Dix jours après l’épilogue de la saison 2023/2024 de l’Amiens SC, le11 vous replonge dans ses moments marquants, positifs ou négatifs, sportifs ou extrasportifs. Du succès inaugural contre QRM en passant par les tournants ratés contre Bordeaux ou Pau, sans oublier l’arrivée médiatisée d’Andy Carroll… Tour d’horizon.
QRM, un premier succès au forceps
5 août – Après une préparation estivale en demi-teinte, l’Amiens SC lance sa saison avec un premier match à domicile contre QRM. Au bout de l’ennui et du temps additionnel, le jeune Mathis Touho se jette pour dévier du bout du pied le coup franc de Sébastien Corchia. Surpris par la trajectoire lobée du ballon, Benjamin Leroy ne peut que s’avouer vaincu. Pour le plus grand bonheur du jeune attaquant, qui venait tout juste d’entrer en jeu, qui réalise là un rêve avant d’inscrire son tout premier but professionnel. Une première victoire 1-0, sans spectacle, qui donnera le ton du reste de la saison.
Auxerre, retrouvailles victorieuses avec Christophe Pelissier
12 août – Et pour cause, Amiens remettait ça une semaine plus tard en allant s’imposer sur le plus petit des scores à Auxerre (0-1). Copieusement dominés, quand bien même Régis Gurtner n’eut pas de gros arrêt à faire, les Picards réalisent un braquage en règle grâce à une inspiration de Gaël Kakuta qui reprenait en première intention et du pied droit (!) un centre en retrait de Sébastien Corchia pour aller chercher la lucarne de Donovan Léon. « C’est une belle victoire face à une équipe de l’AJA qui fera partie des prétendants. Il a fallu être solide défensivement. Tout n’est pas parfait, mais on avance », jugeait tout en retenue Omar Daf à l’issue du match.
Andy Carroll débarque à Amiens
1er septembre – Amiens surprend tout son monde en annonçant le recrutement d’Andy Carroll, ancienne grande promesse du football anglais. A 34 ans, l’ancien attaquant de Liverpool et de Newcastle fait le choix de quitter Reading pour s’engager avec le club picard. Un transfert qui n’est pas sans rappeler celui de Ganso, le 31 août 2018, quand bien même John Williams se défend d’avoir voulu faire un nouveau coup médiatique. « Ça n’a jamais fait gagner un match d’avoir un joueur célèbre, ironise le responsable du recrutement. S’il est chez nous, c’est simplement parce que c’est un bon joueur qui correspondait à un besoin sportif.«
Mais comme pressenti, son profil n’était pas en adéquation avec le besoin sportif d’Omar Daf, qui attend un attaquant de profondeur et non un point de fixation. Incapable de s’imposer comme un titulaire en puissance, Andy Carroll va inscrire quatre buts en 28 matches. Son principal (et unique ?) coup d’éclat restera son but de 35 mètres à Annecy, le 21 octobre.
Pau, le premier coup de gueule de Bernard Joannin
30 septembre – Plus discret que jamais dans les médias, n’ayant même pas pris part à la conférence de presse d’intronisation d’Omar Daf, Bernard Joannin va se montrer très prolixe sur ses différents réseaux sociaux. L’occasion pour lui de faire passer certains messages et de passer plusieurs coups de gueule tout au long de la saison. Premier aura lieu au lendemain de la défaite à Pau : « Le football ne pardonne jamais le manque de détermination. Il nous a manqué ce supplément d’âme qui construit les victoires, le plaisir de faire les efforts les uns pour les autres, la détermination de chaque instant et l’envie de se dépasser, regrette le président du club picard. Ces valeurs n’étaient pas présentes. » Pour remédier à ça, le président amiénois organisait une réunion dans le vestiaire dès le lundi matin.
Angers, la plus grosse défaite de la saison
7 octobre – Dans une spirale extrêmement négative, l’Amiens SC va littéralement boire la tasse contre Angers (1-4). Pourtant, tout démarrait bien avec l’ouverture du score d’Andy Carroll à la réception d’un centre d’Antoine Leautey (17′). Yahia Fofana sortait trois arrêts en l’espace d’une seconde pour empêcher les Picards de doubler la mise (20′). Puis, Angers se mettait en route après la sublime égalisation de Farid El Melali (22′). Dès lors, Amiens déraillait en encaissant trois buts supplémentaires, dont deux sur des penalties assez grossièrement concédés. « Il faut savoir sanctionner l’adversaire. Cette défaite doit aussi nous servir de leçon », jugeait Omar Daf à l’issue du match.
