous de pas nous tromper et ça commence dès ce week-end.
Tous propos recueillis par Romain PECHON