Transféré à Malmö à peine deux ans après son arrivée à l’Amiens SC, Emmanuel Lomotey ne laissera pas forcément un souvenir impérissable en Picardie. Recruté pour jouer au milieu de terrain, le Ghanéen a surtout rendu de bonnes copies quand il a dépanné en défense centrale, un poste auquel il ne souhaitait pas évoluer. Un paradoxe symbolisant bien son passage assez illisible. Décryptage.
Une arrivée dans un contexte délicat
Officiellement recruté le 17 août 2020, Emmanuel Lomotey arrive pour une durée de quatre ans au sein d’un club encore en train de digérer sa relégation en Ligue 2 et encore en plus reconstruction sportive. De quoi le bombarder titulaire seulement cinq jours plus tard pour le tout premier match de la saison face à Nancy (1-0), le tout à un poste qui n’est pas initialement le sien : défenseur central. Aux côtés du jeune Nathan Monzango, il rend une première copie tout à fait encourageante suscitant même la convoitise d’autres clubs selon John Williams en octobre 20202 : « Pour parler du recrutement, le soir du premier match de Lomotey, il fait un match plutôt bon en défense centrale et le soir même je reçois une offre de transfert d’un club anglais. Si c’est ça une erreur de recrutement ou un temps d’adaptation trop long, je ne peux pas faire mieux. » La suite s’avérera beaucoup moins convaincante.
Une utilisation jamais claire
Recruté pour jouer au milieu de terrain, Emmanuel Lomotey a finalement disputé la moitié de ses matches sous le maillot amiénois en défense, le plus souvent au coeur d’un axe à trois éléments. C’était principalement le cas sous l’ère Tanchot mais aussi par moments l’an dernier sous les ordres de Philippe Hinschberger. Pour preuve, les deux coachs s’accordaient sur un point précis : le Ghanéen est sans aucun doute meilleur derrière que dans l’entrejeu. Le problème est que le principal intéressé n’a jamais réellement été convaincu de cela. « Jouer derrière, ce n’était pas sa volonté et quand ça ne l’est pas, il peut y avoir des freins, des blocages ou pas le bon comportement sur des situations, jugeait son désormais ex-entraîneur en novembre 2021. Ce n’est pas la peine de se prendre la tête à faire jouer des gens qui n’ont pas envie de jouer à ce poste. »
Un bilan d’ensemble finalement assez décevant
En deux ans à l’Amiens SC, Emmanuel Lomotey n’a finalement jamais réussi à s’imposer comme un titulaire indiscutable, que ce soit donc en défense centrale ou plus encore au milieu de terrain. Si sa polyvalence a fait de lui un élément important au sein d’un effectif souvent déséquilibré – notamment la saison dernière avec une défense dégarnie et un milieu surpeuplé, le Ghanéen laisse un sentiment assez mitigé au moment de quitter le club pour la Suède. Disposant d’un potentiel athlétique indéniable, qui semblait pourtant en phase avec les standards de la Ligue 2, le natif d’Accra a cruellement manqué de régularité dans ses performances. Capable de s’appuyer sur une belle qualité de relance longue lorsqu’il avait le jeu face à lui, il a aussi cruellement manqué de maîtrise technique quand il devait batailler dans l’entrejeu.
Depuis de nombreux mois, Amiens s’était clairement résolu à tourner la page Emmanuel Lomotey. En coulisse, son nom ressortait à chaque mercato depuis plus d’un an. L’hiver dernier, l’hypothèse de le voir poursuivre sa carrière outre-Manche, plus précisément en Ecosse, a pris de l’ampleur avant de capoter. Finalement, c’est en Suède que l’ancien joueur d’Extremadura va poursuivre sa carrière sans vraiment susciter le moindre émoi chez les supporters amiénois. Recruté en juillet dernier en anticipation d’un départ, Jérémy Gélin semble effectivement apporter bien plus de garanties aussi bien footballistiques que mentales qu’un Emmanuel Lomotey finalement à l’image de la formation amiénoise depuis le retour en Ligue 2 : décevante et insuffisante pour jouer les premiers rôles.
En finalité, Emmanuel Lomotey ne restera qu’un énième choix douteux de John Williams, dans la lignée des Amadou Ciss, Harouna Sy, Jack Lahne et autres Chadrac Akolo. Et nul doute que son passage ne laissera pas le moindre souvenir dans quelques années.
Le bilan statistique :
59 matches (55 en Ligue 2)
48 fois titulaires
2 buts, 2 passes décisives
12 cartons jaunes, 2 cartons rouges
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2 commentaires
Autant de rouges que de buts, et encore c’est sans compter les humiliations subies en défense centrale… Bon vent !
je ne retiens rien ! un joueur moyen , irrégulier , non investi , bonne route à lui , un recrutement john wiiliams encore….pas un joueur club