Le départ inattendu de Kassoum Ouattara
1er novembre – Faute de latéral gauche expérimenté recruté durant le mercato d’été, Omar Daf se retrouve à faire confiance au jeune Kassoum Ouattara. S’il passe à côté de son match contre Angers, il réalise tout de même un début de saison assez intéressant. Suffisant en tout cas pour taper dans l’oeil de Monaco, en quête d’un latéral gauche après la grave blessure de Caio Henrique. Le club de la Principauté décide d’aller au bout de son idée en le recrutant en tant que joker le 1er novembre. Laissant ainsi l’Amiens SC avec le seul Sebastian Ring pour occuper le poste. Une situation qui va perdurer jusqu’aux dernières heures du mercato d’hiver, avec l’arrivée comme un cheveu sur la soupe d’Ayoub Amraoui.
La victoire à Sant-Etienne, point fort d’un début d’année réussi
27 janvier – Pourtant privé de ses internationaux partis disputer la coupe d’Afrique des nations (CAN), l’Amiens SC débute la deuxième partie de saison sur les chapeaux de roues. Après des succès contre Valenciennes (0-1) et Annecy (1-0), les Amiénois réalisent la passe de trois contre Saint-Etienne (0-1). Le tout dans son style si caractéristique en évoluant bloc bas et en ouvrant le score sur sa toute première occasion. Très décevant jusqu’ici et par la suite, Maxime Do Couto enfilait le costume de héros lors de ce succès permettant aux Picards de réintégrer le top 5.
Bordeaux, un traumatisme pour Louis Mafouta
19 février – D’une inconstance folle, Amiens va retomber dans ses travers courant février. Après avoir été rattrapé (avec une certaine forme de logique) sur le fil par le Paris FC (1-1), les coéquipiers de Régis Gurtner laissent filer une nouvelle victoire qui leur tendait les bras face à Bordeaux. Si l’entame de match s’avérait ratée, Régis Gurtner réalisant deux arrêts réflexes dès les premières secondes, Jack Lahne profitait d’une grossière erreur de Jean Marcelin pour ouvrir le score. Face à un adversaire jouant sans la moindre sécurité défensive, l’ASC se procurait plusieurs occasions de faire le break en contres. Sauf que Louis Mafouta butait à quatre reprises sur Karl-Johan Johnsson. Le tout avant l’égalisation de Julien Vétro à la dernière seconde.
Pau, le faux pas de trop
30 mars – Quinze jours après une victoire renversante à Angers (1-3), Amiens espère lancer son sprint final par un succès en guise de confirmation contre Pau, un concurrent direct au top 5. Et alors que le plan semblait se dérouler sans accroc, avec des buts de Louis Mafouta et Gaël Kakuta, le train va subitement dérailler avec trois buts encaissés en l’espace de 19 minutes. « Ce qu’il faut retenir de cette rencontre, c’est qu’un match, c’est jusqu’au bout. Même en menant 2-0, il faut continuer à respecter les fondamentaux, ce qui fait notre force, affirmait à chaud Omar Daf. On aurait dû être plus vigilants. Les leaders auraient aussi dû jouer pour laisser passer cette vague. C’est un soir sans, notamment sur la seconde mi-temps.«
Le show Mafouta
22 avril – Si c’est son doublé à Bastia, quelques semaines plus tard, qui officialisera le maintien en Ligue 2 de l’Amiens SC, le moment fort de la saison de Louis Mafouta restera ses retrouvailles avec QRM au stade Robert Diochon. Alors que son équipe souffre le martyre, l’international centrafricain va réaliser le triplé parfait (un but de la tête, du pied gauche et du pied droit) en à peine 13 minutes. Malheureusement, ce coup d’éclat individuel sera éclipsé par une prestation collective à nouveau décevante avec une nouvelle avance de deux buts infructueuse.
Grenoble, une dernière victoire pour la route
17 mai – A défaut d’une finale pour le top 5, Grenoble et Amiens vont terminer la saison avec une confrontation dont l’enjeu sera de l’emporter pour s’assurer une place en première partie de tableau. Et c’est avec une équipe remaniée, Alexis Sauvage, Siaka Bakayoko ou encore Ayman Ouhatti étant titulaires, que le club picard va attendre son objectif. Décevant durant une grande partie de la saison, Gaël Kakuta va soigner sa sortie en étant impliqué sur deux des trois buts de son équipe. Histoire de boucler la boucle, c’est Yvan Ikia Dimi – un attaquant formé au club – qui va inscrire le tout dernier but de la saison. Faisant écho à la première réalisation de Mathis Touho contre QRM.
Romain PECHON
Crédits photo : Alex Martin/FEP/Icon Sport