Venu en Picardie pour jouer les premiers rôles et pourquoi pas retrouver la Ligue 1, Sébastien Corchia se retrouve aujourd’hui à jouer le maintien et à encadrer la jeune garde de l’Amiens SC. Un virage à 180 degrés que le latéral droit aborde avec sérénité. Entretien avant la réception de Lorient, samedi (14h30) à l’occasion de la 3e journée de Ligue 2.
Sébastien, comment vivez-vous cette préparation de match contre Lorient polluée par les dernières heures du mercato ?
C’est toujours compliqué à gérer. Les joueurs, on n’en parle pas trop. C’est plus un casse-tête pour le coach. On est là, ensemble, on reste soudé. Les joueurs concernés par un possible départ doivent faire la part des choses, rester concentrés sur le moment présent. Se disperser, ce n’est pas non plus une bonne chose pour lui. Il peut aussi faire de mauvais matches et passer à côté de ce qu’il a envie. Si ça doit se faire, ça vient tout seul.
Sentez-vous certains joueurs perturbés au sein du vestiaire ?
Pas du tout. Je n’ai pas senti de personne perturbée.
A titre personnel, avez-vous déjà connu des fins de mercato avec une proposition de dernière minute ?
Personnellement, je n’ai pas connu. C’est sûr que ça doit être spécial à gérer.
En tant que coéquipier, vous avez déjà vu un coéquipier être concerné, partir à la dernière minute. Comment vit-on ça ?
C’est le football. Les dernières heures du mercato, tout peut s’accélérer. Il faut être prêt à tout. On a fait une préparation, on a commencé les matches de championnat, on se connaît très bien. On aimerait garder ses automatismes. En tout cas, on n’en parle pas entre nous.
Sans faire offense aux jeunes, ne trouvez-vous pas l’effectif un peu juste aujourd’hui ?
C’est vrai qu’on a beaucoup de jeunes. Cela peut apporter aussi une certaine dynamique. C’est à nous de les mettre dans de très bonnes conditions, de les faire progresser au maximum. C’est aussi à eux de travailler à 100% tous les jours, d’aller chercher ce qu’ils veulent. Le haut niveau, c’est toujours d’avoir la même rigueur et de savoir la garder. Cela peut apporter quelque chose. On verra sur la durée, on pourra juger bientôt.
Au regard de votre carrière, vous sentez-vous investi d’une mission particulière au sein de groupe assez jeune ?
Bien sûr. Je me sens plus investi, avec d’autres cadres. C’est important et j’aime bien ça. C’est quelque chose que je découvre un peu. Je n’ai jamais fait une saison avec autant de jeunes joueurs. J’aime bien accompagner les jeunes joueurs. Cela me tient à coeur, je veux les accompagner, leur donner des conseils. On a un bon groupe, on voit qu’ils ont envie d’apprendre, de progresser. C’est encore plus motivant.
Quand il y a 3-4 jeunes, on peut le comprendre. Il y en a quand même beaucoup aujourd’hui…
C’est le projet du club. On s’adapte au projet, on fait le maximum pour que ça réussisse. On fait ce que la direction demande.
Le projet a pas mal changé en un an…
C’est pour ça que je dis que le football est un travail d’adaptation. Il faut s’adapter au plus vite pour faire une très belle saison. Au final, qu’il y ait des jeunes ou pas, le but est de remplir l’objectif du club et de tout faire pour que le club se maintienne, et ensuite faire le maximum pour aller le plus haut possible.
Certains jeunes ont souffert à Bastia. Si cela s’avère nécessaire, comment faire pour leur redonner tout de suite de la confiance ?
C’est un match, ils n’ont pas perdu la confiance. C’est le football. Il y a un match où on peut être très bien et le match d’après où on peut être un peu moins bien. Ils vont apprendre ça. Le plus dur dans le football, c’est d’arriver à garder cette régularité sur tous les matches, pour faire les meilleures performances possibles. C’est à nous, les joueurs d’expérience, de montrer l’exemple à l’entraînement, tous les jours, en match aussi. D’avoir cette rigueur pour garder le meilleur niveau de performance à tous les matches.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Kevin Guizol/Icon Sport