Fautif sur l’ouverture du score de Dijon, Antoine Leautey a incarné le côté renversant de l’Amiens SC, victorieux de Dijon en infériorité numérique (2-1) et après avoir concédé un penalty au quart d’heure de jeu. Un scénario fou et une issue heureuse pour le plus grand bonheur du piston droit. Entretien.
Antoine, quel est votre sentiment après cette victoire renversante de l’Amiens SC ?
On a très bien débuté et je fais cette erreur. Je suis tellement habitué à faire cette passe et d’habitude il n’y a jamais personne face à des 3-5-2. Là, il était caché et je ne l’ai pas vu du tout. C’était dur de se remettre dedans parce qu’on prend le but. Quand je vois que Régis fait l’arrêt sur le penalty, je me dis pourquoi pas. Maintenant, c’était dur quand même mentalement après le rouge. A la mi-temps, on s’est parlé, c’est bien de dire que c’est une équipe mais il faut le montrer dans des matches comme ça. On n’a pas tout bien fait mais c’est un gros coup. On ne peut pas nous reprocher de ne pas faire les choses ensemble, même s’il y a du déchet et des points sur lesquels s’améliorer. Au regard du scénario, on est content.
Avez-vous ressenti l’infériorité numérique en seconde période ? De l’extérieur, ce n’était pas le cas.
J’ai même le sentiment qu’on a été meilleur à dix qu’à onze. Je ne sais pas pourquoi c’était si difficile en première période. Peut-être qu’on s’est dit qu’on n’avait plus rien à perdre et qu’on s’est lâché. Personnellement, je me suis aussi mieux senti en deuxième période. Bon sauf à la fin où c’était dur (rires). Je termine avec des crampes et je ne sais même pas comment j’ai pu jouer parce que j’avais hyper mal au mollet.
C’est vraiment une victoire marquante dans une saison…
C’est clair. Je pense qu’on a vraiment pris ce match par le bon bout. Mais on a bien vu qu’il ne fallait pas se relâcher. On n’a vraiment pas la moindre marge de manoeuvre. Il faut tout le temps qu’on soit à 100% En tout cas, c’est vraiment kiffant de vivre un match comme ça.
Ce groupe a de vraies ressources mentales…
A la mi-temps, je sentais quelque chose. Je me suis dit qu’il y avait des signes qui ne trompaient pas. En plus, il y a le scénario idéal avec le très bon travail de Josué (Chibozo) et le but de Gaël (Kakuta) pour son retour.
Et l’Amiens SC ne lâche pas Bordeaux en tête du classement…
J’espère qu’on va pouvoir ne pas les lâcher le plus longtemps possible. J’ai vu que Le Havre avait encore gagné 3-0, il y a vraiment de gros morceaux. Il faut déjà se concentrer sur nous et ne pas prendre Nîmes à la légère. On a aussi un peu plus de mal à l’extérieur. Il faut rester sérieux et continuer à travailler.
Reste qu’Amiens va être de plus en plus attendu…
Les gens ne parlent pas tant de nous que ça, même si les regards vont sans doute plus se tourner vers nous avec l’arrivée de Gaël. Ne parlez pas de nous, parlez des autres.
Après onze journées et 23 points au compteur, soit le rythme d’un champion, on ne peut plus se cacher…
Non ! Je ne me suis jamais caché mais il faut être humble. A part Niort, on n’a jamais donné le sentiment d’être au-dessus. On n’est pas le Toulouse de l’an dernier, loin de là. On est juste une équipe qui se bat pour être dans les dix premiers. Le championnat est serré entre les cinq six premiers, même si un écart commence à se creuser avec le reste. On sait aussi que ça peut aller très vite.
Propos recueillis par Romain PECHON