Intronisé entraîneur principal de l’Amiens SC en fin de semaine dernière, Oswald Tanchot a rapidement imposé sa patte sur sa nouvelle équipe. Outre un changement de système de jeu, l’ancien adjoint de Luka Elsner se veut également plus pragmatique que son prédécesseur. Explications.
Une volonté d’équilibre
Adepte d’un jeu offensif, Luka Elsner n’a jamais réussi à mettre en place ses idées lors de son bail en Picardie. Loin d’être en rupture avec son prédécesseur, Oswald Tanchot semble même avoir une idée générale du football assez similaire à celle de Luka Elsner. « Je suis un entraîneur qui aime avoir la possession, avoir du jeu sur les côtés, avoir une équipe agressive dans le pressing, assure l’ex-coach du HAC. Pour pouvoir jouer correctement ce football-là, il faut des gens capables de créer du mouvement et intelligents dans leur jeu sans ballon pour libérer des espaces. J’espère que l’on va avancer dans cette dimension et que les joueurs passent d’une vision individuelle à une vision collective et pensent que le jeu est toujours beaucoup plus beau quand il est partagé et que l’on pense la même chose au même moment. »
Reste que c’est dans un tout nouveau système de jeu que l’Amiens SC évolue depuis la nomination d’Oswald Tanchot : un traditionnel 4-3-3 qui assure davantage d’équilibre à la perte du ballon, notamment. « On est dans une période où il faut mettre les joueurs dans de bonnes conditions et ce sont plutôt les états de forme et la dynamique qui doivent conditionner les choses, affirme l’entraîneur amiénois. Je trouvais que quand on était en 4-4-2, on était parfois trop souvent quatre à plat à être éliminés et on se retrouvait avec des zones de surnombre adverse trop vite. Avec ce milieu, on a un peu plus de confiance dans le cœur du jeu et de densité athlétique. »
Lusamba, la pièce manquante ?
Ce changement de système a ainsi propulsé Alexis Blin plus haut sur le terrain, avec un objectif bien précis pour Oswald Tanchot : « Contre Grenoble, notre plan de jeu était de demander à Iron (Gomis) et Alexis (Blin) de tout de suite aller chercher leurs deux initiateurs bas du jeu qui étaient Pickel et Perez. C’est vrai que dans les situations de sortie de balle basse, on avait des gens très hauts. C’était notamment le cas d’Alexis parce qu’on sait qu’il est capable de courir treize kilomètres dans un match. Dans l’aspect technique de ce que ça demande, il faut encore que l’on s’améliore parce qu’il y a encore des espaces et des zones de jeu où, techniquement, on n’a pas encore les bonnes connexions. »
Sur ce point, l’arrivée d’Arnaud Lusamba, doté d’une palette technique au-dessus de la moyenne, pourrait solutionner de nombreux problèmes et entériner le passage définitif au 4-3-3. « Je pense qu’une bonne équipe doit maîtriser trois organisations de jeu, tempère Oswald Tanchot. En ce moment, je trouve que celle-ci (ndlr : 4-3-3) est celle qui met les joueurs dans de bonnes dispositions, que ce soit pour ceux qui jouent au poste ou dans les couloirs et qui, parfois, ont besoin d’être soutenus dans le pressing. » Ne disposant que d’un seul attaquant de métier, en l’occurrence Stephen Odey, Oswald Tanchot n’a de toute manière pas forcément le loisir de continuer à jouer avec deux attaquants.
Plus pragmatique, sans doute moins idéaliste et parfait connaisseur de la Ligue 2, Oswald Tanchot sait la marche à suivre pour remettre l’Amiens SC sur le droit chemin, quitte à être peu spectaculaire dans un premier temps pour retrouver la confiance et les résultats nécessaires à l’heure actuelle.
Romain PECHON
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Un commentaire
Quel résultat a t il.eu avec Le Havre…