Sur le banc de l’Amiens SC jusqu’au début du mois d’avril, Philippe Hinschberger a également entraîné Laval de 2007 à 2014. De quoi en faire un observateur avisé du duel qui va opposer les Picards aux Tango, vendredi pour le compte de la 38ème journée de Ligue 2. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’expérimenté technicien de 63 ans n’y est pas allé de main morte dans un entretien accordé à nos confrères de Ouest France.
L’Amiens SC s’enraye au premier grain de sable
Interrogé par nos confrères de Ouest France, Philippe Hinschberger a dressé un portrait-robot sans concessions de son ancienne équipe, avant la réception de Laval, vendredi soir. « Elle a gagné trois matches depuis que je suis parti, et a du mal à marquer. C’est dur d’inventer des choses quand vous vendez vos deux meilleurs attaquants en cours de saison (ndlr : Aliou Badji et Tolu Arokodare) et que vous ne les remplacez pas. Résultat, Amiens joue avec un attaquant de 38 ans (Papiss Cissé), deux autres de 18 et 17 ans (Janis Antiste et George Ilenikhena). Kakuta fait au final une saison très moyenne, alors que certains joueurs sont partis voir des clubs en mars ! C’est une équipe qui a beaucoup de difficultés à faire le jeu, avec peu de qualités mentales, morales, en manque de leader. Au premier grain de sable, cela s’enraye. »
Sur le papier, difficile de donner tort au technicien lorrain, même si ce dernier note que l’Amiens SC a su renverser la vapeur la semaine dernière à Quevilly-Rouen. De quoi s’éviter une finale pour le maintien contre Laval, une perspective qui n’était guère rassurante selon Philippe Hinschberger. « Je les voyais mal jouer un match pour le maintien contre une équipe ayant le couteau entre les dents. Ils étaient sous pression depuis quatre mois, et là peuvent souffler. Ce sera tout bon ou tout mauvais, estime-t-il. Côté public, il va y avoir de l’ambiance, mais ce sera bon enfant. Il n’y aura pas de quoi faire peur au Stade lavallois. C’est très sympa, ça fait du bien dans le foot actuel. On avait déjà fait cette opération en fin de saison dernière, contre le Paris FC. On avait perdu 1-2 d’ailleurs. »
L’histoire se répètera-t-elle vendredi soir face à Laval ? Quoi qu’il en soit, les dirigeants de l’Amiens SC devront tirer les conséquences de cette nouvelle saison ratée, avec un objectif top 10 qui n’a pas été atteint et une capacité à jouer avec le feu qui pourrait bien finir par s’avérer préjudiciable. En attendant, Philippe Hinschberger, comme bon nombre de ses prédécesseurs, gardera à coup sûr un souvenir amer de son passage dans la lessiveuse samarienne.
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9 commentaires
Par rapport à un éventuel sentiment d’arnaque pour ce dernier match, on pourrait d’ailleurs aussi s’interroger sur QRM-ASC du WE dernier…. :
– Match ou l’ensemble du « board » amienois était pour 1 fois présent…
– Match qui comptait plusieurs anciens de l’ASC dans l’équipe adverse (joueurs et staff…)
– un renversement de situation improbable chez une « habituelle » bête noire de l’ASC, et surtout au vu de l’état mental très faible des amienois depuis des mois, et vu encore en 1ere MT…
Bizarre…. Mais tant mieux… 😉
Bien sûr qu’il a raison, et le fait qu’il ait été acteur de ce naufrage ne change rien à la justesse du constat. Cette saison ressemble à toutes les autres, que le « système » Joannin-Williams produit automatiquement. Encore une fois, la parenthèse Pélissier était un hasard dans le sens où, en changeant d’entraîneur au minimum une fois par an, il n’est pas impossible d’en trouver un au dessus du lot une fois tout les 20 ans. Le National nous attend, voire pire si ce président n’est pas remplacé par quelqu’un de compétent capable de mettre en place un vrai projet sportif pour l’ensemble du club (sans M. Williams, ça va sans dire).
Plutôt déçu par P.H….Il est un peu tard pour les regrets… Il aurait été plus judicieux de se montrer plus ferme vis à vis de la direction pour remplacer les joueurs partis, en mettant sa démission dans la balance par exemple…
Le même coup entre Amiens ET Laval qu’en 2004 ? Et jusqu’en avril de cette saison l’entraîneur du SC fut aussi entraîneur du SL …Que de similitudes ce dernier match …Ça sent déjà l’arnaque l
PH est un homme et entraîneur d’expérience reconnu notamment pour ses qualités humaines, qui connaît parfaitement son sujet. Il ne fait que relater une réalité que nous avons tous constatée ! Et finalement l’ASC est à sa place. CQFD.
Quand il est arrivé il savait déja que Badji serait vendu. quat à Tolu il le mettais parfois que remplaçant au vue de son manque d’efficacité. Il tire sur l’ambulance qu’il conduisait…
👍
Totalement faux pour Tolu: sur 20 matches possibles il a été aligné 18 fois titulaire sous Hinschberger! Quant aux ventes évidemment qu’elles étaient possibles voire probables, mais pas sans remplaçants de même valeur, à part le vieux Cissé il n’y avait pas un seul autre avant centre de formation arrivé en compensation!
Bof, je vois pas la sulfateuse, ce qu’il dit on l’a tous vu, c’est surtout très réaliste. Il confirme sa déception de pas avoir obtenu de moyens après les départs des attaquants, et aussi que le manque d’ambition du club a orienté des joueurs très tôt à penser à leur avenir ailleurs. Un beau gâchis, on est sans doute passé à deux recrues de poids de faire une toute autre fin de saison.