A la tête d’une équipe de l’AC Amiens en plein redressement, Azouz Hamdane aborde avec beaucoup de recul la confrontation face à la réserve de l’Amiens SC, dimanche pour le compte de la 6ème journée de National 3. Loin de tout parfum de derby, l’entraîneur de l’ACA aspire avant tout à voir son équipe entretenir sa bonne série du moment. Entretien.
Azouz Hamdane, cette rencontre face à la réserve de l’Amiens SC, est-ce forcément un match particulier ?
Il n’y a rien de particulier par rapport à ce match. Trois points sont en jeu, on va essayer d’en prendre le maximum mais je pense qu’en face ils essaieront de faire de même. On est sur une bonne dynamique, l’idée est de la conserver le plus longtemps possible. En ce qui me concerne, c’est un match comme les autres mais peut-être que pour certains joueurs ça sera un peu différent, je le concède. Mon objectif est surtout de leur faire comprendre qu’on vient pour jouer un match de football en mettant en place ce que l’on essaye de faire depuis le début de saison et ne pas tomber dans un je-ne sais-quoi, au risque de lâcher le match complètement.
La seule chose particulière est que vous jouez enfin à Amiens cette saison…
C’est vrai, c’est un peu ça, mais ça va se régler. On va retrouver un terrain sur Amiens, par la force des choses. On n’a pas trop le choix. Il va bien falloir que l’on trouve des solutions. On n’a vraiment le choix qu’aller jouer ailleurs que Moulonguet (ndlr : ce sera le cas à partir du 6 novembre et la réception de Vimy à 19h30).
Il faudra, pour certains, ne pas surjouer ce match…
C’est complètement ça. Je ne sais pas trop comment les joueurs vont aborder ce match. Est-ce qu’ils connaissent encore beaucoup de joueurs dans cette équipe ? Je ne suis pas très concentré là-dessus. On va jouer la réserve de l’Amiens SC, je n’y connais pas grand monde que ce soit au niveau des joueurs ou du staff et je vais jouer ce match comme on a joué les autres. Je n’ai pas d’antécédent avec l’ASC, je n’y ai pas joué ou entraîné, je n’ai pas d’histoire particulière en ce qui me concerne. Pour certains joueurs, peut-être. Mon cerveau sera bien centré sur l’essentiel.
Depuis quelques matches votre équipe présente un profil très offensif…
Effectivement, mais on joue avec les joueurs à notre disposition aussi. Quand on n’a pas ces joueurs, on essaye de mettre d’autres dispositifs en place mais on se rend compte qu’on est vite limité. On est très dépendant de ce type de joueurs (ndlr : Pierre Slidja et Mickaël Despois), forcément. Ce ne sont pas des joueurs neutres et on le sent quand ils sont là ou non. Je dis toujours que mes meilleurs joueurs doivent être sur le terrain, tout simplement, peu importe s’ils sont à leur poste.
Il faut que tous ces bons joueurs, on n’en a pas beaucoup, soient sur le terrain
Ça, c’est notre boulot au staff de trouver la meilleure formule pour pouvoir aligner les meilleurs joueurs du moment sur le terrain. C’est ce que j’essaye de faire depuis plusieurs semaines. C’est pour ça qu’on a vu Miri Siradjidini évoluer un peu plus haut que d’habitude, par exemple. Il faut que tous ces bons joueurs, on n’en a pas beaucoup, soient sur le terrain. On essaye de réfléchir tactiquement à des formules. Ça fonctionne parfois, moins d’autres fois. C’est aussi le lot d’un staff de réfléchir à tout ça.
Sentez-vous une confiance nouvelle après les bons résultats des dernières semaines ?
Ce n’est plus la même ambiance de travail ! Les joueurs tentent un peu plus, sont un peu plus confiants et c’est clair que ce n’est plus la même approche. Ça se sent assez nettement. Maintenant, mon rôle est aussi de rester très attentif à ce que les joueurs restent bien concentrés et qu’ils ne se perdent surtout pas dans des tergiversations mentales ou psychologiques qui ne seraient pas centrées sur leurs performances, leur travail, la recherche de résultats mais surtout sur les progressions individuelles. Je suis celui qui vient parfois casser l’ambiance mais j’assume pleinement ce rôle.
Avez-vous confiance en vos joueurs pour ne pas se relâcher ?
Oui et non, je les connais trop et ça reste des joueurs amateurs. S’ils en sont là, c’est qu’il y a eu beaucoup de manques et on ne va pas les résoudre, nous ne sommes pas des magiciens. Pour certains, c’est leur nature, d’autres on arrive à les faire progresser un peu, mais il faut absolument qu’on soit systématiquement derrière eux. Ce que je note sur mes années de coaching, c’est ça. Quand j’avais des anciens pros qui venaient en CFA, on pouvait les laisser faire et les responsabiliser parce qu’ils savaient ce qu’ils avaient à faire, ils le faisaient très bien, mais les joueurs actuels il faut leur dire constamment ce que l’on doit faire et comment on doit le faire. C’est comme ça. C’est usant, ça prend beaucoup d’énergie mais c’est le seul moyen pour réellement tirer le meilleur d’eux.
Tous propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER
AMIENS SC (b) – AC AMIENS
6ème journée de National 3
Dimanche 24 octobre, 15 heures
Stade de la Licorne (b), Amiens
Arbitre : M. Cardon