Après le clap de fin de la saison 2023/2024, l’heure est au bilan. Celui du mercato estival de l’Amiens SC, encore une fois lancée sur de bonnes bases avec Kylian Kaïboue et Sebastien Corchia, avant de voir le train dérailler au fil de l’été. Tour d’horizon avec des critères de notation basé sur le temps de jeu, notre baromètre de la saison et le rapport qualité/prix.
Kylian Kaïboue, une bonne pioche
Recruté à Bastia pour 300 000 euros et un salaire mensuel tout à fait raisonnable, Kylian Kaïboue est assurément une des bonnes pioches du mercato estival de l’Amiens SC. S’il ne figure pas dans le top 3 au classement du temps de jeu, il reste l’un des cinq joueurs les plus utilisés par Omar Daf. Le tout en affichant un niveau de performance moyen satisfaisait et une polyvalence précieuse pour combler les manquements du recrutement. Et sans une blessure au genou en février-mars, nul doute qu’il aurait joué encore davantage. A 25 ans et avec encore deux ans de contrat, il pourrait représenter une potentielle vente dans un avenir plus ou moins proche.
Temps de jeu : 3,45/5 (69% de minutes jouées)
Niveau de performance : 3/5 (5,21)
Rapport qualité/prix : 4/5
Note générale : 7/10
Louis Mafouta, un pari gagnant
Selon les indiscrétions, Amiens aurait déboursé entre 700 000 et 900 000 euros pour s’attacher les services de Louis Mafouta, l’été dernier. Un investissement important, qui plus est au regard du pedigree du garçon, qui n’avait finalement qu’une seule saison de référence en Ligue 2. Et s’il y a eu des hauts et des bas pour l’international centrafricain, le bilan final est plus que positif. Indiscutable aux yeux de son coach, son temps de jeu en atteste, il a également su affoler les compteurs et terminer deuxième meilleur buteur du championnat. Et alors que son club cherche des fonds pour renflouer les caisses, il fait partie des rares joueurs avec une cote et une valeur marchande intéressantes.
Temps de jeu : 4,35/5 (87% de minutes jouées)
Niveau de performance : 2,3/5 (4,6)
Rapport qualité/prix : 4/5
Note générale : 7/10
Sébastien Corchia, un plan sans accroc
Arrivé libre de Nantes, Sébastien Corchia n’est pas le plus mal loti dans la grille des salaires au club. Et si l’investissement est réel pour un joueur de 32 ans au moment de son recrutement, les garanties sportives compensent assez largement. Alors que l’Amiens SC peinait à garnir ses couloirs depuis plusieurs saisons, l’ancien international (1 sélection) a été à la hauteur de son statut, lorsqu’il a pu jouer. En effet, certaines blessures nuancent un peu son bilan personnel, sans pour autant l’assombrir. Un transfert qui a mi tout le monde d’accord.
Temps de jeu : 3,15/5 (63% de minutes jouées)
Niveau de performance : 2,6/5 (5,21)
Rapport qualité/prix : 4/5
Note générale : 6,5/10
Frank Boya, un mouvement intéressant
Dans le viseur de l’Amiens SC depuis plusieurs saisons, Frank Boya a fini par franchir le cap et la frontière séparant la Belgique de la France. Le tout pour un coût mesuré (300 000 euros d’indemnités) et un salaire qui ne semble pas démesuré, bien que confortable. Après des débuts un peu poussifs, le Camerounais a vraiment pris une autre dimension durant l’hiver, s’imposant comme un parfait complément d’Owen Gene dans l’entrejeu. Là encore, Amiens a misé sur un joueur dans le force de l’âge (27 ans) et dispose avec lui d’un engagement moyenne durée (2026).
Temps de jeu : 3,2/5 (64% de minutes jouées)
Niveau de performance : 2,48/5 (4,96)
Rapport qualité/prix : 3,5/5
Note générale : 6/10
Alexis Sauvage, une doublure sans histoire
Arrivé pour seconder Régis Gurtner, Alexis Sauvage est assez mal loti en ceci concerne le critère du temps de jeu. D’autant plus que, sans réaliser de véritable exploit, l’ancien dernier rempart de Laval n’a pas eu grand-chose à se reprocher lorsqu’il fut mis sur le terrain. Poussé vers la sortie par les Tango, il est arrivé en Picardie libre de tout engagement et ne ponctionne pas une part importante de la masse salariale du club. Le portrait-robot parfait du gardien numéro 2.
