Après avoir perdu son emblématique gardien de but depuis dix ans, en la personne de Régis Gurtner, l’Amiens SC doit lui trouver un successeur. Une mission qui s’annonce particulièrement périlleuse. Tour d’horizon.
Un marché difficile pour l’Amiens SC
Si la stabilité n’est plus vraiment de mise dans le football contemporain, Amiens en étant un exemple criant – avec plus d’une vingtaine de mouvements par saison, le poste de gardien de but résiste plutôt bien à cette incessante valse des joueurs. Ainsi, le marché s’avère plutôt atone et trouver la perle rare n’est pas chose aisée. Qui plus est quand le club demandeur ne souhaite plus engager d’indemnité de transfert, en plus de devoir se soumettre à un strict salary cap.
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Les regards se tournent alors assez naturellement vers les joueurs libres de tout contrat, tout en sachant que les intéressés se retrouvent donc en position de faire monter les enchères. Ce que l’Amiens SC vit actuellement avec Kenji-Van Boto, qui devrait privilégier l’offre de Clermont. Toujours à Pau, Bingourou Kamara se retrouve lui aussi libre de tout engagement. A 28 ans, avec plusieurs saisons de Ligue 2 derrière lui, dont la dernière lui valant une nomination pour le trophée de meilleur gardien du championnat, l’ancien Strasbourgeois coche beaucoup de cases.
Sauf que cela n’a pas échappé à un club comme Metz, promu en Ligue 1, qui se verrait bien en faire son numéro 1 après le départ d’Arnaud Bodart pour le LOSC. En l’état actuel des choses, l’Amiens SC apparaît littéralement hors course dans ce dossier. Selon certains échos, Dimitry Bertaud aurait été proposé au club picard suite à l’annonce du départ de Régis Gurtner. Doublure à Montpellier depuis le début de sa carrière, l’international congolais (5 sélections) cherche un point de chute où il pourrait devenir numéro 1. Mais là encore, un autre club semble avoir un temps d’avance. En l’occurrence Guingamp, qui s’apprête à perdre Enzo Basilio, en partance pour Nancy.
Arthur Desmas, un gardien à relancer

Avant de conclure l’arrivée du portier costarmoricain, le champion en titre du National s’était intéressé à Lionel Mpasi, qui avait perdu sa place au profit de Mory Diaw (en partance pour Le Havre) la saison dernière à Rodez. Un présage guère rassurant, quand bien même l’ancien Toulousain avait le vent en poupe il y a encore quelques mois de cela. Toujours dans la catégorie des gardiens libres, l’Amiens SC aurait tout intérêt à se pencher sur le cas d’Adrian Ortola, qui sort d’une saison réussie à Dunkerque, ponctuée de manière précoce en raison d’une blessure. Là encore, la concurrence pourrait venir de Guingamp.
En Ligue 1, Le Havre a décidé de repartir de zéro en ne prolongeant ni Mathieu Gorgelin ni Arthur Desmas. Si le premier est annoncé à Toulouse, où il pourrait devenir la doublure de Guillaume Restes, le second est toujours disponible. Et s’il sort d’une saison difficile, avec la perte de son statut de numéro 1, il a toujours démontré sa valeur en Ligue 2 en étant notamment un grand artisan des montées de Clermont et Le Havre. Sauf que ses prétentions salariales, après deux saisons en Ligue 1, risquent d’être trop élevées pour le board amiénois.
Vers une promotion d’Alexis Sauvage ?
Les plus aventureux retiendront le profil d’Alexandre Oukidja, qui aurait le mérite de ne pas cogiter au moment de prendre la suite de Régis Gurtner. Joueur à fort caractère, capable de coups d’éclat mais de plus en plus souvent rattrapé par des sautes de concentration, le champion d’Afrique 2019 s’entraîne actuellement avec l’UNFP, après avoir été relégué numéro 3 dans la hiérarchie à Metz. Faute de trouver chaussure à son pied, tant pour des raisons économiques que sportives, l’Amiens SC pourrait-il être tenté de promouvoir Alexis Sauvage ?
Tout proche de s’engager à Bordeaux, avant une volte-face de dernière minute, l’ancien gardien de Laval a-t-il été rattrapé sur le fil avec la promesse de retrouver un rôle de numéro 1 ? Dans l’entourage du club, on réfute cette hypothèse sans pour autant écarter de manière définitive cette éventualité. De son côté, Omar Daf affirme ne pas avoir d’informations précises sur la hiérarchie au poste. Preuve que le flou règne plus que jamais à propos de la succession de Régis Gurtner. Preuve que le club a été pris au dépourvu dans ce dossier.

Et faute d’avoir pu anticiper, ce qui aurait dû être fait dans ce dossier aussi symbolique qu’important, l’Amiens SC va désormais tenter de ne pas se tromper. En 2019, après avoir poussé vers la sortie Christophe Pelissier, le tandem Joannin-Williams n’avait guère été inspiré. Espérons, cette fois-ci, que l’histoire sera différente. Tout en sachant que « l’heureux élu » aura fort à faire et la certitude que les comparaisons avec le fantôme de Régis Gurtner ne manqueront pas.
Romain PECHON
Crédits photo : Iconsport
Bertaud mesure 1m80. C’est beaucoup trop petit pour un gardien moderne et c’est certainement la raison pour laquelle il ne trouve pas de club. Faut pas se planter là dessus. Gurtner sur les penalties n’avait pas l’envergure qui impressionne le tireur. Ne prenez surtout pas Bertaud, ça va être un sacré handicap sa taille je le répète (corners, frappes dans la lucarne..)
Même si ça ne fait pas tout, les gardiens modernes font tous quasiment plus d’1m90. Beaucoup oscillent entre 1m95 et 2m. Y a de plus en plus de duels aériens et des gardiens à l’ancienne à la Jean Luc Ettori, Jean Marc Desrousseaux ou Jean Pierre Mottet entre 1m70 et 75, vous n’en verrez plus jamais au haut niveau. Gurtner est relativement petit à son poste et a manqué de taille à de nombreuses occasions(corners, frappes de loin) mais il a compensé par une bonne maîtrise sur sa ligne.
Ne pas choisir un gardien sous le mètre 90 surtout quand tu n’as pas vraiment de joueurs de taille pour les coups de pieds arrêtés (comme c’est le cas à Amiens) . Voilà l’un des critères.