Elu joueur du mois de mars par les lecteurs du 11 Amiénois et les auditeurs de France Bleu Picardie, Arnaud Lusamba nous a accordé un long entretien à cette occasion. Frustré de ne pas avoir pu enchaîner après le beau succès contre Troyes, le milieu de terrain de l’Amiens SC revient sur cette période récente marquée par une épidémie de Covid au sein du vestiaire amiénois et deuxième arrêt forcé en l’espace d’un mois. Entretien.
Arnaud Lusamba, vous avez été joueur du mois de mars. Comment réagissez-vous à cette distinction ?
C’est toujours valorisant, surtout quand ça vient des supporters. Je tiens à les remercier pour ce trophée. Il n’y a peut-être eu que deux matches en mars, mais c’était des rencontres importantes (ndlr : Auxerre et Troyes). On a joué deux beaux adversaires, on a pris quatre points sur six. Au-delà de ma performance individuelle, c’est un bon bilan collectif. C’est dommage qu’on soit ralenti par la Covid mais on est déterminé à bien finir cette saison avec les neuf matches à venir qu’on aborde tous avec beaucoup de motivation.
Amiens SC : Arnaud Lusamba élu joueur du mois de mars
Après un mois de février difficile, vous avez su repartir de l’avant et même trouver une efficacité offensive qui a souvent fait défaut cette saison sur ce dernier match face à Troyes…
C’est clairement notre problème depuis le début de saison. Maintenant, marquer trois buts à Troyes ce n’est pas anodin, c’est une belle performance. On aurait vraiment aimé pouvoir enchaîner, que ce match n’intervienne pas juste avant la trêve puis les cas de Covid au sein de l’équipe. C’est vrai qu’on sortait d’une période compliquée en février, ce qui arrive souvent dans une saison, à la fin de l’hiver. C’est toujours un peu plus compliqué physiquement et mentalement. C’est dommage d’avoir marqué le pas car on avait vraiment la possibilité de recoller au bon wagon à ce moment de la saison. On n’a pas su saisir notre chance mais ça ne doit nous empêcher d’être animé par la volonté de bien finir.
Votre entraîneur a récemment évoqué le match perdu à Paris au mois de janvier, où pour la première fois il avait évoqué la possibilité de jouer autre chose que le maintien. Finalement, vous perdez ce match et derrière vous êtes entré dans le dur…
C’est sans doute un tournant de la saison. C’est ce qu’on se dit au sein du vestiaire. C’était sans doute le match où il ne fallait pas se louper. C’est d’autant plus dommage qu’on a plutôt fait jeu égal avec notre adversaire, se faisant surtout avoir en contres, par la qualité de leurs joueurs offensifs. Si on avait gagné ce match, je pense qu’on serait tourné vers d’autres horizons aujourd’hui.
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Puis, il y a eu ce match contre Troyes que vous avez visiblement abordé avec beaucoup plus de volonté que les matches précédents. Comme si c’était un peu le match de la dernière chance…
Avant la rencontre, on a beaucoup parlé entre nous. On s’est dit que tout était possible, qu’il ne fallait nourrir aucun complexe. Dans une saison, on sait que tout le monde peut battre le leader à un moment donné. Alors pourquoi pas nous !
On se questionne sur la suite de la saison, l’organisation des matches… En plus, on n’a pas pu s’entraîner pendant plusieurs jours, le temps devient long.
Malheureusement, vous n’avez pas pu enchaîner avec la trêve internationale et le Covid, comment avez-vous vécu ces trois dernières semaines depuis le succès contre Troyes ?
C’était trois semaines compliquées. J’ai eu la chance d’être épargné par le virus. Quand on voit certains copains qui ont été touchés, certains avec des symptômes plus ou moins graves, ça fait forcément réfléchir. On se questionne sur la suite de la saison, l’organisation des matches… En plus, on n’a pas pu s’entraîner pendant plusieurs jours, le temps devient long. On n’a pas pu échapper à cela, ça fait partie des aléas d’une saison. On a réussi à garder un contact quotidien avec le staff. Les joueurs qui n’étaient pas positifs ont eu le droit à un programme individualisé à faire à la maison pour perdre le moins de capacités physiquement. Pour autant, c’est toujours délicat parce que ce n’est pas pareil qu’être sur le terrain et s’entraîner tous ensemble. Cependant, le staff a fait un gros travail durant cette période compliquée. Puis, on a fini par reprendre et retrouver les terrains d’entraînement avec beaucoup de plaisir.
Mais sans réelle vie de vestiaire au regard du dispositif en vigueur visant à limiter la contagion au sein du groupe…
Effectivement, on vient directement en tenue au stade. Pour les soins, on doit contacter directement le staff médical et les réaliser en dehors du centre d’entraînement. C’est un peu bizarre de se voir uniquement sur les terrains mais je suis convaincu que ça n’aura pas d’incidence négative. Cela va encore durer quelques jours avant de rentrer dans l’ordre. On doit également faire sans le coach, qui nous a tout de même laissé quelques messages pour nous dire qu’il était impatient de revenir. On prépare le match de Rodez dans des conditions un peu spéciales mais ça ne nous empêchera pas de faire un bon match. Je suis persuadé que ça va encore renforcer les liens au sein du groupe.
Comment faire pour tenter de surfer sur la dynamique du succès contre Troyes, trois semaines après cette victoire ?
Ca passe par beaucoup de concentration et de sérieux. Même si les conditions ne sont pas forcément idéales, la compétition va rapidement reprendre ses droits, on n’aura pas le droit à la moindre période d’observation, surtout face à cette belle équipe de Rodez. Mais je ne doute pas que le sérieux sera au rendez-vous. Même si on ne s’est pas vu pendant quelques jours, les joueurs sont toujours les mêmes et la majorité du groupe a pu continuer à travailler. Surtout, l’état d’esprit est le même qu’après la victoire contre Troyes. On veut poursuivre sur cette dynamique et terminer la saison le plus haut possible.
Tous propos recueillis par Romain PECHON
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