Les Amiénois n’ont pas traîné pour prendre l’avantage dans ce match les opposant à Pau. Si les occasions ont été nombreuses, l’efficacité, elle, n’est pas encore au beau fixe. La victoire est à retenir, outre la manière, car elle permet à l’Amiens SC d’avancer et de casser la mauvaise dynamique. Découvrez les tops et flops de cette rencontre de la 26e journée de Ligue 2.
Les tops
Un match rapidement débloqué
Il ne fallait pas rater le coup d’envoi et être à l’heure en tribunes pour cet Amiens – Pau. En effet, Gaël Kakuta et Antoine Leautey n’ont pas tardé à faire la différence pour inscrire le but. Idéalement lancé en profondeur par l’ancien lensois, l’ailier droit a pu ajuster Jérôme Prior pour l’ouverture du score. Dès la sixième minute de jeu, l’Amiens SC faisait la course en tête dans cette partie. Un atout important, car c’est un avantage à la fois sportif, mais aussi psychologique. En manque de confiance ces derniers temps, l’ASC avait besoin de ça pour se mettre sur les bons rails pour le reste du match. Ce fut le cas, comme contre Bordeaux, même si l’issue n’a pas été la même. Un point positif qui pourrait être capitalisé pour les prochaines rencontres, à savoir ne pas tarder à marquer et à prendre l’avantage.
La victoire, enfin !
Depuis le 31 janvier, l’Amiens SC n’avait plus gagné en championnat. Une diète qui a eu de grosses conséquences au classement et qui a relégué les Amiénois à la neuvième place. Pire : le dernier succès à la Licorne remonte à… novembre ! Un bon bol d’air pour les hommes de Philippe Hinschberger qui, devant leur public, plus ou moins emballé, retrouvent la victoire. Si la manière n’a pas forcément convaincu, l’essentiel est bien là : les trois points. À plusieurs reprises ces dernières semaines, l’ASC n’est pas passé loin du succès, pas plus tard que lundi dernier face à Bordeaux. Papiss Cissé avait ouvert le score, avant que Bordeaux prenne l’avantage en fin de match. Un scénario évité vendredi, face à une équipe relativement faible. Tous les feux sont au vert (ou presque).
Un premier clean sheet en 2023
C’est une statistique évocatrice pour de nombreux suiveurs, mais aussi pour les footballeurs eux-mêmes. Réaliser un clean sheet, c’est mettre en lumière une défense qui n’a pas encaissé de buts. Son impact dans le résultat peut être grand, tant un match se joue à rien parfois. Contre Pau, il s’agit du premier clean sheet en cette nouvelle année civile. Outre Thaon en Coupe de France, l’Amiens SC n’est jamais parvenu à garder sa cage inviolée. Même lorsqu’Amiens est allé gagner à Niort, un but avait été inscrit par les locaux. De fait, Mamadou Fofana et ses compères en défense n’ont pas caché leur satisfaction de n’avoir rien encaissé. Souvent, l’attaque amiénoise est raillée, en oubliant quelque peu la défense. Ce vendredi soir, elle a répondu globalement présent et s’en retrouve récompensée.
Les flops
L’incapacité à se mettre à l’abri
Avec la victoire obtenue, la manière a été écartée des conclusions tirées. Pourtant, elle n’est pas si bonne que cela, surtout en attaque. De fait, Amiens a eu de très nombreuses opportunités de faire le break, mais n’est pas parvenu à le faire. Quelques minutes après la réalisation d’Antoine Leautey, Papiss Cissé a eu le ballon du 2 à 0, mais l’a mis à côté. Idéalement servi de la tête par l’ailier droit, l’attaquant a mal exploité cette occasion, alors qu’il était démarqué dans la surface. Même chose pour Gaël Kakuta, qui a vu son tir contré par un défenseur, là aussi avec un bon service à l’origine. Certes, il y a eu moins d’occasions en seconde période, mais elles ont été nombreuses en première, et concrètes. De quoi frustrer quelque peu les éléments offensifs de l’Amiens SC, qui n’ont pas été des plus efficaces.
Une équipe rattrapée par la peur
Progressivement, au cours de la rencontre, les Amiénois n’ont pas cessé de reculer. Ce constat est criant en seconde période, avec un choix tactique de Philippe Hinschberger qui a confirmé cette tendance. En lieu et place d’Antoine Leautey, le technicien a fait rentrer Youssouf Assogba à la 60e minute. Un ailier droit a donc laissé sa place à un défenseur. Dès que ce changement est intervenu, l’équipe a continué de reculer, laissant la possibilité à Pau de revenir dans le match. Si les Palois ont été quasiment inexistants offensivement, leur possession a augmenté. Pour tout le monde, la fin de match s’est avérée stressante, l’ASC n’étant pas à l’abri d’une égalisation venue de nulle part. Ce stress n’a pas été confessé par les joueurs, mais bel et bien visible.
Pavel CLAUZARD