« Petit à petit, l’Amiens SC perd pied » selon Bruno Paris, « assez inquiet » après Ajaccio

Ancien membre de la commission technique du district de la Somme et polémiste de l’émission La Tribune sur Ici Picardie, Bruno Paris délivre son décryptage après chaque match de l’Amiens SC. Ce lundi, retour sur la défaite à Ajaccio (2-1), un match qui suscite de sérieux doutes sur l’issue du sprint final.

Bruno, comment analysez-vous cette rechute de l’Amiens SC sur le terrain d’Ajaccio ?

C’est difficile de sortir du contexte général. On a bien compris qu’on n’était pas dans de grandes dispositions après 20 minutes de jeu. On a assisté à un match vraiment tristounet. Certainement que l’enjeu y est pour beaucoup. Pour moi, cette équipe d’Ajaccio n’est quand même pas un ténor de ce championnat. On a vu Amiens vite retomber dans ses travers avec un bloc bas habituel. À part Victor Lobry, qui essayait de se projeter et qui faisait la navette entre la défense et l’attaque, on a bien vu qu’on a laissé encore les clés du camion à l’adversaire.

Quel regard portez-vous sur cette deuxième mi-temps au cours de laquelle l’Amiens SC a donné le sentiment d’être au bout du rouleau, aussi bien physiquement que psychologiquement ?

On s’aperçoit qu’on est de plus en plus tôt en difficulté dans la rencontre. Il y a quelques matchs, on était en difficulté les dix dernières minutes ou dans le dernier quart d’heure. Maintenant, ce sont les 20-25 dernières minutes qui deviennent pénibles. Physiquement, ça devient de plus en plus compliqué. On ne peut pas non plus passer sous silence les absences de certains joueurs cadres sur ce match.

On pense à la prestation de Thomas Monconduit, mais aussi celle de Kylian Kaïboue, qui ne semble même plus être un joueur de l’Amiens SC. On sent qu’Amiens, petit à petit, perd pied dans cette fin de championnat. Je ne suis peut-être pas inquiet à 100% sur le maintien, mais sur ce que va devenir ce groupe à l’issue de la saison.

D’ici là, il reste cinq matches avec toujours six points d’avance sur la zone rouge. Pour autant, on ne vous sent pas totalement serein encore. Dans quel état d’esprit abordez-vous les deux réceptions à venir de Dunkerque et Guingamp ?

Je suis assez inquiet. Je me demande combien de fois l’Amiens SC va pouvoir encore redresser la barre. On a su le faire après le Red Star, mais les joueurs auront-ils suffisamment récupéré pour le faire contre Dunkerque ? A Ajaccio, certains ont fini le match les deux genoux par terre ! J’ai un doute. Tout va dépendre du résultat de Dunkerque contre Guingamp, ce lundi soir. En tout cas, si cette équipe est dans les mêmes dispositions, même à 70% de leurs dispositions contre le PSG, je ne vois pas comment Amiens peut ajouter Dunkerque à son tableau de chasse, avant même de penser à Guingamp.

Selon vous, nous ne sommes pas encore au bout de nos peines avec l’Amiens SC ?

Non. Si certains joueurs clés nous lâchent pour différentes raisons, que ce soit des pépins physiques ou parce qu’ils ont déjà la tête à la saison prochaine, en se demandant où ils vont atterrir, cela s’annonce compliqué pour la fin de saison. Je pense au président (Bernard Joannin, NDLR) qui a posé ses valises en terre corse vendredi soir. Il était là, cette fois, pour voir des choses qui sont de plus en plus criantes.

Même si ce n’est pas encore l’heure du bilan, il y aura des décisions à prendre pour éviter de vivre une nouvelle saison galère, notamment à l’extérieur, et pour essayer de prendre une autre direction qui réconcilierait un petit peu tout le monde. Le problème est de savoir qui va vouloir venir à Amiens dans l’état actuel des choses. Il ne suffit pas de contacter les joueurs, encore faut-il qu’il y ait un projet intéressant, qu’il y ait des perspectives sur un avenir à moyen terme. Le problème est que le projet n’existe pas à l’heure actuelle.

Propos recueillis par Enzo PAILOT

Crédits photo : Emilian Baldow/Icon Sport