Alors que l’Amiens SC a perdu le fil de sa saison depuis plusieurs mois, le stade de la Licorne n’a eu de cesse se vider, atteignant péniblement les 6 000 spectateurs ces dernières semaines. Pour tenter d’enrayer cette dynamique, le service billetterie du club a dégainé une opération commerciale à l’occasion de la réception de Sochaux, samedi prochain. De son côté, Patrice Descamps réfute l’idée d’une cassure entre l’équipe et son public. Explications.
Patrice, ressentez-vous une cassure avec le public ?
En toute sincérité, pas au quotidien. On a quand même pas mal de personnes qui viennent aux entraînements, j’ai plutôt entendu des bonnes choses après Bastia sur l’esprit guerrier. On leur a fait plaisir par cet état d’esprit qui correspond à l’ADN de notre club et que l’on avait gentiment perdu dans une forme de confort excessif. Après, que les gens soient déçus des résultats, c’est tout à fait normal, qu’ils mettent en cause pas mal de choses, c’est normal, mais les joueurs jouent pour gagner, le club s’organise pour essayer d’être le plus performant possible. Choisir, c’est renoncer, des choix sont faits qui font que chacun est libre de contester. Ça fait partie de la vie du football, d’un club.
Avez-vous un message à faire passer au public ?
A l’image de ce que l’on a vu contre Bastia, on est en train de travailler pour que cette équipe, ces joueurs montrent cette détermination, cette envie de se battre pour le club. Symboliquement, dans cette fin de saison, on a envie de montrer cet esprit de reconquête. Je veux que les supporters se disent que les joueurs se sont donnés, ont eu l’esprit guerrier. C’est l’esprit du match que l’on voudra faire samedi.
Mais le mal est plus profond qu’un simple potentiel désamour entre le public et son équipe…
Aujourd’hui, je suis coach de l’équipe et je parle du secteur qui est sous ma responsabilité.
Sentez-vous les joueurs inhibés à la Licorne ?
Je ne pense pas. Les joueurs sont surtout en demande d’emballer les choses, le match, de montrer au public qu’ils sont présents et avec l’envie de bien faire. Je ne pense pas qu’ils soient inhibés plus que ça. Sur les deux derniers matches à domicile, on a mis cette dynamique, on a reculé en deuxième mais on a tenu. Valenciennes, c’est ce but et cet arrêt soudain du jeu que je regrette, parce que notre match s’est arrêté à la 51ème minute. Je ne sens pas des joueurs inhibés. Ils ont envie d’enflammer, d’être avec le public, de retrouver des émotions vécues en début de saison quand ça tournait mieux. Ils ont envie de tendre la main vers les supporters.
Pour vous, l’environnement contestataire des derniers matches n’a donc pas eu d’impact sur la performance des joueurs ?
Je ne pense pas. Je reste persuadé que les joueurs sont concentrés sur le match. Les gens s’expriment avec les banderoles mais je ne pense pas que ça ait une incidence particulière. Ils sont focus sur ce qu’ils ont à faire.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Loic Baratoux/FEP/Icon Sport
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3 commentaires
Il faudra bien un jour avoir un recrutement de joueurs capables d’être au niveau de la ligue 2 et non pas une récupération de joueurs que d’autres clubs n’utilisent plus depuis des mois dans leurs championnats.
Le recruteur s’en félicite hélas.
C’est de l’autosatisfaction de championnats régionaux .
À quand un vrai recruteur de ligue 2 à Amiens
Exact, ce commentaire de M Descamps n’a aucun intérêt. Il protège ses joueurs. Joannin est bien silencieux… Que va devenir son entreprise de spectacle ?
« determination… envie de se battre pour le club… esprit de reconquête ». Langue de bois ridicule au vu des résultats depuis une vingtaine de matches et à 5 journées de la fin d’une saison qui verra sans doute l’ASC se sauver de justesse. M Descamps parle dans le vide à des joueurs qui vont bientôt partir. Le système Joannin produit saison après saison les mêmes effets…