En dépit de sa bonne volonté, Antoine Leautey n’a pas pu empêcher la déroute de l’Amiens SC face au Paris FC (3-0), mardi en match en retard de la 23ème journée de Ligue 2. Sonné après ce dixième revers de la saison, le meilleur passeur du club ne pense désormais qu’à une seule chose : assurer au plus vite le maintien. Entretien.
Antoine, on imagine que cette défaite fait très mal…
Ouais, c’est dur. C’est une saison bizarre. Ce soir (mardi) on perd, mais on ne peut rien dire, on fait un match de merde. On ne rentre pas dans le match, on fait une erreur mais on ne peut pas en vouloir à Régis avec tout ce qu’il nous sauve depuis le début de l’année. Je dois marquer mon occasion, mais ce sont des détails. A Saint-Etienne, ils n’ont rien mais on prend un but sur une erreur. C’est une saison de merde parce qu’il y a le sentiment de pouvoir faire quelque chose mais c’est toujours la même chose à la fin des matches.
Ca bascule encore sur une erreur…
Ce sont des détails mais depuis un certain moment, ça ne tourne jamais en notre faveur. Le pénalty qui aurait pu se siffler n’est pas sifflé, derrière on fait une erreur. On est à l’extérieur, on doit contrer mais on en prend… C’est vraiment une saison de merde.
On a l’impression qu’au moindre grain de sable, tout s’écroule…
C’est clairement ça. Il y a eu beaucoup de matches où on fait des efforts pendant 45 minutes, on a des occasions, on loupe, on prend un but, ça nous met un coup de massue et c’est dur de revenir. Il n’y a pas beaucoup d’équipes dans ce championnat qui arrivent à retourner quand elles sont menées. Quand on prend le premier but, en Ligue 2, c’est difficile. Il va falloir vite se tourner vers Rodez, prendre les trois points, se maintenir et essayer de faire du mieux possible.
Cela semble fragile dans les têtes…
Je ne sais pas si ça l’est mais je dis juste que l’on manque peut-être de maturité dans certains moments, de calme, de leadership. Je ne sais pas, on fera le constat à la fin de la saison.
Quand je vois qu’on est onzième, j’ai du mal à le croire mais c’est qu’on le mérite.
Le coeur y est-il encore ?
Bien sûr, on n’est pas maintenu encore ! Même si on a trente-sept points et que je ne vois pas comment on ne pourrait pas se maintenir, on ne l’est pas ! Je peux comprendre que ce soit compliqué quand on parle de maintien à Amiens au regard de ce que l’on est capable de faire, de l’équipe que l’on a mais quand on voit Dijon et d’autres équipes comme ça qui sont derrière, il va falloir vite se maintenir. Après, que le coeur soit là ou pas, c’est notre métier et il va falloir prendre des points rapidement.
N’avez-vous pas peur que ça lâche ?
Non parce qu’il y a une chose que l’on ne peut pas nous reprocher c’est que l’on a un bon groupe. Les gens s’en foutent de le savoir mais il n’y a pas de vipère dans l’équipe. Je ne me fais pas de soucis sur ça. On a passé les moments les plus durs. Il faut assurer, prendre le plus de points parce qu’il reste onze matches et ensuite prendre du plaisir.
Vous êtes en deuxième partie de tableau pour la première fois depuis le mois d’août, c’est finalement la suite logique à tout ça…
Quand je vois qu’on est onzième, j’ai du mal à le croire mais c’est qu’on le mérite. On fait des défaites, on prend des buts bêtes, on fait des erreurs à chaque fois. Si on gagne ce week-end, on reviendra dans la première partie, il faut battre Rodez à tout prix.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER
Moi j’ai remarqué qu’il est était assez énervé de voir le niveau affligeant de ses coéquipiers qui ne se défoncent pas sur le terrain comme lui le fait. C’est un super mec pétri de qualités et de talents, bien meilleur que la « star » Kakuta.
J’aime assez ce discours d’Antoine (qui est exemplaire depuis le début de saison), il ne faut ni parler de montée foutue, ni de maintien qu’on pourrait louper, faut juste se concentrer sur Rodez, le voir comme un match de Coupe : 3 points et on se rapproche du maintien, on ferait 2 succès à domicile de suite, on pourrait retrouver du sang froid et essayer de bien finir dans la 1ere moitié de tableau.