Temps de jeu : 0,5/5 (8% de minutes jouées)
Niveau de performance : 2,4/5 (4,83)
Rapport qualité/prix : 5/5
Note générale : 5/10
Andy Carroll, un coup avant tout médiatique
Si le recrutement d’Andy Carroll a sans doute rapporté en termes d’exposition médiatique, le bilan sportif de l’Anglais est bien moins reluisant. Bloqué à quatre buts, il n’a jamais réellement convaincu Omar Daf, qui espérait un tout autre profil d’attaquant. Et si Reading a favorisé son départ, l’ancien Magpie ne s’est pas engagé pour un petit salaire en Picardie. Loin de là. Raison pour laquelle les dirigeants espèrent trouver un accord avec lui pour le libérer de sa dernière année de contrat. Là encore, la pertinence de la durée de contrat (2 ans) est discutable. Amiens avait sans doute mieux à faire sur le marché, avec à la fois un attaquant moins onéreux et davantage en phase avec ses besoins sportifs.
Temps de jeu : 2,35/5 (47% de minutes jouées)
Niveau de performance : 2,2/5 (4,41)
Rapport qualité/prix : 2/5
Note générale : 4,5/10
Osaze Urhoghide, une première année décevante
Il devait prendre la suite de Nicholas Opoku, il n’aura finalement que vécu dans son ombre. Débauché au Celtic pour une indemnité de transfert qui reste tenue secrète, ce qui n’est sans doute pas un hasard, Osaze Urhoghide a également eu le droit à une rémunération mensuelle intéressante. Or, celle-ci n’est sans doute pas à la hauteur du potentiel affiché durant sa première saison en Picardie. Si tout jugement définitif est sans disproportionné pour un joueur de seulement 23 ans, le staff technique doute sérieusement de ses aptitudes. Raison pour laquelle son temps de jeu est resté assez parcellaire. Raison aussi pour laquelle une éventuelle porte de sortie est recherchée à deux ans de la fin de son contrat. Comme dans le dossier Abdourahmane Barry l’été dernier, Amiens n’est donc pas en position de force.
Temps de jeu : 1,95/5 (39% de minutes jouées)
Niveau de performance : 2,37/5 (4,74)
Rapport qualité/prix : 2/5
Note générale : 4/10
Maxime Do Couto, le fantôme
Après un été passé sur le carreau, Maxime Do Couto a accepté de revoir ses ambitions (sportives et salariales) à la baisse en rejoignant l’Amiens SC pour une seule saison. Et on est tenté de dire tant mieux au regard du niveau affiché par l’ancien Sochalien. En dépit de l’affection qui lui porte, Omar Daf a rapidement fait le constat que le Franco-portugais n’était pas à la hauteur des attentes. En dépit d’une embellie en janvier, il est rapidement retombé dans une certaine forme de neutralité. En fin de contrat, il ne sera ni prolongé, ni regretté.
Temps de jeu : 1,5/5 (30% de minutes jouées)
Niveau de performance : 1,81/5 (3,62)
Rapport qualité/prix : 2/5
Note générale : 3,5/10
Abdoul Tapsoba, l’habituel raté offensif
Les saisons se suivent et se ressemblent pour l’Amiens SC. Outre le fait de courir après le recrutement d’un latéral gauche digne de ce nom, après les échecs successifs Haitam Aleesami, Adam Lewis, Racine Coly, Harouna Sy et Sebastian Ring, le club picard a également multiplié les mauvaises pioches exotiques en ce qui concerne son secteur offensif. Dans la lignée des Adama Diakhaby, Jack Lahne, Josué Chibozo, Amadou Ciss et autre Hassane Bandé, Abdoul Tapsoba est venu ajouter son nom à la liste des cuisants échecs de John Williams. Rapidement mis de côté, il n’a même pas joué le moindre match en 2024. Avant ça, il lui avait fallu qu’une poignée de matches pour confirmer qu’il n’était pas au niveau. Et s’il n’était que prêté, Amiens a traîné comme un boulet une partie conséquente de son bon salaire tout au long de la saison.
Temps de jeu : 0,75/5 (15% de minutes jouées)
Niveau de performance : 1,65/5 (3,29)
Rapport qualité/prix : 1/5
Note générale : 2/10
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport