En pleine tempête depuis plusieurs semaines, l’Amiens SC s’est acheté du répit en faisant tomber le leader Troyes (3-1), samedi dernier. Un succès acquis avec des circonstances favorables mais aussi un état d’esprit qui a trop souvent fait défaut cette saison. Est-ce le début de quelque chose de positif ou bien un simple sursaut d’orgueil ? Tentative d’éclairage à travers le débat des polémistes de la Tribune des Sports de France Bleu Picardie.
Une victoire référence ?
Sur le papier, battre le leader 3-1 – qui plus est après avoir été rapidement mené au score – a tout du match de référence. Mais est-ce réellement le cas ? « Même s’il y a eu pas mal de réussite, c’est une victoire référence, clame Antoine Caux du JDA. Notamment au niveau des attitudes. Je distingue bien le concept de match référence et de victoire référence. Ce n’est pas un match référence mais une victoire référence. Cette équipe qui a douté depuis le début de la saison a réussi à forcer la décision. Cela peut donc être un tournant et marquant pour la suite. » « L’envie nous fait dire que c’est une victoire référence, abonde Jimmy, supporter du club. Maintenant, Amiens aurait-il été capable de revenir dans le match sans ce but accordé à tort ? Ce fait de jeu a clairement changé la physionomie de la rencontre. »
Oswald Tanchot (Amiens SC) : « On ne va pas s’enflammer »
De quoi amener Romain Pechon, le rédacteur en chef du 11 Amiénois à se questionner sur la réelle portée de ce succès : « C’est une victoire marquante, une victoire qui en impose, parce que c’est une victoire contre le leader mais on ne peut pas dire que c’est une victoire référence. Je n’oublie pas la première mi-temps très poussive, où Amiens a subi la domination de son adversaire, sans donner le sentiment d’avoir la moindre solution pour inverser la tendance jusqu’à ce coup du sort du but accordé à tort. Je n’oublie pas non plus la deuxième période où, en supériorité numérique, l’ASC n’a pas vraiment maîtrisé son sujet, laissant encore le contrôle des opérations à son adversaire. Pour parler de match référence, j’attends un match où Amiens sera acteur, dictera le rythme du match et l’emportera sans circonstances exceptionnelles. »
Une confirmation nécessaire
Et c’est justement ce qui attendra sans doute Amiens face à Dunkerque, le 3 avril prochain au retour de la trêve internationale. Après avoir affronté deux adversaires portés vers l’avant, qui ont finalement installé les hommes d’Oswald Tanchot dans un schéma de match qui leur convient plutôt bien, l’ASC va devoir retourner au front dans des matches moins clinquants et où l’état d’esprit affiché contre Troyes sera nécessaire pour réaliser un bon résultat et démontrer que ce brillant succès n’était pas que l’histoire d’un match, d’une révolte sans lendemain. « Les planètes alignées contre Troyes, constate Antoine Caux. Pour preuve, Amiens a marqué sur corner ce qui n’était pas vraiment le fort de cette équipe cette saison. » Tout comme la capacité à marquer tout court, puisque les Amiénois ont fait trembler les filets adverses à trois reprises pour la toute première fois de la saison.
Alexis Blin (Amiens SC) : « On arrivera à redorer l’image de ce club »
Et sachant qu’il a fallu attendre la 30e journée pour y parvenir, il n’est pas acquis que l’Amiens SC parviendra à reproduire pareille performance de sitôt. Et même s’il ne lui sera pas forcément nécessaire de marquer autant pour l’emporter et ainsi s’installer dans une spirale positive, le club picard devra maintenir un certain niveau d’efficacité offensive. « Le problème est qu’Amiens n’a pas de buteur régulier », rappelle Jimmy. « Les trois buts contre Troyes sont même venus de joueurs à vocation plutôt défensive, ajoute Romain Pechon. Et même si Oswald Tanchot a raison de dire qu’il est nécessaire que le danger vienne de partout, c’est difficile d’avoir une régularité dans la performance quand on n’a pas un ou deux buteurs qui marquent régulièrement. » « Il y a aussi eu la réussite d’Amiens contre Troyes qui n’est peut-être que l’histoire d’un match », se questionne Antoine Caux.
Aux joueurs de l’Amiens SC d’y apporter une réponse négative en réalisant un mois d’avril abouti pour démontrer que ce match contre Troyes « n’était pas à part » et que les Amiénois vont « continuer à s’interdire de perdre« , comme l’a constaté Antoine Caux.
Source : France Bleu Picardie