Héros malheureux du frustrant match nul de l’Amiens SC contre Bordeaux (1-1), lundi à l’occasion de la 25e journée de Ligue 2, Louis Mafouta a suscité son lot de critiques après la rencontre. Et si Omar Daf reconnaît que la situation est difficile à vivre pour son attaquant, cela ne remet pas en cause la confiance qu’il peut lui accorder.
Omar Daf, dans quel état est Louis Mafouta après ce match difficile contre Bordeaux, au cours duquel il s’est même fait siffler ?
Déçu. Les sifflets, ça fait partie de notre métier, on apprend à vivre avec et à les accepter, même si j’ai trouvé que c’était dur pour lui. C’est une des rencontres où on s’est procuré le plus d’occasions. Pour l’attaquant qu’il est, c’est aussi un match où il a eu pas mal d’opportunités pour marquer. C’est le premier déçu. Il continue à travailler, on a débriefé là-dessus. Ce qui est positif, c’est qu’il se procure ce genre d’occasions.
A force, il va les marquer. A un moment donné, on ne se procurait pas beaucoup d’occasions. Là, entre le match de Caen ou celui-là, on a eu pas de situations. C’est positif pour la suite, même si un attaquant n’est pas content quand il ne marque pas. Il est avec nous, on a vu que ses coéquipiers n’ont pas hésité à le trouver dans les bonnes zones. Ce match est terminé, on ne peut pas revenir dessus.
Cela risque d’être une question de confiance pour lui dans les jours qui viennent…
La confiance, je pense qu’il l’a. On a confiance en lui. Sur ce début d’année, il a été très performant, il nous a aussi permis de valider des rencontres très fermées. Il se crée beaucoup de situations, il a le profil qui colle parfaitement à ce que nous faisons. Maintenant, il faut marquer, ce qu’il y a de plus dur dans le football. En tout cas, on a confiance en lui, en ses capacités. Il n’y a pas de souci à ce niveau-là.
On vous imagine mal le mettre sur le banc à Ajaccio, ce serait le meilleur moyen de le briser mentalement…
Il y a plusieurs manières de voir la chose. Sur le match, on aurait pu le sortir en disant qu’il n’était pas en réussite. On a aussi vu qu’il réussissait encore à se procurer une occasion à la 90e minute. Il peut faire la différence à ce moment-là. On fait toujours des choix en fonction des états de forme des uns et des autres. On alignera les joueurs les plus en forme, quel que soit le nom du joueur, pour aller gagner à Ajaccio.
Alexis Sauvage ne lui en tient pas rigueur
« Je ne peux pas parler pour lui, par contre on a tous connu des moments difficiles dans notre carrière. Dans notre métier, ce qui est bien, c’est qu’on a des matches toutes les semaines, là c’est même cinq jours plus tard. La meilleure des réponses est de tout de suite réagir sur le terrain. De ce que je connais de lui, depuis le début de saison, c’est un gars qui a la dalle, qui bosse pour l’équipe, pour lui. Il ne faut pas s’enterrer après un match comme ça. Il faut qu’on retrouve le chemin des filets et, si ça passe par lui, c’est encore mieux. Il le mérite. On ne lui en veut pas, ça aurait pu être n’importe quel joueur à sa place. Aujourd’hui, c’est lui, demain ce sera peut-être quelqu’un d’autre et on sera autant là pour lui que pour un autre. Il n’y a pas de problème. Si Rég (Régis Gurtner) ne fait pas deux arrêts en début de match, peut-être que le match n’est pas le même. On est tous dans le même bateau. »
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport