Encore décisif en sortant du banc samedi soir face à Valenciennes, Tolu a confirmé son statut de super-sub de l’Amiens SC sur ce début de saison. Pour autant, l’intéressé ne veut pas être cantonné à ce simple rôle qui semble pourtant être parfaitement adapté à son profil. Explications.
Un remplaçant décisif…
Après Nîmes et Pau, Tolu a encore été décisif en entrant en cours de jeu samedi soir face à Valenciennes. A la réception d’un centre puissant et aérien de Mattheo Xantippe, l’attaquant nigérian a alors eu le geste juste pour remiser le ballon de la tête dans la course d’Arnaud Lusamba, qui n’avait plus qu’à conclure seul face à Lucas Chevalier. « Il a fait une bonne entrée, juge Philippe Hinschberger. Il a perdu un ou deux ballons au départ mais il en a aussi bien calé avec cette capacité à aller mettre la poitrine là où certains ne mettent pas la tête. Il fait une bonne remise sur le troisième but, c’est positif pour lui tout ça. »
Positif aussi pour l’équipe qui peut compter sur un remplaçant en capacité de se montrer décisif à chacune de ses entrées en jeu ou presque. De quoi cantonner Tolu à un rôle de super-sub en relais d’un Aliou Badji qui débuterait les rencontres ? « Je préfère ne pas dire ça, parce que sinon le coach va l’entendre et je vais démarrer sur le banc à chaque match, en sourit l’intéressé. Mes débuts ont été assez difficiles parce que je ne m’attendais pas à ce niveau physique. Maintenant, si j’ai l’opportunité de démarrer des matches, j’espère que j’aurai l’opportunité de marquer pour ne pas être qu’un super-sub. »
…A défaut d’être un joueur professionnel sur le bout des doigts
Or, Tolu n’a débuté que trois rencontres depuis le début de saison, la faute à des problèmes administratifs en début de saison, plus récemment à sa suspension après son expulsion évitable à Nancy mais aussi et surtout en raison de son comportement au quotidien. Doté d’une haute estime de lui-même, l’attaquant prêté par le club letton du Valmiera FC se fait aussi et malheureusement remarquer par des retards fréquents, que ce soit aux entraînements, lors des mises au vert ou même à l’occasion des balades organisées les jours de match.
Un manque de professionnalisme qui ne plaide pas en sa faveur au moment où Philippe Hinschberger doit composer son onze de départ, notamment en comparaison des efforts consentis par Aliou Badji à l’entraînement et sur le terrain en match. Quoi qu’il en soit, Tolu a des atouts à faire valoir, à commencer par son potentiel athlétique indiscutable, en dépit de limites techniques qui sautent aux yeux et d’une capacité à répéter les efforts qui demeure discutable. De quoi en faire un parfait joker, à l’instar d’un Harrison Manzala lors de la saison 2016/2017 ?
Et s’il ne peut pas démarrer les matches, Tolu peut toujours les finir et disposer d’un temps de jeu suffisant pour se mettre en évidence et aider son équipe à quitter les profondeurs du classement. En attendant peut-être mieux par la suite…
Romain PECHON