Amiens SC : « Très déçu », Omar Daf « n’est pas dans le déni »

Mitigé mais avant tout empli de regrets, notamment à cause du manque d’efficacité, Omar Daf n’a pu cacher sa déception après la nouvelle défaite de l’Amiens SC face au Paris FC (1-0). Tout en soulignant l’abnégation et l’implication de ses hommes et la différence de niveau intrinsèque entre le leader parisien et son équipe, qui glisse dangereusement au classement. Entretien.

Omar, est-ce une défaite encourageante ?

« Non, je n’aime pas ce terme-là. Je suis très déçu. Cette équipe a des postes doublés voire triplé, l’opposition était déséquilibrée, mais les garçons n’ont rien lâché. Même s’ils avaient le ballon en première mi-temps, je pense qu’on a bien travaillé pour les contenir. Progressivement, on a commencé à sortir et a les piqué à des moments importants, mais il faut être efficace. Quand on a des opportunités, il faut les mettre au fond.

Et défensivement, vous encaissez un but sur une nouvelle erreur…

Ça nous coûte cher en ce moment, on les paie lourdement. Sur les matches précédents, ça nous forcait aussi à revoir nos plans au bout de quelques minutes de jeu. Mais on travaille là-dessus, il y a des jeunes joueurs, ides garçons qui ont besoin d’acquérir et aussi de l’expérience. Mais forcément, ces erreurs individuelles, aujourd’hui, nous prive de points précieux.

C’est la quatrième défaite de suite, y a-t-il lieu de s’inquiéter ?

Je ne sais pas si s’inquiéter va changer quelque chose. Ce que je sais, c’est que ça va passer par le travail. Voilà. Il faut continuer à travailler, donner de la confiance aux garçons, améliorer les choses qu’on ne fait pas bien à ce moment et continuer à s’appuyer sur les bonnes choses, et il y en a eu cet après-midi. On n’est pas dans le déni, on sait qu’il y a des choses à corriger. On travaille là-dessus.

Que vous manque-t-il pour sortir de cette spirale ?

On joue une équipe qui est taillée pour monter. Ils étaient sur une victoire sur les sept derniers matchs. Ce soir, ils se relancent. À nous de faire ce qu’il faut. Si on joue de cette manière-là, ça va forcément basculer. Tout n’était pas parfait, notamment sur la justesse technique. Mais l’état d’esprit m’a plu. Maintenant, il faut être plus efficace, il ne faut pas dix occasions pour marquer un but sur ce genre de rencontre.

Quand la titularisation de Louis Mafouta a-t-elle été décidée ?

Jusqu’à hier, c’était très limite. On a eu une discussion ce matin pour savoir s’il était en capacité de démarrer. L’idée, c’était qu’il puisse commencer le match et donner le maximum qu’il avait. Par la suite, il y a des jeunes joueurs qui sont rentrés dans le dernier quart d’heure. J’ai aimé leur activité aussi, mais ça ne doit pas reposer sur l’épaule de ces garçons-là. Nos joueurs cadres doivent en faire plus dans cette période pour inverser la tendance.

À quel point est-ce difficile de rivaliser avec ce Paris FC ?

Quand on voit les changements que peut faire cette équipe… On l’avait déjà vu au match aller. On sait que la deuxième mi-temps peut être très difficile parce qu’on laisse beaucoup de force dans la bataille en première. Après la pause, des titulaires en puissance peuvent rentrer. Nous, c’est le projet du club cette année, mais les garçons qui sont dans l’effectif apprennent. Quand ils rentrent sur ce genre de rencontres, c’est une opportunité pour eux, à eux de saisir l’occasion. Mais forcément, le rapport de force est déséquilibré.

Comptez-vous aller chercher des renforts sur ce mercato ? Et si oui, dans quel secteur de jeu ?

On a besoin de joueurs expérimentés pour encadrer un peu plus les jeunes, tout le monde en a conscience. En fonction des moyens dont le club dispose, on essaiera de renforcer cette équipe pour aller chercher notre objectif le plus rapidement possible. L’objectif est clair et n’a jamais changé : c’est les maintien. Une fois qu’il sera acquis, on verra par la suite ce qu’on peut jouer dans ce championnat. Il faut garder l’humilité et son calme et y aller étape par étape.

Peut-on s’attendre à avoir Omar Daf à la tête d’Amiens la saison prochaine ?

Je ne sais pas. Pour l’instant, je prends beaucoup de plaisir avec cette équipe, on travaille. On verra quel est le projet la saison, quelle décision les dirigeants prendront. Mais en tout cas, je prends beaucoup de plaisir avec cette équipe avec beaucoup de jeunes joueurs. C’est discipliné, ça travaille, il y a une grosse marge de progression.

Que représente pour vous de jouer devant Jürgen Klopp ?

En ce qui nous concerne, ça ne change pas grand-chose. J’ai eu la chance de passer une dizaine de jours à Liverpool pour valider mon BEPF. J’ai beaucoup apprécié l’échange que j’ai pu avoir avec lui sur ces dix jours-là. C’est quelqu’un qui a connu un très, très, très haut niveau. Il faudrait lui demander ce qu’il a pensé de cet après-midi. De notre côté, je suis déçu, au vu de la débauche d’énergie, de repartir d’ici avec ce résultat.

Il y a du mieux par rapport à la semaine dernière…

C’est le scénario. Tant qu’on était dans la partie, cette équipe allait continuer à se livrer. Ils ont une bonne maîtrise technique, ce n’est pas facile de leur prendre le ballon. Mais sur les récupérations, quand on a été juste sur deux-trois passes, on s’est créé des opportunités. C’est ce qu’on pouvait faire cet après-midi. Malheureusement, on n’a pas été assez efficace pour pouvoir se mettre à l’abri ou, au moins repartir, d’ici avec un résultat positif. Les garçons l’auraient mérité. Mais si on est reparti d’ici avec zéro point, c’est aussi qu’il a manqué des choses. »

Propos recueillis par Romain PECHON, avec Enzo PAILOT

Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport