A désormais trois semaines de la reprise des championnats, le 11 Amiénois poursuit son bilan de la première partie de saison de l’Amiens SC. Après avoir passé en revue les tops et les flops, l’heure est venue de faire un premier bilan au sujet des recrues estivales. Décryptage.
Papiss Cissé, le vétéran discret
Nouveau pari de la cellule de recrutement, suite au départ beaucoup trop tardif d’Aliou Badji, Papiss Cissé a eu le mérite de réussir ses débuts. Après une première apparition sans relief à Caen, l’ancien international sénégalais fut le grand artisan du succès amiénois face à Grenoble, en délivrant une passe décisive et en inscrivant un but. Quinze jours plus tard, il récidivait à Rodez en étant le seul à faire trembler les filets sur l’unique tir cadré de la rencontre en faveur de l’Amiens SC. Depuis ? Plus rien ou presque.
Alors que tout le monde pensait qu’il allait monter en puissance et que le meilleur restait à venir, Papiss Cissé est apparu de plus en plus emprunté, à l’image de sa prestation fantomatique lors de la réception de Saint-Etienne. Si on peut toujours se questionner sur son but refusé à Pau pour une position de hors-jeu peu évidente, le bilan depuis un mois et demi est sans appel : le nouveau numéro 18 de l’ASC n’est pas à la hauteur des attentes sur le terrain. Avant la trêve, il a même débuté sur le banc lors de la réception de QRM avant de s’offrir un triplé en coupe de France dans un match disputé sur un rythme plutôt tranquille et contre une faible adversité.
Mention : passable
Ange Chibozo encore à l’état brut
Déniché au sein de la Primavera de la Juventus, Ange Chibozo a indéniablement du talent. Malheureusement, le Béninois ne met pas toujours celui-ci au service du collectif. S’il y a bien eu cette entrée fracassante contre Dijon, où il élimine quatre joueurs – avec au passage plusieurs contres favorables – avant de se montrer décisif en trouvant Gaël Kakuta au premier poteau pour l’une de ses trois passes décisives de la saison, le jeune attaquant (19 ans) est aussi passé complètement à travers de certains matches.
Outre sa mi-temps ratée contre Chambly en coupe de France, Ange Chibozo n’a pas non plus brillé lors de ses entrées en jeu contre Nîmes, Saint-Etienne ou même plus récemment face au Lamentin, alors que le contexte était pourtant largement favorable sur ce dernier match. Dans le onze de départ à une seule reprise en championnat, il ne donne pas non plus suffisamment de garanties à son coach, qui estime même qu’il n’est « pas encore prêt pour débuter une rencontre de Ligue 2« . Tout simplement parce que le jeune Chibozo reste encore un joueur d’éclairs mais cruellement inconstant car encore très brut de décoffrage.
Mention : assez bien
Gaël Kakuta, l’espoir ravivé ?
Oui, il est arrivé juste après la fin de l’été, précisément au tout début du mois d’octobre. Maintenant, Gaël Kakuta s’inscrit tout de même dans une stratégie de recrutement au long cours – en complément des emplettes estivales – dans la tête des dirigeants amiénois, qui avaient ravivé le contact bien en amont de la conclusion du deal. Pourquoi ? Dans l’optique d’être en capacité de réagir si l’horizon finissait par se dégager pour le meneur de jeu, en bout de course au RC Lens mais dont le gros contrat représentait un vrai frein pour beaucoup d’acquéreurs potentiels. Patient, Amiens a finalement raflé la mise en attirant Gaël Kakuta en qualité de joker après un peu plus de deux mois de compétition.

A l’époque, l’Amiens SC truste les premières places mais donne tout de même le sentiment de manquer d’un joueur créatif capable de faire des différences entre les lignes. De quoi envisager Gaël Kakuta comme le chaînon manquant permettant à sa nouvelle équipe de basculer dans une nouvelle dimension, celle d’un sérieux prétendant à la montée. Jusqu’ici, cela ne s’est pas concrétisé sur le terrain puisque le principal intéressé est resté assez timide (1 but en 4 matches) en plus d’avoir été rattrapé par une blessure à la cheville. Collectivement, la machine s’est également enrayé sans que cela n’est forcément de lien de causalité établi avec l’arrivée du meneur de jeu congolais. En attendant, la greffe Kakuta reste encore au stade de fantasme, même si certaines phases de jeu laissent présager de belles choses.
Mention : à voir
Hassane Bandé, l’énigme reste totale
Et si Hassane Bandé était le nouvel Adama Diakhaby ? Comme lui, il a eu le droit à un début de carrière très prometteur. Comme lui, il a été l’objet d’un gros transfert vers un club huppé, en l’occurrence l’Ajax à l’été 2018 pour une indemnité supérieure à huit millions d’euros. Comme lui, il a un peu perdu le fil de sa carrière et est venu à l’Amiens SC pour tenter de renouer avec celui-ci. Comme lui, il peine à retrouver son meilleur niveau et ses sensations en Picardie. A son corps défendant, le Burkinabé fut fauché en plein vol par une grave blessure au genou à peine après avoir posé le pied aux Pays-Bas.
Reste que cette blessure remonte désormais à plus de quatre ans et qu’Hassane Bandé a eu l’occasion de rejouer un paquet de matches depuis celle-ci. Pourtant, c’est un joueur hors du rythme et trop souvent hors du coup qui évolue sous la tunique samarienne depuis le début de saison. A l’exception de son but de renard des surfaces à Pau, l’ancienne pépite de Malines n’a strictement rien montré de positif en un peu plus de trois mois et demi de compétition. De quoi lui assurer un temps de jeu famélique (166 minutes en Ligue 2) et susciter de gros doutes chez les supporters comme chez les observateurs.
Mention : déception
Romain PECHON
Retrouvez la première partie concernant les joueurs à vocation plus défensive.