Septième de Ligue 2 à la trêve, l’Amiens SC reste en embuscade dans la course à la montée après avoir réalisé une première partie de saison sur courant alternatif. Le tout en raison de performances individuelles assez décousues en fonction des lignes. Le 11 Amiénois continue son bilan individuel par les milieux offensifs et les attaquants.
Tolu Arokodare, le fil conducteur
Après le départ d’Aliou Badji, Tolu Arokodare est devenu la première option offensive de l’Amiens SC. Et son début de saison a plutôt donné raison à la direction sportive du club picard. Auteur de cinq buts sur les sept premières journées de championnat, le Nigérian a porté son équipe jusqu’à la deuxième place au coeur de l’été. Le problème est qu’il a un peu déchanté une fois l’automne venu. Pour preuve, son dernier but en Ligue 2 remonte au 17 septembre dernier. Une éternité. Ce jour-là, il ponctuait une belle victoire amiénoise en convertissant le bon travail d’Ange Chibozo dans le couloir droit.
Depuis, Tolu Arokodare a enchaîné six rencontres en championnat sans faire trembler les filets, la faute à une maladresse dans la zone de vérité et des déplacements peu judicieux. Son principal fait d’armes sur les deux derniers mois reste sa sortie houleuse à Nîmes, suscitant l’indignation de Philippe Hinschberger après la rencontre. Indéniablement en progrès, le joueur prêté par le club letton de Valmiera n’en reste pas moins terriblement inconstant sur la totalité de la saison. Un défaut qui devient problématique quand personne s’avère en mesure de prendre le relais autour de lui.
Ses statistiques
En championnat : 15 matches (15 titularisations), 5 buts, 2 passes décisives,
En coupe : 2 matches (0 titularisation), 2 buts
Hassane Bandé déjà condamné ?
A l’exception de son but de renard des surfaces à Pau, l’ancienne pépite de Malines n’a strictement rien montré de positif en un peu plus de trois mois et demi de compétition. De quoi lui assurer un temps de jeu famélique (166 minutes en Ligue 2) et susciter de gros doutes chez les supporters comme chez les observateurs. Venu en Picardie pour reprendre le fil d’une carrière à l’arrêt ou presque depuis août 2018, Hassane Bandé peine à retrouver son meilleur niveau et ses sensations e. A son corps défendant, le Burkinabé fut fauché en plein vol par une grave blessure au genou à peine après avoir posé le pied aux Pays-Bas.
Reste que cette blessure remonte désormais à plus de quatre ans et qu’Hassane Bandé a eu l’occasion de rejouer un paquet de matches depuis celle-ci. Pourtant, c’est un joueur hors du rythme et trop souvent hors du coup qui évolue sous la tunique samarienne sur le début de saison. Avec le recrutement de Gaël Kakuta, qui semble s’intégrer dans la rotation des deux attaquants, le numéro 11 de l’ASC pourrait bien avoir encore moins d’opportunités de se mettre en lumière.
Ses statistiques
En championnat : 10 matches (1 titularisation), 1 but
En coupe : 1 match (1 titularisation)
Papiss Cissé encore sur la réserve
Après une première apparition sans relief à Caen, l’ancien international sénégalais fut le grand artisan du succès amiénois face à Grenoble, en délivrant une passe décisive et en inscrivant un but. Quinze jours plus tard, Papiss Cissé récidivait à Rodez en étant le seul à faire trembler les filets sur l’unique tir cadré de la rencontre en faveur de l’Amiens SC. Depuis ? Plus rien ou presque. Alors que tout le monde pensait qu’il allait monter en puissance et que le meilleur restait à venir, Papiss Cissé est apparu de plus en plus emprunté, à l’image de sa prestation fantomatique lors de la réception de Saint-Etienne.
Si on peut toujours se questionner sur son but refusé à Pau pour une position de hors-jeu peu évidente, le bilan depuis un mois et demi est sans appel : le nouveau numéro 18 de l’ASC n’est pas à la hauteur des attentes sur le terrain. Avant la trêve, il a même débuté sur le banc lors de la réception de QRM avant de s’offrir un triplé en coupe de France dans un match disputé sur un rythme plutôt tranquille et contre une faible adversité. L’actuelle nouvelle préparation athlétique doit sans doute lui permettre d’afficher un niveau de performance en hausse à la reprise.
Ses statistiques
En championnat : 8 matches (7 titularisations), 2 buts, 1 passe décisive
En coupe : 1 match (1 titularisation), 3 buts
Ange Chibozo en quête de régularité
S’il y a bien eu cette entrée fracassante contre Dijon, où il élimine quatre joueurs – avec au passage plusieurs contres favorables – avant de se montrer décisif en trouvant Gaël Kakuta au premier poteau pour l’une de ses trois passes décisives de la saison, le jeune attaquant (19 ans) est aussi passé complètement à travers de certains matches. Outre sa mi-temps ratée contre Chambly en coupe de France, Ange Chibozo n’a pas non plus brillé lors de ses entrées en jeu contre Nîmes, Saint-Etienne ou même plus récemment face au Lamentin, alors que le contexte était pourtant largement favorable sur ce dernier match.

Dans le onze de départ à une seule reprise en championnat, il ne donne pas non plus suffisamment de garanties à son coach, qui estime même qu’il n’est « pas encore prêt pour débuter une rencontre de Ligue 2« . Tout simplement parce que le jeune Chibozo reste encore un joueur d’éclairs mais cruellement inconstant car encore très brut de décoffrage. Ce qui est finalement assez logique pour un joueur encore dans sa vingtième année.
Ses statistiques
En championnat : 15 matches (1 titularisation), 3 passe décisive
En coupe : 2 matches (1 titularisation)
Gaël Kakuta, le futur facteur X ?
Lors de son recrutement, l’Amiens SC trustait les premières places du championnat à l’issue d’un début de saison dépassant les attentes. Cependant, la formation entraînée par Philippe Hinschberger donnait alors le sentiment d’être démuni d’un joueur créatif capable de faire des différences entre les lignes. De quoi envisager Gaël Kakuta comme le chaînon manquant permettant à sa nouvelle équipe de basculer dans une nouvelle dimension, celle d’un sérieux prétendant à la montée. Jusqu’ici, cela ne s’est pas concrétisé sur le terrain puisque le principal intéressé est resté assez timide (1 but en 4 matches) en plus d’avoir été rattrapé par une blessure à la cheville.
Collectivement, la machine s’est également enrayé sans que cela n’est forcément de lien de causalité établi avec l’arrivée du meneur de jeu congolais, selon le mythique paradoxe de l’oeuf et de la poule. En attendant, la greffe Kakuta reste encore au stade de fantasme, même si certaines phases de jeu laissent présager de belles choses qui ne demandent peut-être qu’à se concrétiser au cours de la deuxième partie de saison.
Ses statistiques
En championnat : 4 matches (3 titularisations), 1 but
En coupe : 1 match (1 titularisation), 2 buts